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- Dans une usine chinoise
Malgré les apparences, la logique de la réforme chinoise de 1978 semble identique à celle de l’industrialisation socialiste qui l’a précédée. Nonobstant ce qu’ont pu affirmer certains socialistes occidentaux soudain fascinés par le socialisme de marché, comme d’autres l’avaient été par le grand bond en avant, il n’a pas été difficile de concilier socialisme et marché. Force est de constater le simple passage de l’optimisme du tout-planifié à celui du tout-marché, et le socialisme de marché n’était qu’une pirouette de Deng Xiaoping pour affirmer son pouvoir. Nous souhaitons mettre en lumière la face cachée de cette réforme tant admirée : un régime spécifique d’organisation du travail.
- Quelle est la responsabilité des employeurs ?
La préoccupation des médias et des partis politiques à propos du décrochage scolaire semble contradictoire à plusieurs égards. Les élites politiques et économiques constatent avec inquiétude les éventuels problèmes d’insertion professionnelle de ces décrocheurs dans une économie du savoir. À cet égard, le sort des garçons apparaît plutôt inquiétant. Or, cette situation ne semble pas préoccuper certains employeurs qui privilégient pourtant l’expérience avant le diplôme.
- Postes : fin d’un service public universel
Depuis quelques années déjà Postes Canada recherche la rentabilité absolue, sans se préoccuper des répercussions sur les travailleuses et travailleurs pas plus que sur les usagères et usagers des services postaux. Comme le soulignait Giuliana Fumagalli lors d’une entrevue réalisée récemment, le désir de la direction de dérèglementer Postes Canada ne date pas d’hier. Cette militante syndicale met l’accent sur les points qui accablent le plus le personnel des services postaux et leurs usager·ère·s.
- Fraudeuses du fisc
En plus d’œuvrer au Canada, il faut savoir que les banques canadiennes sont également présentes dans de nombreux autres pays. Outre les États-Unis et le Royaume-Uni, elles se retrouvent au sein de plusieurs petits pays que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) considère… comme des paradis fiscaux ! C’est à cet aspect qu’une récente étude de la Chaire d’études socio-économiques (CESE) de l’UQAM [1] s’est attardée, c’est-à-dire aux répercussions que la présence des banques canadiennes dans ces endroits ont sur les recettes fiscales de nos gouvernements. Cette étude a donc quantifié les montants d’impôts sur le revenu des sociétés que les principales banques canadiennes ne versent pas aux fiscs canadien et québécois, puisqu’elles ont pignon sur rue dans des pays où l’imposition du profit est quasi inexistante.
- La dette comme arme impérialiste
Depuis le 19e siècle, de l’Amérique latine à la Chine en passant par Haïti, la Grèce, la Tunisie, l’Égypte et l’Empire ottoman, la dette publique a été utilisée comme arme de domination et de spoliation
- La pathologie managériale
Pour une fois, il n’est pas question d’abolir les cégeps. Dans un récent document de consultation, la ministre responsable de l’Enseignement supérieur, Hélène David, propose « seulement » de créer de nouvelles structures et de revoir la réglementation régissant les établissements collégiaux.
- Trois années désastreuses de gouvernement Charest
Le 14 avril 2003, le Parti libéral du Québec raflait 76 circonscriptions même s’il n’avait obtenu que 45 % du vote populaire. Fait occulté à l’époque, ou presque, le taux de participation n’atteignait que 70 %, soit le plus faible taux enregistré depuis 1927. Malgré ce déficit démocratique, lié au mode de scrutin actuel, le nouveau premier ministre se targuait d’une légitimité incontestable pour mener à bien son projet politique tel qu’énoncé à l’époque : « l’avenir économique du Québec, ce n’est pas l’interventionnisme, c’est l’entrepreneurship. La détérioration de la capacité de l’État québécois à bien servir les citoyens et la préservation de la position économique concurrentielle du Québec nous imposent donc une révision du fonctionnement de l’État. »
Le ton était donné. Fidèle à ce programme, l’État deviendrait un instrument au service de la réussite des citoyens, un gestionnaire des biens publics, un « réingénieur », ses missions essentielles se rapetissant comme peau de chagrin : santé, savoir, prospérité, sécurité. Exit la solidarité, l’égalité, la justice sociale, la distribution de la richesse. Bienvenue la thérapie de choc : déréglementation, privatisation, sous-traitance, érosion des budgets alloués aux services publics et aux programmes sociaux et restrictions des libertés fondamentales. Trois ans plus tard, où en sommes-nous ?
- 25 ans des États généraux sur l’éducation. Le « virage du succès » ou celui de l a performite ?
En 1995-1996, à l’occasion d’États généraux sur l’éducation , le Québec était convié à un important examen de son système éducatif et à sa refondation. Vingt-cinq ans plus tard, les promesses et objectifs formulés ont-ils finalement été respectés ? Second article d’une brève série pour faire le point, alors que circulent des appels à une Commission Parent 2.0.
- Un programme néolibéral pur et dur
C’est sans doute l’une des grandes ironies de la petite histoire politique du Québec que l’ADQ se présente sous la bannière du changement quand on sait qu’elle veut remplacer ce qu’elle appelle de « vieilles » idées par des idées encore plus désuètes.
- Le progrès fragile de la scolarisation primaire dans le monde
Plusieurs organismes internationaux ont entrepris de promouvoir l’éducation universelle : offrir à tous les enfants une scolarisation de base. Le progrès de l’institution scolaire primaire est indéniable, mais depuis une décennie celui-ci stagne et on craint que les avancées faites de longue haleine ne soient vite effacées dès lors qu’une crise économique ou un conflit militaire survient. Pis encore, le progrès de l’école et le progrès des compétences de base ne sont pas analogues : plusieurs vont à l’école, mais n’y apprennent que trop peu.
- Pour une école publique et citoyenne !
Rarement a-t-on autant parlé d’éducation que depuis ces dernières années. Des grandes manifestations du printemps érable aux chaînes humaines autour des écoles primaires et secondaires, les revendications d’une large partie de la population sont claires : il faut assurer une éducation accessible et de qualité dès l’école primaire.
- Les sept péchés capitaux
Il est en effet courant, depuis une quinzaine d’années au moins, de se faire rebattre les oreilles par des leitmotive apocalyptiques tels péril, érosion, naufrage de l’université. Assurément, plusieurs problèmes affligent aujourd’hui cette institution séculaire ; et, puisque j’évoque l’apocalypse, pourquoi ne pas puiser dans « notre » fonds religieux une lecture de la situation actuelle ?
- L’accès aux services d’avortement au Canada
Nous vivons dans un des seuls pays où il n’existe pas de loi sur l’avortement. Nous pourrions donc espérer que les femmes désirant interrompre une grossesse sont en mesure de le faire sans embûche. Cependant, les Québécoises et les Canadiennes à la recherche d’un avortement rencontrent encore plusieurs obstacles limitant leurs choix.
