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Articles (2585)
- Élections fédérales : une offre politique plus que décevante
D’abord, une tranche de vie toute contemporaine : un ami Facebook bien connu pour son allégeance souverainiste publie un statut dans lequel il annonce (« coup de théâtre » écrit-il) qu’il s’apprête à voter - pour une première fois de sa vie - pour le Parti libéral du Canada (PLC). Cette décision étonnante qui a suscité acquiescements mais aussi quelques commentaires acerbes, n’est pas sans nous intriguer et soulève de nombreuses questions pour toute observatrice ou tout observateur du (…)
- Quand la bibliothéconomie devient critique
Qu’arrive-t-il à la bibliothéconomie, cet ensemble de savoir-faire disciplinaires qui permet de gérer au mieux toutes les composantes techniques et humaines d’une bibliothèque, lorsque l’on pense son action à partir de la théorie critique ?
- Forage pétrolier : bar ouvert au Québec
Dans les dernières semaines, les milieux écologistes se sont réjouis, avec raison, de l’abandon du projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada. Malheureusement, cette célébration risque d’être de courte durée, car le secteur pétrolier et gazier reste encore très actif.
- Soyez des hommes
En février dernier, un reportage de l’émission Corde sensible de Radio-Canada portant sur les safe spaces (ou « espaces sécuritaires ») et la question de la liberté d’expression au sein de l’université a créé bien des remous. Beaucoup a été dit sur le sujet, mais une question demeure : à qui profite cette défense inconditionnelle de la liberté d’expression ?
- Le semi-esclavage institutionnalisé
Cantinier, nettoyeur, journalier chez CORCAN [1] commis aux finances, peintre, les détenu·e·s occupent de réels emplois dans le système pénitentiaire canadien. Ils et elles ne reçoivent pas pour autant un réel salaire leur permettant d’atteindre l’objectif poursuivi : la réinsertion sociale.
- Comment les femmes ont sauvé le mouvement syndical
Les femmes ont joué un rôle crucial dans l’histoire du syndicalisme au Québec, comme ailleurs. Leur contribution au mouvement syndical et à la société en général est cependant minimisée, passée sous silence, reléguée à la périphérie de l’Histoire, cantonnée aux études féministes. C’est une grave injustice. D’importantes batailles sociales, dont les fruits sont ce que l’on nomme aujourd’hui si chèrement nos « acquis », ont été menées en grande partie par le mouvement féministe, incluant ses ramifications dans les syndicats.
- Témoignages
Québec solidaire a eu 10 ans en février 2016 et À bâbord ! avait produit un court dossier à ce sujet au même moment. Dans la foulée du 11e congrès du parti qui s’est tenu la fin de semaine dernière, nous mettons en ligne ce dossier. Est réunie ici la dizaine de témoignages de personnalités publiques soulignant le travail parcouru depuis la fondation de QS. Dans cet autre article, vous trouverez le texte critique de Diane Lamoureux.
Dossier coordonné par Philippe Boudreau.
- L’école doit devenir un sanctuaire
À Montréal, le 15 janvier 2014, Émilio, 16 ans et résidant au Québec depuis 2008, est convoqué dans un bureau de son école secondaire. On lui dit que si sa mère ne vient pas payer la facture pour régler les frais de son inscription, Immigration Canada sera appelé et sa famille sera déportée. Des frais de 6 000 dollars par enfant et par année sont exigés pour l’inscription de la plupart des enfants sans-papiers dans les écoles publiques québécoises.
- Mobiliser le précariat
Il n’est plus exceptionnel aujourd’hui d’avoir un emploi au salaire minimum, très précaire et sans avantages sociaux ni régime de retraite. C’est au contraire devenu la norme, et les travailleurs et travailleuses migrant·e·s sont une composante essentielle de la stratégie néolibérale de « délocalisation intérieure ». C’est en se tournant vers ceux-ci et celles-ci que l’on peut voir les effets les plus visibles de la crise actuelle.
- Paradis fiscaux : la filière canadienne – Barbarde, Caïmans, Bahamas, Nouvelle-Écosse, Ontario…
Paradis fiscaux : la filière canadienne – Barbarde, Caïmans, Bahamas, Nouvelle-Écosse, Ontario…, Alain Deneault, Montréal, Écosociété, 2014.
- Vers un point de bascule ?
L’automne 2014 fut riche en mobilisations sur le front de la lutte à l’austérité, et le mouvement syndical fut l’un des principaux acteurs de cette lutte, sinon le principal. Batailles contre la réforme des régimes de retraite des employés municipaux, contre la réforme des Centres à la Petite Enfance (CPE), contre les coupures à Radio-Canada, contre le projet de loi 10 en santé, bref, contre le projet général de liquidation du volet social de l’État. Semaine après semaine, l’opposition syndicale et populaire s’est fait entendre. Les centrales syndicales l’ont bien souligné lors de leurs sorties publiques de début d’année [2] : l’année 2015 sera elle aussi chargée, d’autant plus que les négociations du secteur public viendront s’ajouter à cette campagne plus générale.
Sur le plan de la mobilisation, le mouvement syndical semble prêt à être à nouveau de la partie en 2015. Qu’en est-il de l’analyse politique de la situation ? C’est sur ce terrain que j’aimerais m’interroger dans ce billet. Le mouvement syndical a-t-il pris la mesure de la radicalité des attaques que nous vivons, et de la radicalité nécessaire pour leur répondre ?
- Les 30 glorieuses et la révolution culturelle
Les transformations politiques, économiques et sociales engendrées par la Révolution tranquille ont été bien étudiées. Il n’en est pas de même de la révolution des mœurs et de la culture. Elle a si profondément subverti le Québec que n’importe quel Québécois qui s’était exilé à la fin des années 1950 ne le reconnaissait plus lorsqu’il y revenait une décennie plus tard.
