Articles

  • No 19 - avril / mai 2007

    Albert Parsons et l’origine de la fête du 1er mai

    Dans le sommeil de nos os

    par Richard Saint-Pierre

    Même si les sources troubles de la « Fête » du 1er mai sont de moins en moins évoquées par les organisateurs des manifestations traîne pieds qui en font encore la commémoration à chaque année, on peut présumer qu’il reste quand même du monde pour savoir qu’aux origines de cette commémoration, il y a eu un mouvement lié à la réduction du temps de travail, et que cette lutte a mené à l’emprisonnement ou à l’exécution de ses principaux meneurs. Néanmoins, puisqu’on ne se fend pas trop pour les « détails » de l’histoire du mouvement ouvrier en cette ère du citoyennisme petit-bourgeois, replongeons-nous dans la tourmente de ce premier 1er mai, celui de 1886. Pour mieux comprendre tant les tenants et les aboutissants de l’affaire que les motivations et le vécu des hommes et des femmes qui l’ont marquée, il me semble intéressant de revenir rapidement autant sur les faits que sur le parcours hors de l’ordinaire de l’un de ses principaux animateurs, Albert Parsons.

  • No 19 - avril / mai 2007

    Chronique de l’émancipation créatrice

    L’appropriation collective du temps et de l’espace de la création

    par Ricardo Peñafiel

    Le droit de propriété intellectuelle est l’un des principaux enjeux des accords commerciaux négociés un peu partout sur la planète et notamment dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). On nous dit qu’en l’absence de droits d’exclusivité sur les brevets, il n’y aurait plus d’incitatif pour la création de nouvelles connaissances. Les compagnies spécialisées dans la recherche et le développement exigent d’étendre ces droits dans le temps et dans l’espace. Quel intérêt, nous dit-on, aurait un laboratoire à engager des sommes faramineuses dans la recherche et la création s’il ne peut jouir du privilège d’exploiter de manière exclusive les retombées de ces idées ? Comme si l’humanité n’avait pas été en mesure de créer quoi que ce soit jusqu’ici. Comme si la création de connaissances ne pouvait se faire qu’en fonction des profits escomptés. Comme si le fait d’interdire à la communauté des chercheurs l’accès à une connaissance cruciale pour l’avancement de nouvelles recherches pouvait augmenter le potentiel créateur de l’humanité. Sans en avoir l’air, cette question concerne le fondement de toute politique d’émancipation.

  • No 19 - avril / mai 2007

    Colombie

    Contre-réforme agraire et agrobusiness

    par Mélissa Leblanc

    On estime à 3,5 millions le nombre de déplacées internes en Colombie au cours des vingt dernières années. Toutefois, il ne s’agit pas d’une population déplacée pour cause de guerre, c’est plutôt une guerre menée exprès pour déplacer les populations. Le phénomène du déplacement forcé, bien qu’il soit parfois dû aux confrontations armées, est une stratégie étatique contre les populations rurales qui a pour but d’opérer une contre-réforme agraire et de mettre des territoires stratégiques au service des intérêts économiques nationaux et internationaux. Sur ces terres volées aux paysannes se déploie actuellement une vaste gamme de projets agro-industriels, d’élevage extensif, d’exploitation minière, pétrolière et forestière. La Colombie est l’un des pays ayant la plus grande concentration de terres en Amérique latine. Aujourd’hui, le gouvernement d’Uribe Velez prétend légaliser cette contre-réforme agraire par des nouvelles lois sur le « développement rural » et sur la « démobilisation » des paramilitaires.

  • No 19 - avril / mai 2007

    Chronique éducation

    Éthique et culture religieuse

    par Normand Baillargeon

    En 2005, le Gouvernement du Québec a annoncé sa décision de ne pas reconduire les clauses dérogatoires qui permettaient, nonobstant la déconfessionnalisation des commissions scolaires, de dispenser dans nos écoles des enseignements religieux : catholique et protestant. Nous sommes actuellement en période dite de transition et, à la rentrée 2008, c’en sera fini de ces cours. Qu’y aura-t-il à la place ? Qu’est-ce qui serait souhaitable ? Qu’est-ce que je préconiserais pour ma part ? Je vais consacrer mes deux prochaines chroniques à ces difficiles questions.