- « Y’a qu’à » - La CAQ et l’éducation
Peut-être y a-t-il, médiatiquement et politiquement, de salutaires insignifiances, une stratégie visant à ne rien dire de trop marqué, pleine de sous-entendus, qui permettrait d’éviter les vagues et les critiques, tout en fédérant peurs, espoirs et ressentiments de tous poils, par-delà les contradictions. Ainsi en irait-il de la Coalition avenir Québec (CAQ). L’inexistence de ce parti dans la vie des idées au Québec et l’insipidité de son discours ont pour effet que l’intellectuel·le lambda, quel que soit son penchant idéologique, n’a sans doute pas consacré plus de quinze minutes de sa vie à réfléchir à la CAQ, à cette possibilité jadis improbable : un gouvernement Legault.
- Les grands enjeux environnementaux
Chère Gaspésie ! Destination chouchou de bien des vacanciers de partout au Québec, on y vient pour se connecter à des éléments forts et pour mieux recharger ses batteries. Pour goûter aux saveurs maritimes et à un certain sentiment de liberté. Et on y habite à cause d’un amour profond face à un milieu naturel plus grand que nature et d’une population au cœur tout aussi immense.
- Biologie, sexe et compétitions sportives
Mâle ou femelle ? Une question en apparence banale, mais qui appelle une réponse infiniment complexe. Qu’est-ce qui définit le sexe ? Les chromosomes ? Les hormones ? L’apparence des organes génitaux ? Que faire lorsque ceux-ci entrent en contradiction ? Depuis le milieu du 20e siècle, les organisations sportives tentent de mettre en place des tests pour déterminer qui est apte à concourir dans la catégorie « femme ». Avec des résultats peu concluants, voire désastreux pour les athlètes. Car si le sexe est socialement construit sur un mode binaire M/F, la biologie, elle, se moque des catégories.
- Multiplication des postes vacants : où est le problème ?
Tout indique que le thème de la pénurie de main-d’œuvre occupera encore la conversation publique en 2022. Le phénomène, qui a gagné en importance dans les dernières années, justifierait qu’on lui accorde notre attention et que les gouvernements agissent pour y remédier. Mais remédier à quoi exactement ?
- Une Gaspésie à rebâtir
Avec un taux de chômage au-dessus des 12 % depuis 20 ans (deux fois celui du Québec), un vieillissement démographique marqué, des investissements décroissants, une relance économique de nouveau fondée sur l’économie primaire et le quart des 25-64 ans sans diplôme (deux fois la moyenne québécoise), une question se pose : comment se fait-il qu’une région pourvue de pareilles beautés et richesses collectives navigue toujours de Charybde en Scylla ? Quel maléfice en cimente les perspectives et s’acharne à lui soutirer sa richesse en offrant l’indigence en retour ? Levée d’amarres sur une longue traversée brumeuse.
- Vers la liberté animale
Certaines discriminations sont-elles légitimes ? Oui, mais à condition d’être moralement justifiées. Depuis Aristote, en effet, nous croyons que la justice exige que les cas similaires soient traités de manière similaire et que les cas différents soient traités de manière différente. Discriminer entre deux êtres sur la seule base de leur race ou de leur sexe serait raciste ou sexiste. Le faire sur la seule base de leur espèce serait spéciste.
- Le discours sur l’endettement
Nos élites politico-économiques viennent de tirer la sonnette d’alarme : le taux d’endettement des Canadiens risque de replonger le pays dans une crise financière semblable à celle qui a frappé les États-Unis en 2008. Le ratio de la dette des ménages canadiens par rapport à leur revenu a atteint le niveau record de 148,1 %, taux qui dépasse celui des Américains qui se situe maintenant à 147,2 %. Selon Mark Carney, « La turbulence que traverse l’Europe en ce moment nous rappelle que la crise n’est pas terminée, mais qu’elle vient simplement d’entrer dans une nouvelle phase. Dans un monde submergé par les dettes, l’assainissement du bilan des banques, des ménages et des pays exigera des années. Par conséquent, le rythme, le profil et la variabilité de la croissance à l’échelle du globe se modifient, et le Canada doit s’adapter [2].
- Une crise annoncée
L’origine de la crise actuelle, on le sait, se trouve dans les défaillances massives des prêts hypothécaires à haut risque consentis à grande échelle aux États-Unis à des acheteurs de maison non solvables. Mais elle puise ses racines profondes dans l’hyperdéveloppement d’un capital volatil détaché de l’investissement dans la production, libre de se déplacer dans l’espace planétaire en fonction des seuls besoins de sa valorisation. Le coup d’envoi de ce développement, puissamment stimulé depuis 1980 par la libéralisation et la déréglementation néolibérales, a été donné par l’effondrement en 1971 du système des taux de change fixes entre les monnaies mis en place à Bretton Woods en 1944 et la naissance des ancêtres des complexes produits dérivés* d’aujourd’hui que furent les premiers contrats de couverture (hedge) sur les devises devenues fluctuantes.
- L’agriculture industrielle face aux enjeux environnementaux
L’émergence de l’agriculture industrielle a entraîné de profonds changements dans les relations de l’être humain avec la nature. À une approche paysanne contextualisée, c’est-à-dire privilégiant l’adaptation aux spécificités d’un terroir donné, a succédé un système uniforme, hautement artificialisé, qui a bien peu à voir avec les équilibres écosystémiques naturels.
- Les droits des détenu·e·s. Le sombre héritage du gouvernement Harper
L’approche répressive des questions pénales du gouvernement conservateur de Stephen Harper (2006-2015), fondée sur une idéologie valorisant la loi et l’ordre (tough on crime), a profondément bouleversé la philosophie correctionnelle et les principes directeurs du système carcéral élaborés au cours des décennies précédentes.
- Quitter le Portugal pour la Grèce
Tant le Portugal que la Grèce ont subi depuis les dernières années des crises destructrices qui ont sapé leur économie. Pour qu’ils résolvent leurs difficultés, on leur a imposé l’intervention de la troïka, qui a appliqué des mesures néolibérales drastiques : privatisations, compressions, remboursement prioritaire de la dette publique. Tout cela pour enfoncer davantage ces pays dans la crise. Agápios, Grec insulaire, Amílcar et Marcos, immigrés portugais, ont chacun vécu ce drame à leur façon. Récit.
- Réussite en enseignement supérieur. Quand les solutions sont les véritables problèmes
Le nouveau plan du gouvernement Legault pour les cégeps et les universités a de quoi inquiéter. Il propose un étrange portrait de la situation ainsi que des « solutions » douteuses : marchandisation de l’éducation, surveillance numérique des étudiant·e·s et intrusion dans la liberté pédagogique des enseignant·e·s.
- Le projet de loi C-10
"Par rapport à la plupart des démocraties occidentales, les peines d’emprisonnement au Canada sont longues et ont augmenté au cours des dernières années" [3]
Le projet de loi C-10
L’adoption du projet de loi C-10 modifie plusieurs lois : Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents ; Loi sur le transfèrement international des délinquants ; Loi sur le casier judiciaire ; Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition ; Loi réglementant certaines drogues et autres substances ; Loi sur l’immunité des États ; Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés et, finalement, le Code criminel.