Cette transformation radicale des mentalités affecte, avec une périodicité et une intensité variables, toutes les sociétés (…) - Une charge antisyndicaliste
Nous publions ici la communication que l’auteur a donnée à la Journée de formation contre les politiques du gouvernement Harper organisée par le Conseil régional du Montréal métropolitain de la FTQ le 18 mars 2013.
- Quelques réflexions sur la crise, les crises
Le numéro 54 d’À Bâbord (date de sortie : avril 2014) portera sur les résistances autochtones.
En attendant sa parution, nous avons décidé de publier ce texte envoyé par une lectrice, Marie Léger, en version électronique. Il a été présenté à l’événement « Résistance à la crise » de Mots et images de la résistance le 12 novembre dernier. - Vaincre Harper, pour quoi ?
Depuis son arrivée au pouvoir en 2006, le gouvernement conservateur de Stephen Harper a fait preuve d’une incroyable violence à l’endroit des institutions, des peuples et de l’environnement du Canada. Musellement des scientifiques, mépris des Autochtones, propagande militariste et monarchiste, appui aveugle au colonialisme israélien, bâillonnement des groupes de femmes et de coopération internationale, exploitation autodestructrice des sables bitumineux albertains, opacité à l’endroit des (…)
- Un bilan des plus honteux
Il y a environ trente-cinq ans, Richard Desjardins et Robert Monderie ont entamé une singulière collaboration cinématographique qui leur a permis de coréaliser cinq documentaires engagés [3] dont plusieurs observateurs avertis ont souligné la pertinence. Certes, leur œuvre – de Comme des chiens en pacage (1977) à Trou story (2011), en passant par Mouche à feu (1982) – ne s’avère pas aussi abondante qu’elle aurait pu l’être. Ce phénomène s’explique surtout parce que les deux hommes ont longtemps eu de la difficulté à trouver des fonds publics pour réaliser les films militants qu’ils souhaitaient faire.
- La juste part : fétichisme et artifices
Lors du dépôt du dernier budget du Québec, le ministre des Finances, Raymond Bachand, a fortement insisté sur le concept de « juste part ». Le budget comme tel ne contient pas de nouvelles annonces d’augmentation de tarifs, mais il est facile de comprendre que le ministre a tenu ces propos afin de désolidariser la population québécoise d’avec la grève étudiante du printemps.
- Le phénomène Occupons
Le phénomène Occupons est un « esprit dont le temps est venu » affirmait le révérend Jesse Jackson à Occupy London au début décembre, voulant dire par là que l’absurdité du monde actuel devait enfin faire éclore un brin d’espoir. Quelques remarques sur l’origine et la portée de ce phénomène.
- Le détestable arrêt Fraser
Législateurs et juges font malheureusement trop souvent peu de cas des travailleurs agricoles. Pour preuve, le refus de les entendre par le biais de la vidéoconférence sans prise en compte de leurs conditions matérielles (comme le retour – obligatoire – au pays après la fin de leur contrat de travail), la lenteur du système à lutter contre les conditions inhumaines et racistes dans lesquelles ils sont parfois contraints de travailler et de vivre, l’existence de plusieurs législations fédérales et provinciales leur octroyant ou retirant certains droits collectifs du travail, et ce, pour des raisons obscures, en réaction ou non à des décisions de justice. Si la justification de chaque avancée ou recul en matière de liberté d’association des travailleurs agricoles est souvent faible, l’analyse du mouvement dans son ensemble conduit à sérieusement douter de l’impartialité du traitement réservé à ces travailleurs et, plus largement, de celui offert à la liberté d’association reconnue par la Constitution. Le cas du régime des relations collectives de travail ontarien est édifiant.
- Quatre ans de malheur
L’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire nous donne l’impression de ne pas avoir été entendus et que le manque d’écoute pourrait devenir encore plus offensant et systématique. Au-delà des réactions de déprime, d’incompréhension, de crainte qu’elle a provoquées, cette élection doit être vue comme un appel à la mobilisation des forces progressistes au Québec et au Canada. Avec une opposition parlementaire pieds et poings liés, la société civile se devra d’être (…)
- Droits et responsabilités sont-ils compatibles ?
Plus que jamais, les réalités qui se dissimulent derrière le mot RESPONSABILITÉ sont inquiétantes. Lorsque nos gouvernants – le gouvernement Harper par exemple – affirment agir de manière responsable, il est devenu impossible de les croire. Ce n’est pas un hasard ! On a confié beaucoup de responsabilités formelles aux gouvernements en prenant pour acquis que c’était leur rôle de voir à notre bien-être. Nos espoirs sont largement déçus.
La collusion entre les élites politiques et (…) - Réinventer la grève
Comme le dit Éric Blanc à propos de récentes grèves d’enseignant·e·s états-unien·ne·s, qui étaient fréquemment illégales, « dans les moments de luttes massives, la légalité devient ultimement un rapport de forces [4] ». En contexte québécois, le droit de grève est si encadré qu’il devient nécessaire de réinventer son exercice pour lui redonner son caractère perturbateur.
- À la recherche du téléphone éthique
Pour les militant·e·s de gauche, choisir un téléphone intelligent peut s’avérer une tâche complexe. Une variété de critères éthiques existe, mais il est difficile, voire impossible, de trouver un appareil pouvant les satisfaire tous. Est-il possible de changer les pratiques des grands fabricants et autres emblèmes de l’ère techno-capitaliste ?
- Les nouveaux gatekeepers
Jusqu’à récemment, la question « faut-il publier ou pas ? » relevait du groupe relativement circonscrit des professionnel·le·s de l’univers de la diffusion médiatique. La donne s’est grandement complexifiée ces dernières années puisque la parole publique est accessible à un nombre beaucoup plus grand de gens, alors même qu’elle est encadrée, filtrée et exploitée avec une intensité inégalée par les plateformes corporatives que sont Facebook, Google, Amazon et Apple. Cette bouleversante irruption de nouveaux « gatekeepers » (ou « portiers des médias ») dans l’écosystème médiatique est un phénomène d’une portée politique déterminante. Parce que publier, c’est justement rendre public ce qui relevait jusqu’alors du privé.