  • No 19 - avril / mai 2007

    Contribution au débat public sur les accommodements raisonnables

    Le néo-intégrisme et les médias

    par Mabrouk Rabahi

    Le débat biaisé sur les accommodements raisonnables a le mérite de poser deux problèmes majeurs au Québec : le racisme envers les communautés et sa conséquence, soit une résistance qui se présente comme un regain de religiosité, lequel ne peut échapper à l’encadrement intégriste, comme cela arrive dans les pays d’origine de ces communautés.

  • No 19 - avril / mai 2007

    Contribution au débat public sur les accommodements raisonnables

    Les envahisseurs

    par Benoit Renaud

    On ne peut pas comprendre le phénomène du « code de vie » de Hérouxville ou la tournure xénophobe que prend souvent le débat sur les accommodements raisonnables sans les situer dans le contexte de la « guerre contre le terrorisme » et de la mission canadienne en Afghanistan, qui alimente la diabolisation de l’Islam et des musulmans (ou des personnes associées à tort à l’Islam, comme les Sikh ou les Arabes chrétiens ou athées). L’islamophobie est tellement omniprésente dans les actions et les discours de nos dirigeants — de la guerre aux Certificats de sécurité — et dans nos médias, qu’on ne le remarque plus. Le cas de Hérouxville est l’occasion d’un réveil collectif et d’un effort de développement et de convergence des mouvements antiguerre et antiracisme dans notre société.

  • No 19 - avril / mai 2007

    Contribution au débat public sur les accommodements raisonnables

    Des institutions laïques

    par Nesrine Bessaïh

    Le principe de laïcité devrait servir de point de départ à toute considération sur les accommodements raisonnables ou sur les arrangements pris par des institutions publiques ou privées et des groupes de citoyennes. Il importe cependant de définir plus précisément ce que sous-entend ce principe. Il importe également de remettre en perspective la diversité politique de toutes les sociétés humaines et d’apprendre, en tant que progressistes, à développer une solidarité avec les progressistes de toutes les origines.

  • No 19 - avril / mai 2007

    Contribution au débat public sur les accommodements raisonnables

    D’une passion prépolitique

    Parmi les positions qui se sont mariées, pour le meilleur et pour le pire, dans ce débat chargé de positions de principe, quatre ont particulièrement contribué à enflammer les discussions et à les faire dévier vers des zones troubles : 1. l’approche policière, selon laquelle il serait nécessaire que l’État intervienne pour mettre fin au désordre que les multiples demandes d’ordre religieux, émanant d’un excès de « droits démocratiques », contribueraient à semer dans la cité ; 2. l’approche antireligieuse, qui postule qu’il faudrait limiter, sinon éliminer de l’environnement public ou semi public, toute trace visible des religions [1] ; 3. l’approche identitaire, considérant lesdites demandes et la prétendue transformation de l’environnement social comme le symptôme de l’amenuisement de l’identité et des valeurs collectives, menacées par la multiculturalisation de la société ; et 4. l’approche xénophobe, pour laquelle l’immigration serait la principale cause de cette menace. Ces positions ont convergé dans le discours entourant l’établissement, ici et là en région, de « normes de vie » destinées à accueillir les immigré·es de demain. Ces approches méritent d’être sérieusement examinées. Nous nous penchons ici sur les deux dernières.

  • No 19 - avril / mai 2007

    Élections canadiennes en vue

    Une politique fédérale en transition

    Le contexte de la politique fédérale canadienne a bien changé depuis quelques années. Lorsque les Libéraux de Jean Chrétien ont pris le pouvoir en 1993, le Canada sortait d’une grave récession, les déficits budgétaires étaient de l’ordre de 40 milliards $, les États-Unis venaient d’élire Clinton et réduisaient leurs dépenses militaires après l’effondrement de leur adversaire de la Guerre froide. L’ALÉNA venait d’entrer en vigueur et on se préparait à fonder l’Organisation mondiale du commerce (OMC). C’était l’époque du néolibéralisme triomphant et arrogant.