Devant l’ampleur des modifications législatives, il va sans dire que ce n’est pas dans un texte de deux pages qu’il est possible d’analyser tous les principes et valeurs qui sont remis en cause sinon carrément modifiés ou abandonnés.
- La pauvreté. Quatre modèles sociaux en perspectives
S. Lefèvre, G. Boismenu et P. Dufour, La pauvreté. Quatre modèles sociaux en perspectives, Montréal, PUM, 2011, 209p.
- La dette anthropophage
La dette souveraine des États est devenue aujourd’hui un prétexte pour entreprendre des coupes radicales, privatiser, augmenter les tarifs. De nombreux pays se sont endettés parce qu’ils ont renfloué les banques. Parce qu’ils sont à court de revenus, ils doivent réduire drastiquement les financements publics. Et parce qu’ils ne peuvent plus venir au secours d’une population appauvrie, la crise se perpétuera. Mais comment donc mettre fin à ce cycle infernal ?
- Taxes régressives et frais aux usagers
L’impôt progressif sur le revenu est sans doute l’une des meilleures façons que l’on ait trouvé pour répartir équitablement la richesse. Selon son principe, plus on gagne, plus la contribution à l’impôt est proportionnellement élevée. Ce qui n’empêche pas, bien sûr, les riches de rester riches. Malheureusement, au cours de ces 30 dernières années, l’establishment a résolu, sans débat public, de changer ce régime fiscal pour privilégier les taxes à la consommation et l’augmentation des frais aux usagers, qui ne tiennent pas compte des moyens de payer. La transformation est injuste : désormais, les pauvres et la classe moyenne paieront davantage, et les riches, beaucoup moins.
- Les fossoyeurs d’une révolution
Décrié comme une tyrannie totalitaire par l’opposition et ses alliés étrangers, le gouvernement Maduro justifie la répression des manifestations et le musèlement du parlement en invoquant la légitime défense de l’État de droit face à une opposition violente et putschiste, soutenue par l’impérialisme états-unien.
- Bataille autour du Code du travail en 1964-1965
Les années 1960 marquent une grande période d’expansion pour le mouvement syndical québécois. Durant cette décennie, le taux de syndicalisation bondit de 30 à 40 %. Les effectifs passent de 375 000 à 700 000 syndiqué·e·s. Cette progression est imputable, pour l’essentiel, à l’implantation du syndicalisme dans les services public et parapublic. La force de frappe du mouvement syndical se manifeste en 1964-1965 par la conquête de nouvelles lois du travail qui ont pour effet de reconnaître aux salarié·e·s des secteurs public et parapublic le droit de négociation et le droit de grève. Retour sur un événement historique dont on célébrera le cinquantième anniversaire au cours des prochains mois.
- Chomsky, le langage et la créativité ordinaire
La créativité et la liberté sont des thèmes centraux dans le travail de Noam Chomsky. Avec Descartes, il pense que les êtres humains sont dotés de libre arbitre. Avec les anarchosyndicalistes, il soutient que les êtres humains se réalisent dans des actions et par du travail créatif, tout spécialement dans du travail utile à autrui.
- Les filles ont le goût du cégep
La création des cégeps a été favorable aux filles, lesquelles s’y sont engagées de façon rapide et déterminante : alors qu’au début des années 1960, elles ne constituaient que 14% des effectifs des collèges classiques, elles représentent déjà 25% de la population étudiante au début des cégeps, 49,4% dix ans plus tard et 57,7% à la rentrée d’août2016 [4]. Cela a pu se faire, entre autres, parce que le taux de réussite au secondaire est plus élevé chez les filles que chez les garçons.
- L’internationale de l’indignation
Le mouvement de contestation qui a cours un peu partout dans le monde occidental depuis 2001 est-il à l’image des idoles qu’il veut détrôner ? S’inspirant des manifestations de protestation du « printemps arabe », divers regroupements de citoyenNEs se sont multipliés à travers le monde. Or, la réalité des peuples des pays occidentaux est sans commune mesure avec celle des peuples des pays arabes.
- Le cabinet des horreurs budgétaires
Une fiscalité équitable est le meilleur moyen de financer les services publics. Pour le moment, le gouvernement Charest a tout faux dans ce domaine. Plutôt que d’y aller avec des propositions audacieuses, on se contente de ressasser de vieilles peurs et de reprendre un discours trop entendu depuis le manifeste des Lucides. Il existe pourtant de nombreuses solutions pour renflouer les coffres de l’État, sans que cela ne se fasse aux dépens de la majorité de la population.
- La prise de contrôle des soins de santé rentables
Certains contrats sont plus visibles que d’autres. La longue procédure qui doit mener sous peu à la signature de contrats de PPP (partenariats public-privé) pour la construction et l’entretien des deux grands hôpitaux universitaires de Montréal (CHUM et CUSM) au coût de quelque 9 milliards $ est sans doute la manifestation la plus frappante de la nouvelle voie contractuelle empruntée par les pouvoirs publics du Québec au sein du réseau de la santé.
- Pour une fiscalité internationale
Alors que les échanges commerciaux et les transactions financières se font dans un espace gigantesque et se jouent des frontières, la fiscalité reste étroitement coincée. Les gouvernements ne perçoivent presque rien des immenses mouvements de capitaux qui enrichissent une part très limitée de citoyens à travers le monde. Pendant ce temps, les écarts entre les riches et les pauvres s’accroissent à n’en plus finir, alors que la concurrence fiscale empêche les États de mettre en place des mécanismes audacieux de redistribution de la richesse. À l’ère d’une mondialisation impitoyable pour les pauvres, il devient plus important que jamais de mettre en place des taxes internationales.
- Protagoniste ou figurant ?
Il y a lieu de questionner le rôle du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) dans l’évolution du système canadien de radiodiffusion, et plus particulièrement en regard de la question de la concentration des médias et de leur propriété croisée, et de s’interroger sur l’attitude que les progressistes québécois devraient adopter à l’égard de cet organisme.
- Russie - Les « miracles » de Poutine
Vue de loin, la popularité persistante de Poutine en Russie apparaît étonnante, sinon entièrement fabriquée. Le personnage est généralement réservé, peu sympathique et n’a aucun charisme ni dans ses discours ni dans son allure. Il a été le premier responsable de la guerre de Tchétchénie et de toutes les atrocités qui l’ont entourée, pour ne mentionner que ce dossier à son passif. Pourtant au cours des quatre dernières années ou plus, d’après tous les sondages y compris les plus crédibles, son taux d’approbation ou de popularité s’est maintenu aux alentours de 76 %. La majorité de la population aurait été d’accord pour qu’il fasse amender la constitution du pays afin de pouvoir briguer un troisième mandat présidentiel consécutif. On peut y voir la conséquence du contrôle direct ou indirect exercé par le Kremlin sur les grands médias électroniques. Mais il y a plus et le phénomène demande une explication. Un peu paradoxalement, il s’explique davantage par le bilan catastrophique de son prédécesseur que par les succès de Poutine lui-même.