- L’autogestion
Le terme « autogestion » est relativement récent dans la langue française, car il n’est apparu qu’à partir de 1960. Il est la traduction littérale d’un mot serbo-croate, samoupravlje, lui donnant ainsi, au départ, une connotation historique précise, celle de l’expérience autogestionnaire yougoslave instaurée à partir des années 50. Par la suite, durant les années 70, il sera largement repris par divers courant de gauche un peu partout dans le monde, pas toujours d`une manière « désintéressée », ni très précise. Si le mot est récent, du moins en français, l’idée et la pratique sont beaucoup plus vieilles, remontant au début du capitalisme avec la formation des premières coopératives ouvrières de production dans le cours du XIXe siècle.
- « Villes et résistances sociales »
« Villes et résistances sociales », revue Agone no. 38/39, Marseille, Agone 2008, 272 p. inclut un DVD
- Un parti de gauche hybride
Benoit Renaud est, depuis le 1er mars 2008, le secrétaire général de Québec solidaire. À ce titre, il est en quelque sorte le coordonnateur de la vie interne du parti. L’itinéraire de ce militant vaut la peine d’être rappelé, car Benoit Renaud cumule une longue expérience dans divers mouvements et associations (du mouvement étudiant au mouvement contre la guerre en passant par le collectif d’À bâbord !) de même qu’un engagement dans des organisations politiques qu’on pourrait qualifier de « marxistes révolutionnaires » ou de « trotskistes ». Il est donc bien placé pour analyser, dans une perspective engagée et « intéressée », l’évolution de la gauche au Québec depuis une vingtaine d’années et le phénomène de convergence politique qui s’exprime maintenant dans Québec solidaire.
- Lumière humaine
Marie-Hélène Montpetit, Dans le tabou des arbres, Montréal, Tryptique, 2007.
Marie-Hélène Montpetit est poète, auteure de chansons et chanteuse. Après 40 singes-rubis (2002), elle a fait paraître Dans le tabou des arbres, un recueil d’une singulière intensité qui fait l’effet d’une bombe à bouleversement. La posture de l’auteure est celle, paradoxale, de qui aurait voulu, simultanément, vivre sans concession une très forte émotion et la décrire avec rigueur et précision. Une telle posture (…) - Les raisons de notre dissidence
Le Comité de travail sur la pérennité du système de santé et de services sociaux du Québec, lequel a accouché du rapport Ménard, a été mis sur pied par le premier ministre Charest à la suite du Forum des générations de décembre 2004. Son mandat général était de poursuivre les réflexions et d’explorer les pistes de solution au regard de l’organisation des services et du financement de la santé et des services sociaux.
À la fin de juillet 2005, Louis-Jacques Ménard, président de la Banque de (…) - Vérité et réconciliation à l’école. Les défis de la guérison
La découverte de 215 sépultures d’enfants autochtones au pensionnat de Kamloops au printemps dernier a rappelé avec stupeur que le système scolaire avait été le rouage privilégié de l’entreprise coloniale canadienne. Or, aujourd’hui, il est appelé à devenir la clé de voûte de la réconciliation. Immense, mais incontournable défi dont j’ai voulu discuter avec Rachel Cloutier et Mélissa Céré-Morais, enseignantes autochtones.
- Sommaire du numéro 96
Pour vous procurer une copie papier de ce numéro, rendez-vous sur le site des Libraires ou consultez la liste de nos points de vente.
- Une science pluriverselle au service du bien commun
L’Association science et bien commun (ASBC) fête ses dix ans d’existence. Elle est issue d’une réflexion commune portant sur la participation citoyenne dans la sphère scientifique et sur le « dialogue science-société », soit l’articulation entre la science et l’espace public.
- La guerre du saumon à Restigouche. 40 ans de redites
Le 11 juin 1981, le gouvernement du Québec envoie 500 agents de police dans la communauté de Listuguj [5], dans la Baie-des-Chaleurs. À l’occasion du 40e anniversaire de l’escarmouche à Restigouche [6], À bâbord ! revisite les événements et pousse la réflexion sur les conflits actuels avec l’ethnologue Pascal Huot. Propos recueillis par Miriam Hatabi.
- Déception dans le communautaire : la CAQ est invitée à revoir ses engagements électoraux
La Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles a profité de la période électorale pour questionner toutes les formations politiques en regard des revendications de la campagne CA$$$H (Communautaire autonome en santé et services sociaux - Haussez le financement !) . De toutes les réponses reçues, celles de la CAQ sont les plus décevantes, ce pourquoi nous les détaillons ici.
- La CAQ : le grand paradoxe
À la veille des élections, le collectif À Bâbord ! ne pouvait ignorer les quatre années du premier gouvernement de la CAQ. Le bilan de ces dernières nous confronte à un étrange paradoxe : comment un gouvernement aussi médiocre réussit-il à être si populaire ? Comment expliquer que les sondages demeurent toujours à son avantage alors que ses réalisations sont si restreintes et si contestables ?
- Éthanol et terre agricole : la pression est déjà là avec les mégaporcheries !
« Si on fait du maïs pour de l’éthanol, on va nourrir les autos, pas les humains » affirmait le porte-parole du Regroupement vigilance hydrocarbure Québec dans un article fort pertinent d’Alexis Riopel publié dans Le Devoir. On y apprenait notamment qu’il faudrait utiliser la totalité des terres utilisées pour le maïs-grain afin d’atteindre les cibles dans ce domaine. Pour mener à bien les réflexions sur cet enjeu, il est nécessaire de revenir sur l’utilisation actuelle des terres agricoles.
- L’ère numérique. Nouvelle révolution scolaire ou industrielle ?
