Dossier : Les affres de l’ALÉNA

Présentation du dossier

Les 10 ans de l’ALÉNA

Un dossier coordonné par Marie-Hélène Côté

Marie-Hélène Côté

Pour plusieurs d’entre nous, le 1er janvier 1994 est devenu une date historique : celle du soulèvement zapatiste, dans l’état du Chiapas au Mexique. Ce mouvement autochtone rebelle est devenu le précurseur puis le symbole des luttes anti-mondialisation et altermondialistes à travers le monde. Maîtres de la symbolique et de la rhétorique, les Zapatistes ont choisi la date d’entrée en vigueur de l’ALÉNA (Accord de libre-échange nord-américain) pour passer de la résistance clandestine à l’insurrection ouverte et manifester leur désaccord face à ce traité de libre-échange, entre autres revendications. Dix ans plus tard, on peut considérer comme une petite victoire pour l’humanité le fait que plusieurs jeunes, par exemple, connaissent mieux le sous-commandant Marcos que Carlos Salinas de Gortari ou Brian Mulroney. Toutefois, les célébrations seront brèves, car les Zapatistes ont toujours autant, sinon plus, de raisons de se rebeller et les citoyenNEs du monde entier aussi. Les traités de libre-échange se multiplient et certains entrepreneurs et idéologues de droite réclament une intégration plus en profondeur de l’Amérique du Nord, un « ALÉNA plus », tandis que les luttes altermondialistes se poursuivent, rejoignent davantage de gens et subissent de plus en plus de répression.

Bien que les analystes s’entendent pour dire qu’il est difficile de départager les conséquences des politiques néolibérales mises en place aux niveaux national et international, depuis une vingtaine d’années, de celles de cet accord de libre-échange en particulier, nous allons tout de même tenter d’en dresser un bilan sommaire et accessible tout en faisant les nuances nécessaires. Nous verrons comment l’ALÉNA a marqué cette ère de globalisation économique effrénée par ses innovations en matière de systématisation et de diversification des échanges et les résultats de cet accord « modèle ». Étant conscientEs qu’il s’agit-là d’une vaste entreprise, nous concentrerons notre analyse sur les domaines de l’emploi, de l’agriculture, des droits humains et de l’environnement. Ce dossier souligne quelques mécanismes à l’œuvre dans l’ALÉNA et offre aux lecteurs et lectrices des exemples concrets et des arguments pouvant s’appliquer à d’autres accords ou projets néolibéraux.

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