- L’Iran entre aspirations populaires et désir nucléaire
En dépit de l’affirmation de sa normalité et de sa stabilité, la République islamique d’Iran (RII) reste dans un état transitoire près de trois décennies après la grande Révolution de 1979. Cela est largement dû à la fragilité de ses relations avec certains pays voisins et occidentaux ainsi qu’à son incapacité à accommoder certaines aspirations fondamentales de son peuple. À ces deux difficultés s’ajoutent les divisions grandissantes au sein même de l’élite politique. Depuis la mort du leader emblématique de la RII, Ruhollah Khomeini, son successeur, l’Ayatollah Ali Khamenei, et chacun des présidents de la République ont essayé de trouver des solutions à ces problèmes. Pour le Leader suprême, tous les problèmes de son pays sont d’origine étrangère et sont fomentés par les ennemis de l’Islam, ces agents iraniens de l’impérialisme américain. Il continue son discours belliqueux depuis 1989.
- La terreur démographique
Une étude du Conference Board, autre officine de la droite canadienne, nous annonce que le Québec pourrait manquer de près de 400 000 travailleurs en 2030. Comme le nombre de chômeurs officiels au Canada est actuellement évalué à plus de 450 000, il semblerait mathématiquement cohérent de nous réjouir qu’un problème soit donc en voie d’être réglé, d’autant plus qu’un tel taux est en réalité deux fois plus élevé environ si on inclut tous ceux n’ayant plus droit aux prestations – ce qui arrive de plus en plus vite – et tous ceux qui ont renoncé à chercher du travail. Ce serait hélas être trop cohérent et rater ainsi la véritable logique de ce discours : annoncer un tel manque de travailleurs, c’est nous prédisposer à réentendre qu’il faut relancer les mesures visant à diminuer les services et, grâce au miracle de l’incitation que procurent les coupures dans l’accessibilité aux prestations, à renvoyer au travail les prestataires d’aide sociale [5].
- L’Occident choisit de se taire
Tchétchénie… Vous avez dit Tchétchénie ? Si ce n’étaient les attentats sanglants qui viennent hanter régulièrement nos postes de télévision ou la dramatique prise d’otages dans un théâtre de Moscou en octobre 2002, rien ne viendrait perturber l’indifférence quasi générale de la communauté internationale sur le sort de la population tchétchène. Les ONG et autres organismes humanitaires dénoncent le silence des pays occidentaux pour qui les bonnes relations politiques et commerciales avec la Russie prévalent sur les crimes de guerre commis dans cette région du Caucase.
- Un non-alignement souhaitable !
Pour consolider le fragile acquis politique des indépendances, la Conférence des non alignés du Caire de 1962 esquisse les termes d’une coopération essentielle entre le Nord et le Sud au niveau économique. Cela permettra l’avènement, deux ans plus tard, de la Commission des Nations Unies pour le Commerce et le Développement. L’ordre international s’avère de plus en plus pervers pour ces sociétés périphériques. Certes, à sa faveur se dispersent, dans le prétendu tiers-monde, des itinéraires selon qu’on dispose de certains atouts pour être intégré favorablement dans le marché mondial. Naturellement donc, les préoccupations du mouvement des non alignés se focalisent sur le dialogue Nord-Sud. Ce fut davantage, et cela le demeure d’ailleurs, un monologue du Sud.
- Quand la banque s’amuse
En juillet prochain, il y aura un bien triste anniversaire à souligner : les 60 ans de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI). C’est en effet en juillet 1944, réunis à Bretton Woods, que les Alliés, au dernier stade d’un conflit terriblement meurtrier, posèrent les bases de l’ordre d’après-guerre en décidant, entre autres, la création de ces deux institutions internationales. Rattachés formellement à l’ONU qui voyait elle aussi le jour à ce moment, la Banque mondiale et le FMI avaient comme mandat originel de financer le développement international et la reconstruction à la suite de la guerre ainsi que de stabiliser les taux de change en vue d’éviter une grave crise financière comme celle de 1929. Aujourd’hui, on peut dire que ces deux organismes se sont largement éloignés de ce mandat pour devenir, au fil du temps, un des piliers du processus d’imposition à l’ensemble de la planète des politiques néolibérales capitalistes.
- Crise du logement : tout va très bien, madame la ministre
Alors qu’une grave crise du logement sévit au Québec, frappant durement les personnes locataires, les élu·e·s et les représentants des propriétaires immobiliers se relaient pour nous assurer que tout va pour le mieux. Que révèlent ces discours, et que leur répondre ? Propos recueillis par Alexis Ross.
- Le Brésil au bord du précipice
Le Brésil est plongé dans une profonde crise politique, sociale et environnementale. En plus d’être l’un des pays les plus touchés par la pandémie, le Brésil subit un taux de déforestation sans précédent, une croissance de la pauvreté et de multiples attaques contre les droits et les institutions du pays.
Propos recueillis par Karen Lang.
- Où sont les données probantes démontrant le « succès » du Centre de service scolaire Marguerite-Bourgeoys ?
Dans sa chronique du 3 novembre dernier intitulée « Un exemple inspirant », Normand Baillargeon donnait la parole au directeur général du Centre de service scolaire Marguerite-Bourgeoys (CCSMB) dont l’institution a le plus haut taux de diplomation au Québec dans le secteur public. Il se trouve qu’en faisant cela monsieur Baillargeon répondait indirectement à ses détracteurs qui, toujours dans les pages du Devoir (« Entre recherche en éducation et château de cartes »), avaient critiqué de manière virulente la préférence du chroniqueur pour l’approche dite « des données probantes ». Monsieur Bertrand, le directeur de la CSSMB, est lui aussi un « adepte des données probantes ».
- Organiser la résistance, pratiquer la résilience. Entrevue avec Mélanie Busby du Front commun pour la transition énergétique
Le projet de cette vaste coalition qu’est le Front commun pour la transition énergétique (FCTÉ) est on ne peut plus ambitieux : viser un Québec ZéN (pour zéro émission nette).
Propos recueillis par Pierre Avignon.
- Vers la fin des logements à bas prix ?
À Québec, le parc de logements locatifs à prix abordable s’effrite. Les récents indicateurs annoncent qu’une crise du logement pointe à nouveau. La chute des taux d’inoccupation entraîne une augmentation des loyers, accélérant la gentrification déjà présente depuis quelques années dans les quartiers populaires.
- Vers une réappropriation de notre action politique
Dans un contexte d’épuisement et de sous-financement, il est plus que jamais important de rappeler que l’action communautaire autonome est un mouvement social et politique qui doit être proactif dans la construction d’un contre-discours fort.
- La face cachée de l’industrie minière
L’Abitibi est reconnue comme une région ressource au niveau minier, terminologie qui laisse entendre que le territoire est destiné à l’exploitation. Les retombées économiques sont amplement publicisées, mais qu’en est-il des retombées dans les coffres de l’État ainsi que des bouleversements sociaux et environnementaux ?