Rarement un objet de connaissance ou un champ du savoir aura-t-il été la cible d’une offensive étatique aussi vaste et soutenue en éducation. Dans le sillage de la Stratégie numérique (2017), du Plan d’action numérique de l’éducation et en enseignement supérieur (2018) et du Cadre de référence de la compétence numérique (2019), le système d’éducation dans son ensemble est convié à développer une « culture numérique » et à former l’individu à une « citoyenneté numérique » autonome et responsable.
- Le cri du peuple
Depuis l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis en 2016, le mot « populisme » est sur toutes les lèvres. Loin d’être une nouveauté – nous en retrouvons des traces au 18e siècle autour de la Révolution française –, le terme est principalement associé, dans l’univers médiatique actuel, à des idéologies de droite ou d’extrême droite.
- Pourquoi faire la grève climatique ?
Devant la climato-passivité de notre élite politique et économique, nous devons envisager la grève climatique comme moyen d’action pour faire face à la gravité de la situation.
- La grève des ferrailleurs de la construction (1974-1975)
En 1974, les ferrailleurs de l’industrie de la construction constituent un front commun, au-delà de leur appartenance syndicale, et obtiennent une augmentation des salaires pour atténuer l’inflation au terme d’une grève victorieuse qui dure du 25 novembre 1974 au 17 janvier 1975.
- Vers une réappropriation de notre action politique
Dans un contexte d’épuisement et de sous-financement, il est plus que jamais important de rappeler que l’action communautaire autonome est un mouvement social et politique qui doit être proactif dans la construction d’un contre-discours fort.
- Le travail invisible, angle mort des luttes sociales ?
Vous vous souvenez peut-être de la bande dessinée Fallait demander, publiée il y a un peu plus d’un an sur Facebook. La bédéiste Emma y abordait l’épineux sujet de la charge mentale, qui réfère au fardeau cognitif que portent beaucoup de femmes qui doivent « penser à » et s’assurer que « tout soit fait » à la maison. S’il ne s’agit pas d’un problème récent, il doit toutefois être élargi et examiné à nouveau par les mouvements féministes et progressistes.
- Adolescentes
Alors que Greta Thunberg est l’objet d’attaques de chroniqueurs conservateurs au Québec et dans le monde, nous publions sur notre site la chronique de Martine Delvaux de notre numéro estival (toujours en kiosque).
- Racisme systémique et périnatalité ?
Poser le racisme comme un axe de pouvoir systémique, c’est rendre compte de son omniprésence dans la quotidienneté des personnes racisées. Pour mieux comprendre comment s’articulent les discriminations raciales pendant la grossesse et l’accouchement, À bâbord ! s’est entretenu avec Hirut Melaku, accompagnante à la naissance et à l’allaitement ainsi que militante pour la justice reproductive.
- Mathieu Bock-Côté, dissident ?
Avec Le nouveau régime, Mathieu Bock-Côté publiait cette année chez Boréal son cinquième livre. Regard sur un essai qui s’inscrit en droite ligne dans un courant populiste de droite porté par la glorification de l’identité nationale.
- Retrouver la raison
Jocelyn Maclure, Retrouver la raison, Montréal, Québec Amérique, 2016, 278 pages.
- Il trolle, tu trolles : Internet et les commentaires
Parfois comiques, souvent violents, certains trolls justifient leurs commentaires percutants sous le couvert de l’humour et de la provocation. « Heille, prends-le pas comme ça, c’est juste une blague. » Vraiment, juste une blague ?
- Un territoire, un cégep
Poser la question des cégeps en région, c’est poser toute la question de l’occupation du territoire québécois. Maintenir en vie l’Abitibi-Témiscamingue, la Gaspésie, la Côte-Nord est un choix de société qui a un prix.
- Du rapport de force au rapport de faiblesse
Dans une série d’articles à venir, je me propose de vous faire part de mes observations critiques autour des négociations des rapports collectifs de travail dans les secteurs public et parapublic au Québec de 1964 à aujourd’hui.
- Un pacte de résistance
L’heure est au choix : choisir de quoi nous vivrons demain ; choisir de protéger durablement l’écosystème qui nous nourrit, pour nous et les générations futures. La péninsule gaspésienne est aujourd’hui à l’avant-plan dans l’échiquier du virage pétrolier du Québec. Celui-ci s’oriente vers des activités extractives à haut risque et s’offre comme lieu de transit pour l’exportation de pétrole, notamment des sables bitumineux de l’Alberta, ce désastre écologique et économique dont nous devenons (…)
- État d’urgence, État policier
Dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015, alors que 130 personnes ont été tuées à Paris et en région parisienne dans des attentats coordonnés, François Hollande déclare la mise en place d’un état d’urgence immédiat. Cet état d’urgence, annoncera-t-il dès le surlendemain, sera prolongé de trois mois, bien au-delà des 12 jours prévus légalement.
- Les artifices du pouvoir
La ville de Saint-Augustin-de-Desmaures, près de Québec, attire l’attention des médias depuis plusieurs années. L’administration municipale fait l’objet de multiples plaintes au ministère des Affaires municipales ; des démarches citoyennes devenues indispensables qui suscitaient chez Sylvie Asselin, en juillet 2015 au sortir d’élections précipitées, des réflexions sur l’état de notre démocratie.
- Prestidigitation politique
Depuis les fusions municipales, les Drummondvillois·es croyaient avoir un droit de regard légitime sur l’agrandissement du site d’enfouissement de Saint-Nicéphore dont la gestion est assurée par l’entreprise Waste Management. Malgré l’opposition de la population au projet exprimée lors d’un référendum en 2013, la Ville est allée de l’avant. Depuis, des citoyen·ne·s se sont organisés au sein du Groupe des opposants au dépotoir de Drummondville (GODD) afin d’acquérir rapidement les habiletés nécessaires pour faire valoir leurs droits.