  • No 19 - avril / mai 2007

    L’Empire du Soleil

    Le Cirque du Soleil et ses travailleurs

    par Mélanie Tardif et Hugues Sarra-Bournet

    En novembre dernier, le Cirque du Soleil (CdS) annonçait triomphalement qu’il présenterait à compter de 2007, et ce pour une période minimale de quatre ans, un tout nouveau spectacle d’hiver au Madison Square Garden, signe tant attendu d’un possible ancrage de la compagnie à New York. Comme l’indiquait récemment une lettre ouverte au Devoir intitulée « Le syndrome de l’ogre » [2], le CdS semble « devenu un animal vorace à l’appétit insatiable » : association avec la firme CKX et sa filiale Elvis Presley Enterprises, association avec Apple Corps Ltd — la compagnie des Beatles —, et création en 2006 du spectacle Love (cinquième spectacle à Las Vegas), inauguration prochaine de trois nouveaux spectacles permanents à Tokyo, Macao et Londres, lancement d’un énième spectacle de tournée ce printemps à Montréal… Une entreprise peut-elle devenir une multinationale du divertissement et continuer de croître à un rythme sidérant année après année sans que personne n’en paie le prix ?

  • No 19 - avril / mai 2007

    Élections canadiennes en vue

    Une politique fédérale en transition

    par Benoit Renaud

    Le contexte de la politique fédérale canadienne a bien changé depuis quelques années. Lorsque les Libéraux de Jean Chrétien ont pris le pouvoir en 1993, le Canada sortait d’une grave récession, les déficits budgétaires étaient de l’ordre de 40 milliards $, les États-Unis venaient d’élire Clinton et réduisaient leurs dépenses militaires après l’effondrement de leur adversaire de la Guerre froide. L’ALÉNA venait d’entrer en vigueur et on se préparait à fonder l’Organisation mondiale du commerce (OMC). C’était l’époque du néolibéralisme triomphant et arrogant.

Dossier : Le Québec que nous voulons

  • 16 juillet 2008

    Présentation du dossier

    Le Québec que nous voulons

    par Claude Rioux

    On s’est indigné des propos du ministre sortant du Développement économique, Raymond Bachand, lorsqu’il a déclaré qu’une « campagne électorale n’est pas la bonne place pour réfléchir sagement sur les questions philosophiques ou sur des valeurs ». Il a pourtant bien raison : ces campagnes consistent d’abord et avant tout à faire de beaux sourires, serrer des mains, se montrer un peu partout, mentir, détourner l’attention des sujets importants, lancer des promesses en l’air et entreprendre des (…)

  • 15 juillet 2008

    Réinventer la démocratie

    Pour une politique participaliste

    par Normand Baillargeon

    Je voudrais présenter ici des idées ayant été avancées par Stephen R. Shalom et qui me semblent ouvrir des avenues prometteuses sur la question du politique et la prise de décision collective.
    Je précise d’emblée qu’à un exposé précis et exhaustif de mon sujet – au demeurant impossible à réaliser en quelques pages – j’ai préféré offrir un traitement quelque peu impressionniste, sans doute, mais qui donne au moins une idée relativement juste des problèmes, réels et importants, que Shalom (…)

  • 14 juillet 2008

    Le Québec que nous voulons

    Pour une nouvelle économie

    par Gaétan Breton

    Libéré de la contrainte réelle ou affirmée que constitue ce que l’on appelle en finance la « rationalité limitée » des individus, je peux oser l’utopie. Comme Petrella, je demande le droit de rêver, car si nos idées se laissent brider par les contingences, qu’en sera-t-il de nos actions ?
    Le but ultime de l’activité économique
    L’activité économique doit servir au développement de l’humain, pas le diriger. Autrement dit, il faut comprendre le contraire de ce qu’on nous dit tous les jours, (…)

  • 13 juillet 2008

    Une utopie

    La culture : pour le meilleur et sans le pire

    par Claude Vaillancourt

    Dans un monde idéal, la culture cesserait d’être considérée comme une forme de divertissement sophistiqué et pas vraiment nécessaire. Les gens sérieux ne l’aborderaient plus comme le sujet à traiter en dernier lieu dans une liste de préoccupations forcément plus importantes. On ne lui donnerait plus des budgets minuscules frôlant le 1 %, tout en laissant entendre que ce montant est déjà trop élevé. Elle cesserait d’appartenir au domaine du passe-temps ou du loisir, considérée nettement en deçà du travail utile, respectable et bien rémunéré.

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