- Quel avenir pour l’euro ?
La zone euro est la région du monde qui a le moins bien résisté à la crise financière internationale qui a débuté en 2007. La situation économique et sociale y est devenue critique, avec un ralentissement économique durable, un taux de chômage élevé, qui atteint des niveaux supérieurs à 25 % dans les pays du sud (Grèce, Espagne, Portugal). L’avenir de l’euro est en jeu. L’abandon de la monnaie unique est-il la solution ? Ne faut-il pas en priorité rompre avec les politiques néolibérales ?
- Vers l’engluement bitumineux
À Cacouna, dans le Bas-du-Fleuve, la société TransCanada ambitionne de bâtir un terminal pétrolier, tête de pont au Québec de son projet Énergie Est. Un port qui serait alimenté par le plus gros pipeline d’Amérique du Nord, capable de transporter 1,1 million de barils de pétrole par jour. Au Québec, depuis plusieurs mois, citoyen·ne·s, défenseur·e·s de l’environnement et scientifiques se mobilisent et dénoncent les risques environnementaux considérables qu’un tel plan fait peser sur la région de Cacouna, sa « pouponnière » de bélugas et, plus largement, sur le bassin versant du Saint-Laurent. Face à l’offensive des compagnies pétrolières, le gouvernement du Québec tarde à réagir.
- Les syndicats au pilori
Au Québec, plus ou moins 40 % de la main-d’œuvre est syndiquée, un niveau bien plus élevé que l’Ontario (28,2 %), le Canada (31,5 %) ou les États-Unis (11,1 %). Il n’en faut pas plus pour pointer du doigt le mouvement syndical dès que quelque chose ne va pas sur le plan économique. Si le chômage progresse, que la croissance n’est pas au rendez-vous ou que les finances de l’État sont dans un état précaire, c’est chaque fois la faute des syndicats. Reste à voir maintenant si ces accusations tiennent la route.
- Une charge antisyndicaliste
Nous publions ici la communication que l’auteur a donnée à la Journée de formation contre les politiques du gouvernement Harper organisée par le Conseil régional du Montréal métropolitain de la FTQ le 18 mars 2013.
- Le cégep à l’heure de l’austérité
L’austérité possède plusieurs visages, tous plus désolants les uns que les autres. L’un de ces visages est celui de la destruction (planifiée ?) de notre système d’éducation, notamment du réseau collégial. Bien que l’austérité frappe durement l’ensemble des cégeps québécois, la portée de la dérive austéritaire du gouvernement est particulièrement dommageable en région. Le cégep de la Gaspésie et des Îles (CGI) subit de plein fouet les conséquences des coupes budgétaires.
- Cette école vous est interdite
En réaction à un article de La Presse faisant écho aux efforts du Collectif éducation sans frontières, un sombre chroniqueur du Journal de Montréal invitait récemment son lectorat à ne pas « se laisser intimider » par la rhétorique des « idéologues du sans-frontiérisme » évoquant l’« inhumanité » des décisions du système d’immigration canadien qui se débarrasse d’un nombre grandissant d’êtres humains jetables venus d’ailleurs et qui deviendront des sans-papiers privés de droits fondamentaux s’ils refusent l’ordre de déportation et les pénibles conséquences d’un retour forcé au pays qu’ils ont fui. Il était alors question d’enfants – des milliers au Québec – exclus des écoles faute de statut migratoire. Avertissement : le présent article pourrait vous intimider.
- La vraie contre-réforme de l’éducation
Trente ans après la Commission Parent, le consensus qui s’était créé autour de cette réforme s’est peu à peu effondré, comme l’ont démontré les consultations autour des États généraux, menées en 1996.
- La Gaspésie face aux enjeux du 21è siècle
Depuis 2014, le Forum régional sur le développement Gaspésie 21e offre un espace de réflexion et d’échanges entre des chercheurs·euses de différents horizons du développement régional au Québec et les intervenant·e·s du milieu gaspésien. La démarche cherche également à initier les étudiant·e·s aux questions du développement des régions du Québec.
- Le Pérou à l’avant-garde ?
En juin 2002, la tenue d’une consultation populaire dans la municipalité de Tambogrande, Piura, Pérou, à propos d’un projet d’exploitation d’une mine d’or mené par la compagnie canadienne Manhattan Minerals Corp., avait marqué l’histoire de la résistance au modèle de développement basé sur l’exploitation des ressources non renouvelables. [6] Les citoyens de Tambogrande, une municipalité non autochtone dont l’économie est tournée vers la production de mangues et de limes, avaient alors massivement rejeté le projet minier, entraînant éventuellement le retrait de la compagnie canadienne. Pour la première fois dans les Amériques, une population locale appuyée par des ONG nationales et internationales utilisait la voie des urnes pour signaler son opposition à l’imposition d’un projet de développement contraire à ses intérêts.
- Corée du Nord, Corée du Sud
La Corée du Nord bombarde l’île de Yongpyong pour donner l’illusion de sa puissance. Pendant ce temps, la Corée du Sud fait payer les touristes occidentaux pour qu’ils profitent de la vue incroyable qu’offre le 38e parallèle – qui sépare les deux Corées – et ses centaines de kilomètres de barbelés. Le peuple coréen, quant à lui, souffre d’une division absurde, alimentée de l’extérieur comme de l’intérieur. Pouvons-nous entrevoir le jour où ce pays divisé ne fera plus qu’un ?
- L’assurance-chômage au Canada
Depuis 1990, le régime d’assurance-chômage a subi des transformations radicales qui ont eu des conséquences significatives sur la vie de milliers de Canadiennes et Canadiens (multiplication par deux ou par trois des normes d’admissibilité, réduction de la durée des prestations, baisse du taux de prestations de 60 % à 55 %, abolition complète du droit aux prestations dans les cas d’inconduite ou de départ volontaire sans justification, durcissement significatif des mesures punitives, etc.).
- La responsabilité de protéger
Quatre mois après le début de l’intervention de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en Libye, qui ne devait durer que quelques jours, la chute du régime libyen semble, au moment d’écrire ces lignes, imminente. S’il reste impossible de savoir ce que ces événements apporteront comme avancées ou comme reculs pour le peuple libyen, et encore moins quelles seront leurs répercussions sur l’état des relations internationales et des rapports de force entre les pays membres de l’OTAN et le reste du monde, certains journaux ont déjà désigné un vainqueur : « La guerre de Nicolas Sarkozy » titrait un article du Monde du 23 août. Deux jours plus tard, le même journal rappelait que les principales compagnies pétrolières, et les françaises « au premier rang », seraient les principaux « bénéficiaires collatéraux » de l’appui occidental aux rebelles. La « Responsabilité de protéger » la population de la Libye devant les menaces faites par Mouammar Kadhafi a été invoquée pour justifier l’intervention. Repositionné historiquement et au vu des risques qu’il représente, le principe de la Responsabilité de protéger permettrait-il de reproduire des modes de subordination historiques et constitutifs du droit international ?