- Un iceberg à éviter
Le 10 janvier 2013, la juge Claudine Roy de la Cour supérieure du Québec a rendu sa décision en lien avec la loi spéciale imposée autoritairement le 15 décembre 2005 par le gouvernement de Jean Charest. Rappelons que la Loi 43 avait pour effet de mettre un terme unilatéralement à la ronde de négociation des secteurs public et parapublic qui s’est échelonnée de 2003 à 2005 et d’interdire l’exercice de la grève dans ces deux secteurs jusqu’en mars 2010. À la lumière de ce jugement, on peut se poser les deux questions suivantes : à quoi correspond la protection constitutionnelle apparentée à la liberté d’association et à la liberté d’expression pour les salarié·e·s des secteurs public et parapublic ? Y a-t-il encore un avenir pour les négociations collectives dans ces secteurs ?
- Le corps des femmes de couleur
L’instrumentalisation du corps des femmes comme symbole politique par les systèmes patriarcaux a rapidement été repérée par les féministes comme un enjeu majeur dans la lutte pour l’émancipation des femmes. Les féministes ont rappelé comment l’appropriation du corps des femmes par le système patriarcal constitue un enjeu central pour comprendre la domination des femmes, mais aussi pour mieux penser la résistance. En d’autres mots, le corps est conçu comme lieu de pouvoir, en tant qu’objet mais aussi sujet de pouvoir. Aujourd’hui, au sein même du mouvement féministe, le corps des femmes immigrantes et racisées devient objet de débat et sujet de résistance.
- Enseigner
En 1957, à la fin de mes études secondaires, je veux continuer d’étudier, mais je ne sais dans quel domaine, ni à quel endroit. Deux de mes amis optent pour le collège militaire royal de St-Jean. Les accompagner, y apprendre l’anglais et pratiquer des sports m’intéressent, mais je sais très bien que je ne pourrai y supporter la discipline militaire qui vise à réduire chaque individu à la servilité. Polytechnique ne me dit pas grand-chose. Je ne connais pas les sciences sociales. (J’aurais pu (…)
- La vie en rose ?
Dans un club gai comme le Unity, on peut se retrouver tous les vendredis et samedis entouré de beaux jeunes hommes qui s’amusent durant des heures et des heures dans une ambiance des plus festives. On peut se demander pourquoi le taux de suicide est si élevé chez les jeunes homosexuels alors qu’ils semblent tellement s’amuser à passer des nuits qui font sans doute l’envie de leurs congénères hétérosexuels. Pour les gais, cette vie de plaisir n’est possible que dans un ghetto. Ou, pour être plus précis, une enclave où l’on exploite l’argent rose. Comment un quartier comme le Village gai de Montréal est-il devenu un espace où l’on exploite la discrimination ?
- Choisir son terrain de lutte
Une montée des luttes sociales se traduit rarement sur le plan de la politique partisane. Au contraire, les grandes périodes de radicalité s’accompagnent souvent d’une montée parallèle de la droite.
- Nuisance pour la démocratie ?
Le pouvoir politique contemporain ne s’incarne plus à travers la personne d’un souverain omnipotent régnant sur ses sujets jusqu’à son dernier souffle. Aujourd’hui, il se conquiert, dans plusieurs pays, à l’occasion d’élections « libres » où se concurrencent des candidats identifiés à des partis politiques censés représenter les desiderata des citoyens électeurs et citoyennes électrices. En règle générale, la durée du mandat des députées est limitée dans le temps.
- L’intérêt public ou l’enveloppe ?
Posez-vous la question : si vous étiez absolument certain de pouvoir accepter une grosse enveloppe brune pleine de billets de cent dollars sans que personne ne le sache jamais, l’accepteriez-vous en échange d’un service contraire aux règles ? J’ai posé la question en classe à mes étudiantEs du niveau collégial et la très grande majorité a avoué qu’elle serait prête à se laisser corrompre sans hésiter. C’est là un triste constat, mais c’est peut-être un signe que la croyance en la capacité de l’être humain d’être désintéressé relève de la chimère.
- La continuité libérale
Le premier budget Marceau, déposé le 20 novembre dernier est tout aussi surprenant que platement prévisible. Après une campagne électorale où le Parti québécois a clairement tenté de séduire une part de l’électorat située plus à gauche en promettant d’abolir la taxe santé, de revoir le régime de redevances minières et d’augmenter les impôts des plus fortunéEs ; le budget, tant par son contenu que par l’exercice de relations publiques qui l’a entouré, s’avère en fait être un bel exemple de réalignement des orientations économiques du gouvernement.
- À chacun son budget !
Les budgets gouvernementaux ne sont pas des documents à la portée de tout le monde. Il s’agit de textes arides, denses et pour tout dire, plutôt ennuyeux ! Pourtant, ce dont il est question devrait intéresser la vaste majorité d’entre nous. Dans un budget, le gouvernement décide des services qu’il compte rendre disponibles à la population et la manière adéquate de les financer. Bref, on y parle, dans le doux langage soporifique de la comptabilité, un peu beaucoup de nos destinées collectives.
- Entretien de CLASSE
Réunis dans le salon d’un appartement de La Petite-Patrie, quelques membres du collectif d’À bâbord ! ont rencontré deux protagonistes du printemps érable, Éric Martin et Gabriel Nadeau-Dubois, pour faire un bilan prospectif de la lutte. Voici le distillé de deux heures de passionnants débats sur les origines et l’À-venir du mouvement.
- Fonction publique menacée ! - Le néolibéralisme à l’assaut des services publics, 1981-2011
Fonction publique menacée ! Le néolibéralisme à l’assaut des services publics, 1981-2011, Serge Roy, Montréal, M Éditeur, 2012, 206 p.
- Irma Levasseur et Lucille Teasdale
Je lève mon chapeau à toutes ces femmes dont l’histoire n’a pas été écrite, mais qui ont changé le monde. À notre tour de livrer bataille, chacune dans nos milieux, et de faire avancer la lutte contre les inégalités, les injustices, l’exploitation et toutes les formes d’oppression et de domination.
- Énergies renouvelables - mythes et obstacles
Jean-François Lefebvre, Nicole Moreau et Jonathan Théorêt, Énergies renouvelables - Mythes et obstacles, Québec, Éditions Multimondes, 2010, 136 p.
