Propriété et expropriations des coopératives à l’autogestion généralisée

No 66 - oct. / nov. 2016

Karl Marx et Friedrich Engels

Propriété et expropriations des coopératives à l’autogestion généralisée

Normand Baillargeon

Karl Marx et Friedrich Engels, Propriété et expropriations des coopératives à l’autogestion généralisée, Mont-Royal, M Éditeur, 2013, 183 pages.

L’hostilité, pour ne pas dire la guerre entre Bakounine et Marx, et plus généralement entre les « marxistes » (« je ne suis pas marxiste », aurait dit Marx vers la fin de sa vie, se distançant ainsi de certaines interprétations de ses idées…) et les anarchistes, tout cela est si bien connu qu’on a peut-être un peu, pour ne pas dire beaucoup, perdu de vue que Marx (et Engels) portait un regard à la fois attentif, critique et sympathique au mouvement des coopératives et à la pratique de l’autogestion qui se manifestent déjà à leur époque.

Marx écrit ainsi, avec humour et ironie : « Une feuille anglaise archi-bourgeoise, le Spectator du 26 mai 1866, rapporte […] que des associations ouvrières peuvent conduire et administrer avec succès des boutiques, des fabriques dans toutes les branches de l’industrie et, en même temps, améliorer extraordinairement la condition des travailleurs, mais !… mais on ne voit pas bien quelle place elles laissent au capitaliste.  » Marx commente : « Quelle horreur ! »

Le livre que propose M éditeur, longuement et savamment présenté par Pierre Cours-Salies et Pierre Zarka, réunit vingt textes de Marx et d’Engels qui trouveront une forte résonnance aujourd’hui, au moment où les pratiques autogestionnaires semblent à tant de militant·e·s une avenue prometteuse pour sortir du capitalisme, de son soi-disant « libre-marché » et de cette supposée mondialisation qui accroît les inégalités souvent à coups de délocalisation et d’abandons d’usines et de lieux de production. Pourquoi ne pas se les approprier et faire le pari de l’autogestion ?

Autogestionnaires de tous les pays, unissez-vous !

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