- La transformation de la production
La financiarisation de l’économie et la transnationalisation des processus de production forcent à repenser la forme de l’État et les relations entre classes sociales. Assiste-t-on nous à l’émergence d’une classe capitaliste transnationale, voire d’un « État capitaliste global », dont les États nationaux ne seraient qu’une courroie de transmission ? Est-il de nos jours encore pertinent de penser les classes dans une optique nationale ?
- Le capital canadien en perspective
La bourgeoisie canadienne se constitue peu à peu au rythme de l’essor industriel et de sa propre émancipation de l’Empire britannique. L’accumulation primitive chez cette classe émergente se réalise surtout à travers le commerce, les produits de base (céréales, bois) et les activités de fabrication traditionnelles. Mais l’impulsion déterminante vient avec la construction des canaux et surtout des chemins de fer, au XIXe siècle. Ces initiatives permettent de structurer un espace transcontinental et de créer un marché intérieur favorisant le développement du capital canadien.
- Comment des patrons contournent les lois du travail
Élaborées pour répondre aux besoins découlant de relations professionnelles bipartites (employeur/salarié), les lois québécoises du travail ne couvrent pas nécessairement les relations d’emploi impliquant plusieurs employeurs. Par exemple, qui est l’employeur responsable de l’application de la Loi sur les normes du travail (garantissant les conditions de travail minimales) lorsque celui qui dirige et contrôle le travail est différent de celui qui le rémunère ?
- Terre, eau et vie
L’intensification des investissements étrangers au cœur de la mondialisation néolibérale a entraîné la multiplication des chantiers d’exploitation des ressources naturelles en Amérique latine. Écorchant les territoires du continent, ces projets sont reconnus pour leurs effets destructifs sur le milieu naturel et les impacts qu’ils génèrent pour les populations vivant sur les terres exploitées. Bien que quelques gouvernements progressistes de la région aient recours à des instruments (…)
- La médicalisation de la reproduction
Au Canada, près d’un couple sur huit connaîtrait des problèmes de fertilité . Parmi ces couples, certains opteront pour l’adoption, d’autres vont préférer mener une vie sans enfant ou attendre sans traitement. Pour d’autres, les nouvelles technologies de la reproduction (NTR) représentent l’espoir de réaliser leur rêve le plus cher, celui d’avoir un enfant. En effet, la multitude des techniques offertes renouvelle constamment cet espoir, et ce, malgré le taux d’échec important de ces (…)
- La gauche, l’islam, et le racisme
Depuis les attentats du 11 septembre 2001 et l’état d’urgence planétaire décrété par les États-Unis sous prétexte de « guerre au terrorisme », dans les pays occidentaux, les personnes issues des pays arabo-musulmans sont en butte à toutes les discriminations, tant ethno-raciales que socio-économiques. De plus, les pays arabo-musulmans sont également victimes de l’impérialisme occidental et de l’incurie de leurs propres dirigeants. Au nord comme au sud, des courants politiques « musulmans » prétendent mener des luttes pour contrer ces injustices. Ce constat soulève des défis pour la gauche, qui doit d’une part comprendre les phénomènes politiques se réclamant de l’islam et trouver la meilleure stratégie pour y répondre et, d’autre part, prendre ses responsabilités dans la lutte contre les injustices subies par des nations à majorité musulmane et par les minorités arabo-musulmanes d’Occident. La relation entre la gauche et l’islamisme politique soulève plusieurs questions : comment mener la lutte contre l’islamophobie et le racisme tout en maintenant une vigilance constante à l’égard du fondamentalisme religieux ? L’islamisme peut-il apporter une contribution positive à la lutte anti-impérialiste ? Une action politique inspirée par l’islam peut-elle être également progressiste et compatible avec la gauche ? Les enjeux ne sont pas les mêmes dans les sociétés occidentales où les personnes de confession islamique, minoritaires, sont victimes de racisme et dans les pays arabo-musulmans où la gauche et l’extrême-gauche laïques sont également victimes de l’islamisme politique. Nous avons demandé à deux membres de la rédaction, Benoît Renaud et Mabrouk Rabahi, de lancer le débat.
- La tête dans le sable bitumineux
L’exploitation accélérée des sables bitumineux constitue le principal enjeu de la politique énergétique du Canada dans la perspective du protocole de Kyoto. Les sables bitumineux sont la principale source d’émission de gaz à effet de serre (GES) au Canada et la principale raison de leur hausse. Avec tous les projets de développement actuellement en cours et approuvés par le gouvernement, la production de GES canadiens va doubler entre 2000 et 2012. Face à ce constat, on comprend mieux pourquoi le gouvernement conservateur de Harper et la ministre de l’Environnement Rona Ambrose ont annoncé, le 20 octobre dernier, que le Canada repousse à 2050 ses objectifs de réduction de GES.
- Oh, la Belle bleue !
Pour marquer la journée de la Terre, quelqu’un me courriellise de magnifiques photos satellite de notre chère planète – étrange, la perplexité que l’on ressent face au simple usage de cette expression… Ici, une tempête de sable se lève sur le nord-est du continent africain, là, le cours inférieur du Nil draine jusqu’à son delta des eaux si chargées de phosphates et d’azotes qu’elles apparaissent comme une traînée d’encre vert fluo dissipée dans la Méditerranée. Plus loin, l’Islande se (…)
- La santé sera-t-elle un jour possible ?
« Alors que l’on exhorte les citoyens à une saine alimentation, la majorité des travailleurs passe le tiers de leur vie adulte dans des lieux qui agressent leur santé physique et mentale. » – Fernand Séguin
- « L’école efficace » : entre discours abusif et évaluation inefficace
« La première place du réseau public francophone revient aux élèves du Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeois » titrait récemment un communiqué triomphant du Centre de services. Une nouvelle occasion pour son directeur général de vanter les mérites de ce qu’il qualifie dans les médias « d’école efficace ». Dans le préambule du rapport de la Fédération des cégeps sur la réussite, ce dernier précisait qu’il s’agirait de « déployer des pratiques de gestion exemplaire qu’on retrouve dans la littérature scientifique » et de faire preuve « d’un leadership pédagogique affirmé et courageux ».
- Votre visage, future clé de votre vie privée ?
Dans un monde qui carbure à la sécurité, l’urgence de recourir à des moyens efficaces et inviolables pour authentifier les personnes prend l’allure d’une véritable quête. Des nouvelles technologies de reconnaissance des visages sont présentées par leurs promotrices et promoteurs comme des solutions séduisantes, mais elles génèrent aussi des inquiétudes légitimes.
- La condition migrante. Élargir les frontières de la démocratie
Sous le thème « Migrer, résister, construire, transformer », le Forum social mondial sur la migration (FSMM) s’est tenu en novembre dernier à Mexico. Dans l’invitation à y participer, il était clairement dit que la 8e édition serait axée sur les enjeux sociaux, géopolitiques et environnementaux liés aux migrations et qu’elle voulait tabler sur une véritable approche d’« ouverture des frontières ».