- Think tanks... indépendants ?
Les liens entre les think tanks de droite et l’entreprise privée ne sont plus à faire. En 2007, À bâbord ! a publié un article de Benoît Perron où on énumérait les postes clés détenus par certains administrateurs de think thanks influents. Les institutions financières y sont particulièrement bien représentées, tout comme les grands empires médiatiques. En étudiant la composition des différents conseils d’administration, bureaux des gouverneurs et listes des chercheures associées de ces (…)
- La force du peuple souverain
Selon un récit largement partagé, l’ascension au pouvoir de gouvernements de gauche – ou du moins « antinéolibéraux » – en Amérique latine a été précédée et rendue possible par la pression de soulèvements populaires massifs. Sans être faux, ce récit néglige de souligner les profondes différences et incompatibilités existant entre les résolutions institutionnelles prenant aujourd’hui le tournant d’un virage à gauche et la logique de ces soulèvements, émeutes ou manifestations de masse. Pour comprendre la « politique de la rue », il est nécessaire de s’intéresser à cette force politique populaire pour elle-même et non pas en fonction de ses traductions « politiciennes » qui n’en sont que le pâle reflet.
- Recherche sécurité désespérement...
La cause semble entendue : sans flexibilité, point de salut. Ce leitmotiv, relayé par des organismes internationaux comme l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), présume que les rigidités du marché du travail sont à la source du chômage. Les gouvernements canadien et québécois ont largement adhéré à cette thèse. L’assouplissement des règles de sous-traitance, les atteintes au droit à la syndicalisation, les coupes au programme d’assurance-chômage, appelé désormais assurance-emploi, en sont autant de manifestations. Le refus de moderniser les lois du travail afin de mieux protéger les personnes à statut atypique et d’en limiter la progression va dans le même sens. En 1976, moins de 20 % des emplois étaient à temps partiel, sur appel, temporaire, contractuel, pour une agence de placement ou considéré comme autonome. Aujourd’hui, ces diverses formes d’emploi représentent plus de 37 % de l’emploi total.
- De l’État-providence à l’État-concurrence
L’automne 2008 semble déjà bien loin. Le temps d’une saison, il a été possible de croire que le développement du capitalisme financier avait atteint les limites de son extension et, dans la foulée de la crise financière, qu’il serait désormais possible de ramener un peu d’ordre et de bon sens à un système qui fonctionne à la démesure et à l’excès. Des géants tombaient : Fanny Mae et Freddie Mac (qui détenaient ou garantissaient 40 % du marché immobilier états-unien, soit 5,200 milliards de dollars), Lehman Brothers (actif total de 59 milliards de dollars) et une centaine d’autres institutions financières firent faillite en 2008-2009 aux États-Unis seulement. Parallèlement à ces faillites en rafale, on assistait à la nationalisation de certaines des grandes banques de la planète. Nous pouvions effectivement croire que l’ère de l’opulence et de l’arrogance néolibérale était révolue.
- La violence faite au Frap
Devant la montée des problèmes sociaux à Montréal, au début des années 1960, des groupes de citoyens à la base ont commencé à se prendre en main dans les quartiers populaires en revendiquant pour l’amélioration de leur environnement. Au début, ce sont des enjeux purement locaux et ponctuels qui étaient en cause. Un groupe de voisins, les résidants d’une même rue ou d’un même secteur s’unissaient pour obtenir, par exemple, des logements salubres (on estimait à 100 000 le nombre de taudis (…)
- Autogestion à RueFrontenac
Lors d’une soirée de discussion organisée par l’association de Québec solidaire de Mercier, le 29 septembre dernier, le journaliste Vincent Larouche, lockouté du Journal de Montréal (JdM), a soulevé de nombreuses questions sur l’autogestion, en évaluant la portée et les limites de l’expérience de RueFontenac.com.
- Le cinéma politique de Pierre Falardeau
Bulletin d’histoire politique, Le cinéma politique de Pierre Falardeau, Vol. 19, no 1, Montréal, VLB, 2010.
- Montréal-Nord Republik : un mouvement dans les quartiers gris
En plus du mouvement étudiant, syndical, féministe, communautaire ou écologiste, la gauche québécoise pourrait compter sur une nouvelle forme de mouvement social dans les années 2010 : le mouvement des périphéries urbaines.
- La survie de la cigale
Il est difficile d’associer spontanément la culture à un service public. Les artistes ne sont pas des « prestataires de services », quoi qu’on en dise dans les accords commerciaux. Ils conçoivent des œuvres qui sont lancées comme des sondes dans l’atmosphère et qui sont recueillies au passage par des individus qui se reconnaissent en elles. La culture forme une grande toile composée de la somme des œuvres d’art qui ont croisé la route d’un individu ou d’une communauté.
- Campus de l’Université de Montréal
L’Université de Montréal (UdeM) envisage de développer un second campus à la cour de triage d’Outremont. Est-ce devenu nécessaire à cause de l’évolution des besoins ? N’y a-t-il pas des espaces encore disponibles pour répondre à ces besoins sur le campus actuel ? Qu’en est-il des possibilités d’expansion dans son voisinage immédiat ? Ou bien cet appétit pour un nouveau campus ne serait-il pas suscité avant tout par un trait culturel propre à cette petite société ? C’est ce que nous allons tenter d’explorer ici sans pour autant prétendre vider la question.
- L’indépendance - Laquelle ? Pour qui ?
La question nationale n’est pas nouvelle : elle traverse d’une certaine manière l’histoire du Québec depuis les origines prenant à l’époque contemporaine la forme d’un projet indépendantiste maintenant revendiqué depuis près de 50 ans et toujours non accompli. Si bien que pour plusieurs, cette question est devenue lassante en raison même de son irrésolution.
En la réactivant, en consacrant un dossier au projet québécois d’indépendance, nous voulions « dérégler » une question (…) - J’apostasie, tu apostasies, nous apostasions… Apostasiez !
