Sur les traces de l’anarchisme au Québec (1860-1960)

No 29 - avril / mai 2009

Mathieu Houle-Courcelles

Sur les traces de l’anarchisme au Québec (1860-1960)

Lu par Christian Brouillard

Christian Brouillard

Mathieu Houle-Courcelles, Sur les traces de l’anarchisme au Québec (1860-1960), Montréal, Lux Éditeur coll. « Instinct de liberté »
2008, 266 p.

L’étude des idées politiques au Québec comptait, jusqu’à tout récemment, une lacune de taille en ce qui touchait l’histoire des conceptions anarchistes et libertaires dans la société québécoise. En effet, aucune analyse d’ensemble de ce courant (qui est, qu’on le veuille ou non, une pièce majeure du mouvement socialiste) n’avait été publiée jusqu’à ce jour. La publication par les éditions Lux du livre de Mathieu Houle-Courcelles, Sur les traces de l’anarchisme au Québec, permet de combler en grande partie cette lacune, du moins pour la période allant de 1860 à 1960.

Fruit d’un travail amorcé à partir de 1999, l’ouvrage montre bien que si l’anarchisme n’a pas été au Québec un courant dominant, il n’en a pas moins été présent à travers une mouvance qui s’est développée aussi bien par des individus et des groupes aux idées franchement libertaires que par certaines luttes populaires aux accents anti-autoritaires. Des exilés de la Commune de Paris à ceux de la Révolution espagnole, en passant par les révolutionnaires de la communauté juive de Montréal sans oublier l’Université populaire d’Albert Saint-Martin ou les Automatistes, ils sont plus nombreux qu’on ne le croit ceux et celles qui ont tenté, en sol québécois, de développer les idéaux anarchistes.

Dans cette histoire, tissée par de nombreuses rencontres, des figures surgissent, certaines bien connues – Emma Goldman, Élisée Reclus ou Rudolf Rocker – et d’autres injustement oubliées comme Alex Primeau ou George Ouvrard. Le premier mérite du livre de Mathieu Houle-Courcelles, c’est, précisément, de contrer cet oubli et de redonner à ceux et celles qui ont repris le flambeau de l’anarchisme la mémoire de leur mouvement. Il ne nous reste qu’à espérer que l’auteur poursuivra ses recherches pour porter son regard sur la période contemporaine, de 1960 à nos jours.

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