- Genre et violences dans l’espace public
On apprenait au début du mois de mai que l’homme qui a sauvagement attaqué trois femmes à coups de bâton l’hiver dernier à Montréal a été déclaré non criminellement responsable pour cause de troubles mentaux. À titre de citoyennes du Plateau-Mont-Royal et de féministes préoccupées par les violences de genre, nous sommes d’avis que, dans cette histoire, une violence dirigée contre les femmes doit être mise en lumière.
- Vol à l’étalage. La fabrique de criminelles
Le taux de criminalité au Canada est en baisse constante depuis les dernières décennies. Pourtant, les données de Statistique Canada indiquent une augmentation de la population carcérale féminine qui ne fléchit pas.
- Réalités transféminines et violences carcérales
Le Service correctionnel du Canada a récemment annoncé une nouvelle politique de placement pour les détenu·e·s transgenres. En vertu de celle-ci, les personnes trans pourront généralement choisir d’être placées dans un pénitencier fédéral correspondant à leur identité de genre.
- Mexique : la lutte contre l’extractivisme s’intensifie
Lorsqu’une grande entreprise extractive décide de s’installer quelque part, les rapports de force sont extrêmement inégaux. Cela est encore plus vrai dans le cas des territoires autochtones ou de communautés économiquement fragiles. Au cours des années 1990, de nouveaux gisements miniers sont devenus rentables en raison de la croissance de la demande de métaux et des avancées technologiques au sein de l’industrie. Quelles sont les conséquences de cette recrudescence du secteur extractif pour le Mexique ?
- À la recherche du téléphone éthique
Pour les militant·e·s de gauche, choisir un téléphone intelligent peut s’avérer une tâche complexe. Une variété de critères éthiques existe, mais il est difficile, voire impossible, de trouver un appareil pouvant les satisfaire tous. Est-il possible de changer les pratiques des grands fabricants et autres emblèmes de l’ère techno-capitaliste ?
- La douleur des femmes sans statut
Nous l’appellerons Agnès. Elle décida avec le soutien financier de sa famille au Mali de venir au Québec poursuivre ses études. Étudiante internationale de 30 ans, l’amour vient cogner à sa porte.
- Syndicalisme aux États-Unis. Des luttes inspirantes
Nos voisins au sud de la frontière ne brillent pas par leur taux de syndicalisation, qui oscille autour de 10%. Qu’à cela ne tienne, le collectif Lutte commune a organisé, en septembre dernier à Montréal, une soirée autour des témoignages de deux militantes syndicales américaines qui nous renseignent sur la manière de tisser des alliances victorieuses en milieu hostile.
- Le climat, l’État et nous
Au cours des 15 dernières années, les Québécoises et Québécois ont adopté une position presque unanime sur la question des changements climatiques, acceptant leur réalité et la nécessité d›agir rapidement afin d’en réduire les impacts. Dès 2006, poussé en partie par la population, le gouvernement du Québec présenta une politique énergétique tournée vers les énergies renouvelables.
- Un salaire minumum à bonifier
L’année 2015 marque le 90e anniversaire de l’entrée en vigueur de la première loi fixant un niveau de salaire minimum au Québec : la Loi sur le salaire minimum des femmes. Force est de constater, 90 ans plus tard, que malgré l’évolution législative et les progrès sociaux que le Québec a connus, nous sommes encore aux prises avec plusieurs problèmes de pauvreté, d’exclusion et de discrimination à l’endroit de plusieurs groupes de travailleuses et de travailleurs.
- Assauts répétés contre la fonction publique
Un débat fait rage en ce moment au Québec. Il s’agit de celui visant à cibler les mesures nécessaires en vue de rétablir, d’ici 2016, l’équilibre budgétaire. Selon les porte-parole gouvernementaux (Philippe Couillard, Martin Coiteux, etc.) et certains de leurs alliés dociles et serviles (André Pratte, Alain Dubuc, le Conseil du patronat), l’exercice entraîne forcément une stricte limitation des dépenses gouvernementales dont, nous répète-t-on à satiété, « 60 % du total est consacré à la rémunération des employés ». Ce débat n’est pas nouveau et comme nous le verrons, il repose sur une manipulation malhonnête de certaines données.
- Les régimes publics - déjà sous attaque
Les régimes publics que nous connaissons aujourd’hui ont été créés autour de 1966. Après une période de consolidation qui a duré dix ans et qui correspond à la fin de la période des Trente Glorieuses (1945-1975), ils ont subi une série de compressions.
- La vérification citoyenne de la dette
Rien ne vaut une bonne dette souveraine pour restreindre la démocratie. Un pays endetté n’est plus maître de ses choix. Il doit appliquer des mesures qui satisfont d’abord et avant tout les créanciers. Il se plie aux critères d’évaluation des agences de notation, fortement imprégnées de l’idéologie néolibérale, afin d’éviter une décote qui entraîne une hausse du taux d’intérêt. Et tous assistent au spectacle d’élus humiliés et soumis, incapables de gouverner pour le bien de la population.
- La peur de l’autre
On discute aujourd’hui plus que jamais des politiques d’immigration. Les enjeux soulevés sont nombreux : démographique, économique, national, politique, culturel. Benoît Dubreuil et Guillaume Marois, dans leur livre paru récemment [7]., y voient un « remède imaginaire » qui « ne sauvera pas le Québec ». Voyons ça de plus près.
- La gauche et l’islamisme
Depuis les attentats du 11 septembre 2001 et l’état d’urgence planétaire décrété par les États-Unis sous prétexte de « guerre au terrorisme », dans les pays occidentaux, les personnes issues des pays arabo-musulmans sont en butte à toutes les discriminations, tant ethno-raciales que socio-économiques. De plus, les pays arabo-musulmans sont également victimes de l’impérialisme occidental et de l’incurie de leurs propres dirigeants. Au nord comme au sud, des courants politiques « musulmans » prétendent mener des luttes pour contrer ces injustices. Ce constat soulève des défis pour la gauche, qui doit d’une part comprendre les phénomènes politiques se réclamant de l’islam et trouver la meilleure stratégie pour y répondre et, d’autre part, prendre ses responsabilités dans la lutte contre les injustices subies par des nations à majorité musulmane et par les minorités arabo-musulmanes d’Occident. La relation entre la gauche et l’islamisme politique soulève plusieurs questions : comment mener la lutte contre l’islamophobie et le racisme tout en maintenant une vigilance constante à l’égard du fondamentalisme religieux ? L’islamisme peut-il apporter une contribution positive à la lutte anti-impérialiste ? Une action politique inspirée par l’islam peut-elle être également progressiste et compatible avec la gauche ? Les enjeux ne sont pas les mêmes dans les sociétés occidentales où les personnes de confession islamique, minoritaires, sont victimes de racisme et dans les pays arabo-musulmans où la gauche et l’extrême-gauche laïques sont également victimes de l’islamisme politique. Nous avons demandé à deux membres de la rédaction, Benoît Renaud et Mabrouk Rabahi, de lancer le débat.