Ce n’est un secret pour personne : l’Église catholique est une institution dont un des buts principaux est le contrôle social. Elle exerce, depuis des siècles, une influence tentaculaire sur l’ordre social et politique de nombreux pays, ainsi que sur la vie sociale, sexuelle et conjugale de centaines de millions de personnes. Au fil de l’histoire, elle ne s’est pas gênée pour avoir recours à la guerre, au gynécide et au génocide pour imposer son pouvoir. Aujourd’hui, elle continue de mener une guerre ouverte et permanente contre les droits des femmes et de défendre une morale rétrograde qui condamne des millions de personnes à la maladie, à la soumission et à la misère. Assez c’est assez ! Apostasions !
- La ville spectacle
Voici l’été qui vient et, à sa suite, toute une panoplie de festivals culturels et d’événements sportifs qui tiendront le haut du pavé dans un grand nombre d’agglomérations du Québec, dont le centre-ville de Montréal. Dans ce dernier cas, la concentration d’activités culturelles est telle [7] qu’elle a conduit à la création d’un « quartier des spectacles », zone qui devrait couvrir un territoire d’environ un kilomètre carré autour de l’intersection de la rue Sainte-Catherine et du boulevard Saint-Laurent. Le but de l’opération est autant culturel qu’économique, l’aménagement du quartier intéressant aussi bien les promoteurs immobiliers que l’industrie touristique. Comme on peut le lire sur le site officiel du partenariat du quartier des spectacles, il s’agit d’apporter une contribution « au rayonnement de la métropole aux quatre coins du monde » [8]. En d’autres termes, il importe pour l’administration municipale, ainsi que pour les gouvernements provincial et fédéral, de « mousser » un avantage comparatif que posséderait Montréal dans la compétition que se font les grandes villes sur le marché mondial. Au bénéfice de tous ? Pas exactement…
- Une piste inexplorée
Au moment où j’écris, le phénomène du décrochage scolaire est discuté sur toutes les tribunes où on parle d’éducation. Signe des temps, c’est d’abord – et même surtout – en termes économiques qu’il en est question. Un économiste québécois a ainsi calculé que si l’on ajoute, au coût que présente son décrochage pour la personne concernée, le coût de son décrochage pour l’ensemble de la société (précarité, ennuis de santé, recours à l’aide sociale, ralentissement de l’activité économique, baisse des rentrées fiscales, etc.), on arriverait au coût approximatif d’un demi-million de dollars par décrocheur. Un récent rapport du Conseil canadien sur l’apprentissage parle dans les mêmes termes et va dans le même sens.
- Sauvez mon fric, sauvez mon banquier
Rappelons-nous, il y a quelques années à peine, nos gouvernements en voie de disparition n’avaient plus d’argent. Nous étions dans une phase d’intervention minimaliste et le déficit zéro régnait absolument sur tous les choix de l’État. Évidemment, comme il s’agissait alors d’aider les pauvres et de renflouer les programmes sociaux, toute dépense semblait exorbitante. Mais quand il s’agit d’aider les riches, les milliards affluent comme par magie. Évidemment, on aide les riches pour aider les pauvres (ceux-là mêmes pour qui on ne pouvait rien auparavant), car si les riches s’appauvrissent, qu’en sera-t-il alors des pauvres ?
- La gauche « efficace » de Jean-François Lisée
Il faut le reconnaître : Jean-François Lisée, comme publiciste, possède un incontestable talent. Il est à son meilleur lorsqu’il se consacre à la promotion de sa petite personne et, accessoirement, aux idées qu’il défend. Gérald Larose, un virtuose dans l’art de la formule qui fait mouche, l’admet d’ailleurs volontiers : Lisée, n’est rien de moins pour lui qu’une « puissante machine à idées ! » Dotée, au surplus, d’un sens supérieur de la synthèse, « un solidaire qui essaie d’être lucide », (…)
- Fraudeuses du fisc
En plus d’œuvrer au Canada, il faut savoir que les banques canadiennes sont également présentes dans de nombreux autres pays. Outre les États-Unis et le Royaume-Uni, elles se retrouvent au sein de plusieurs petits pays que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) considère… comme des paradis fiscaux ! C’est à cet aspect qu’une récente étude de la Chaire d’études socio-économiques (CESE) de l’UQAM [9] s’est attardée, c’est-à-dire aux répercussions que la présence des banques canadiennes dans ces endroits ont sur les recettes fiscales de nos gouvernements. Cette étude a donc quantifié les montants d’impôts sur le revenu des sociétés que les principales banques canadiennes ne versent pas aux fiscs canadien et québécois, puisqu’elles ont pignon sur rue dans des pays où l’imposition du profit est quasi inexistante.
- Ce qu’on peut apprendre de l’Amérique latine
Depuis quelques années tout le monde le sait, l’Amérique latine est en ébullition. Les élections amènent des coalitions de gauche et de centre-gauche au pouvoir d’un bout à l’autre du continent, au Brésil, en Uruguay, au Nicaragua et ailleurs. D’immenses mobilisations populaires se développent comme autant d’énormes grains de sable enrayant la machine néolibérale, comme au Mexique, au Chili, en Argentine. De gigantesques efforts sont consentis par tout le monde pour se « désengluer » de l’empire états-unien et pour promouvoir un processus d’intégration par et pour les peuples, comme dans le cadre du projet de l’ALBA. Ces profonds changements historiques nous concernent de manière directe et impérieuse.
- La pensée de Freitag
Reconnu comme l’un des plus importants sociologues de la période contemporaine, tant à l’étranger qu’au Québec, Michel Freitag est généralement perçu d’abord comme un théoricien, concepteur d’une interprétation globale de la société, formulée principalement dans Dialectique et société [10]. Ces ouvrages et les séminaires sur la postmodernité qu’il a animés à l’UQAM durant plus d’une décennie ont fait de lui le maître à penser d’une école informelle qui a prolongé et prolonge encore sa réflexion à travers de nombreuses recherches empiriques auxquelles elle a servi d’inspiration et de référence centrale.
