Airvore ou la face obscure des transports. Chronique d’une pollution annoncée

No 85 - automne 2020

Laurent Castaignède

Airvore ou la face obscure des transports. Chronique d’une pollution annoncée

Xavier P.-Laberge

Laurent Castaignède, Airvore ou la face obscure des transports. Chronique d’une pollution annoncée, Montréal, Écosociété, 2018, 341 pages.

La vente de véhicules utilitaires sport (VUS) et de camionnettes du genre F-150 est en pleine croissance au Québec et Canada. En 2017, les transports représentaient 43,3 % des gaz à effet de serre (GES) émis au Québec, à la suite d’une hausse de 23 % depuis 1990. Les objectifs québécois de réduction des GES sont compromis par la croissance de ce secteur. Le livre Airvore ou la face obscure des transports s’attaque à cette problématique. Son auteur, Laurent Castaignède, ingénieur de formation, a travaillé pendant dix ans pour un grand constructeur automobile. Il offre ici son premier essai.

Castaignède est très critique des discours rassurants sur les nouvelles technologies vertes (électrique, hybride), les carburants verts et les moyens de compenser ses émissions. Malgré l’urgence de diminuer drastiquement les émissions provenant des transports, toutes les estimations actuelles prévoient un accroissement du parc automobile dans les années à venir. L’auteur propose plusieurs pistes de solution qui nécessitent des actions gouvernementales, car ni les grandes compagnies constructrices d’automobiles ni les consommateurs·trice·s n’agiront sans des mesures draconiennes. Le problème ne tient pas qu’aux faiblesses du transport en commun, mais aussi à la façon dont nous construisons les villes, à la sous-valorisation du transport non motorisé, ainsi qu’au marketing et au capitalisme en général.

Le livre contient une quantité phénoménale d’information sur le secteur du transport, mais aussi sur les nombreuses technologies automobiles. Il couvre aussi la grande histoire de la voiture et des transports en général. Malgré cela, il faut soulever l’aridité de l’ouvrage, qui s’adresse à des personnes déjà intéressées par le sujet. Il ne s’agit pas du type de livre qui convertira les foules. En contrepartie, celles et ceux qui prendront la peine de lire ses 341 pages obtiendront une connaissance quasi exhaustive de l’enjeu. En somme, c’est un livre à lire pour les passionné·e·s !

Vous avez aimé cet article?
À bâbord! vit grâce au soutien de ses lectrices et lecteurs.
Partager sur        

Articlessur le même thème