- GNL Saguenay : protection du climat et de la biodiversité doivent être au centre des décisions
Chaque année, les experts nous alarment sur la situation fragile de notre climat et de la disparition des espèces, sommant l’humanité d’effectuer le virage pour renverser la tendance. Ils rappellent que les « changements transformateurs » de nos sociétés, ne peuvent plus attendre à demain. Or, la réponse mondiale est grandement insuffisante et les projets d’énergies polluantes se poursuivent, dont ceux des énergies fossiles.
- Un grand défi pour les anglophones
Le comité d’action sociale anglophone (CASA) aide les jeunes anglophones de la péninsule gaspésienne grâce à son programme Compass. Ce programme vise à aider les anglophones de 12 à 35 ans pour qui accéder au marché du travail présente toutes sortes de difficultés.
- Quand les cités deviennent mobiles
On nous dit parfois que la mondialisation fait de nous des citoyen·ne·s du monde. Qui dit citoyen·ne, dit cité. Lorsque migrent les citoyens du monde, avec eux migrent les cités et alors les bureaucraties tremblent.
- Un autre plan de développement du Nord du Québec
Récemment, un politicien ratoureux a créé un slogan publicitaire pour détourner l’attention du peuple de ses turpitudes : le Plan Nord.
Le Plan Nord n’existe pas et n’a jamais existé. Ni pour les Premières Nations, ni pour les Québécois. Ce qui existe depuis la flambée internationale des prix des métaux, c’est la ruée vers les gisements miniers du Nord et du moyen Nord du Québec d’un essaim de rapaces qui veulent les exploiter tous azimuts. Le politicien a flairé la bonne affaire et a lancé son Plan Nord. Il s’est promené un peu partout pour annoncer le Plan du futur. Tout le monde a analysé, soupesé, vanté, critiqué et au final avalé la couleuvre. On a fait des colloques. On a fait des éditoriaux. On a fait numéros spéciaux de revue...
- Conférence Rio +20
L’implication québécoise au Sommet des peuples, au Forum des parties prenantes et à la Conférence Rio+20 a été active tout au long du déroulement de ces événements en juin au Brésil. L’un des objectifs de la société civile était de dénoncer les prises de position en matière sociale et environnementale des gouvernements Harper et Charest. Dans la foulée du désengagement canadien du protocole du Kyoto et de la promotion du Plan Nord par le gouvernement québécois, la voix des militantes environnementalistes, des Premières Nations, des syndicalistes, des étudiantes s’est fait entendre jusqu’au Brésil.
- Un bilan des plus honteux
Il y a environ trente-cinq ans, Richard Desjardins et Robert Monderie ont entamé une singulière collaboration cinématographique qui leur a permis de coréaliser cinq documentaires engagés [8] dont plusieurs observateurs avertis ont souligné la pertinence. Certes, leur œuvre – de Comme des chiens en pacage (1977) à Trou story (2011), en passant par Mouche à feu (1982) – ne s’avère pas aussi abondante qu’elle aurait pu l’être. Ce phénomène s’explique surtout parce que les deux hommes ont longtemps eu de la difficulté à trouver des fonds publics pour réaliser les films militants qu’ils souhaitaient faire.
- Le programme "Bleu, Blanc, Bouge"
Au Canada, les problèmes de surpoids et de manque d’activité physique deviennent de plus en plus alarmants. En effet, selon une enquête menée par Statistique Canada et publiée en 2011, 85 % des adultes et 93 % des enfants et des jeunes Canadiens n’atteignent pas le niveau minimal quotidien d’activité physique nécessaire pour maintenir une bonne santé et un bien-être satisfaisant (Statistique Canada, 2011). Selon le Canada’s House of Commons Standing Committee on Health, le Canada présente l’un des plus hauts taux d’obésité infantile du monde dit développé et se classerait au 5e rang parmi les pays de l’OCDE.
- Vanité d’une intervention militaire
Dans un contexte géopolitique où différents pays occidentaux ont décidé d’appuyer militairement la guerre d’occupation que mènent, depuis près de dix ans, les États-Unis en Afghanistan afin de répliquer par la force aux attentats commis par des membres d’Al-Qaïda le 11 septembre 2001, on pouvait se demander quel type d’implication militaire apportaient certaines de ces nations. À cet égard, la présence danoise en sol afghan apparaissait comme un secret relativement bien gardé face à l’implication de différents pays de l’ONU (les États-Unis, le Canada et la France) dans l’entreprise évoquée. Soucieux de donner un juste aperçu de la nature de cette participation au peuple danois et au reste du monde, le jeune cinéaste Janus Metz a tracé un portrait très minutieux de la présence des militaires de son pays en Afghanistan, à travers ce documentaire de guerre à dimension politique.
- La santé des femmes et l’égalité professionelle
La division sexuelle du travail est un aspect de l’organisation du travail qui peut avoir des effets sur la santé des hommes et des femmes. Les études de l’Invisible qui fait mal, partenariat entre trois centrales syndicales et un centre de recherche universitaire, ont permis de mettre en exergue les enjeux d’égalité professionnelle entrant parfois en conflit avec le désir d’améliorer la santé des femmes au travail : les dangers associés au déploiement d’une force physique importante et évidente ; les contraintes associées à la conciliation travail famille ; certaines difficultés dans le fonctionnement de collectifs de travail. Les femmes n’auraient pas à choisir entre santé et égalité, si les postes de travail et l’organisation du travail étaient adaptés à la spécificité de la biologie et des rôles sociaux des femmes.
- Flexibilisation de la main-d’oeuvre en santé
À la faveur de la réingénierie de la santé commencée en 2003, la philosophie de gestion et les pratiques des employeurs du réseau de la santé ont emprunté la voie du néolibéralisme. Ce choix n’est pas sans effet sur la gestion des ressources humaines, gestion qui s’inscrit de plus en plus dans des modes de gestion flexibles, sur le modèle du privé. Souvent au détriment de la logique professionnelle et en l’absence d’une vision globale, les ressources humaines sont soumises aux aléas d’une gestion à courte vue afin de répondre aux besoins du moment.
- Une civilisation fragile
Il devient aisé de prendre pour acquis notre mode de vie qui assure un grand confort à certaines classes privilégiées. Un mode de vie non négociable, disait George Bush père, que nombre de ses compatriotes, mais aussi d’Occidentaux, conçoivent à la fois comme une évidence et un droit naturel.
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- Dossier : Ouvrir l’école
- Dossier : Le Québec que nous voulons
- Dossier : L’eau, c’est politique
- No 86 - décembre 2020
- Dossier : L’assaut contre les retraites
- Dossier : Nos services publics, un trésor collectif en péril
- Dossier : Cultiver la résistance agricole
- Dossier : Le Saint-Laurent en eaux troubles
- No 19 - avril / mai 2007
- No 12 - déc. 2005 / jan. 2006