- Pour des états généraux
L’université, au Québec comme partout en Occident, traverse actuellement une crise majeure. Ce n’est pas la première bien entendu. Mais ce pourrait être la dernière si elle devait, à terme, se conclure par sa disparition sous la forme de l’institution de savoir et de sagesse qu’elle a incarnée au cours du dernier millénaire.
- En prison pour la cause des femmes : la conquête du banc des jurés
Marjolaine Péloquin, En prison pour la cause des femmes : la conquête du banc des jurés, Montréal, Éditions du Remue-Ménage, 2007, 307 pages.
- La terreur démographique
Une étude du Conference Board, autre officine de la droite canadienne, nous annonce que le Québec pourrait manquer de près de 400 000 travailleurs en 2030. Comme le nombre de chômeurs officiels au Canada est actuellement évalué à plus de 450 000, il semblerait mathématiquement cohérent de nous réjouir qu’un problème soit donc en voie d’être réglé, d’autant plus qu’un tel taux est en réalité deux fois plus élevé environ si on inclut tous ceux n’ayant plus droit aux prestations – ce qui arrive de plus en plus vite – et tous ceux qui ont renoncé à chercher du travail. Ce serait hélas être trop cohérent et rater ainsi la véritable logique de ce discours : annoncer un tel manque de travailleurs, c’est nous prédisposer à réentendre qu’il faut relancer les mesures visant à diminuer les services et, grâce au miracle de l’incitation que procurent les coupures dans l’accessibilité aux prestations, à renvoyer au travail les prestataires d’aide sociale [11].
- Une expression d’espoir pour l’humanité
Le 10 décembre 2004 à Kigali (Rwanda), les déléguées à la 5e Rencontre internationale de la Marche mondiale des femmes (MMF) ont adopté la Charte mondiale des femmes pour l’humanité. Cette charte constitue une autre étape dans l’action entreprise en l’an 2000 pour éliminer la pauvreté et réaliser le partage équitable des richesses, pour éradiquer la violence envers les femmes et obtenir le respect de leur intégrité physique et morale. À bâbord ! a rencontré Nancy Burrows, du Secrétariat international de la MMF, qui nous parle du sens de cette charte.
- Quel avenir pour l’ALÉNA ?
ALÉNA plus
Si l’ALÉNA n’apparaît pas comme un succès retentissant aux yeux de tous et toutes, il se trouve des gens qui en redemandent et réclament une intégration plus en profondeur afin d’éliminer les dernières entraves au libre échange en Amérique du Nord. Ce sont les mêmes élites corporatistes et groupes de pression du milieu des affaires qui étaient à l’origine de l’ALÉ et de l’ALÉNA. Le Conseil canadien des chefs d’entreprise a développé L’initiative nord-américaine de sécurité et de (…) - Grève ou crève
En même temps qu’il dit consulter la population sur l’avenir des universités (en février) et des cégeps (en juin), le gouvernement libéral enfonce le clou de l’endettement étudiant. Avec une coupure draconienne de 103 millions $ dans le système d’aide financière aux études, il tourne le dos au principe de gratuité universelle de l’éducation. De son côté, le mouvement étudiant essaie tant bien que mal de résister.
- Les nouvelles invasions barbares
Il était une fois... le Québec rouge , réalisaton Marcel Simard, production Monique Simard, 52 m., 2003.
- L’expérience ontarienne
Engagée dans le mouvement étudiant puis dans l’extrême-gauche politique, Judy Rebick a été une figure importante de la lutte pour le droit à l’avortement dans les années 80. Elle a également été présidente du Comité canadien d’action sur le statut de la femme. Journaliste et
professeure, elle est impliquée dans le Forum social de Toronto et dans de nombreuses luttes féministes, sociales et politiques. - Pour une école laïque. La confession n’a pas sa place à l’école
Cet été, le gouvernement a décidé qu’il mettra fin, le 1er juillet 2008, à la clause dérogatoire à la Charte canadienne des droits et libertés qui permet un enseignement religieux confessionnel (catholique ou protestant) à l’école publique québécoise. Pour le moment, tout indique qu’on proposera plutôt, dans nos écoles publiques, un enseignement culturel de la religion. De son côté, la Commission des droits de la personne (CDP) a rendu un avis très attendu qui soutient que les écoles privées (…)
- Cour suprême contre santé publique
Le jugement du 9 juin 2005 statue que les Québécoises devraient pouvoir souscrire à une assurance privée pour obtenir dans le secteur privé les soins que le système public n’arrive pas à leur prodiguer dans des délais raisonnables. La décision a été emportée par quatre juges contre trois. La juge Marie Deschamps, qui a rédigé les motifs pour la majorité, a rejeté l’analyse des juges dissidents ayant trait aux dangers des soins privés, affirmant que ces derniers ont été « entraînés dans une (…)
- Une campagne pour les jeunes filles ou pour les pharmaceutiques ?
Sur le marché depuis 2006, le vaccin Gardasil, qui immunise contre certaines souches d’infections causées par le virus du papillome humain (VPH) [12], a fait parler de lui comme nul autre vaccin. La vaste campagne de publicité lancée par son fabricant, Merck Frosst, a certes contribué à créer un certain sentiment d’anxiété quant à la prévalence du VPH et du cancer du col de l’utérus. Alors que sur nos télévisions, de jeunes filles nous disent « prendre leur santé en mains » grâce à Gardasil, aux États-Unis, on invite les jeunes filles à devenir « One Less Statistic », une femme de moins à « se battre » contre le cancer du col de l’utérus.
- Le mouvement communautaire autonome
Que ce soit dans des domaines aussi divers que celui de la santé, de l’environnement, des communications ou des loisirs ; que ce soit auprès des jeunes, des femmes, des personnes immigrantes ou des locataires, plusieurs milliers d’organismes communautaires au Québec œuvrent sur une base quotidienne à tenter d’améliorer la qualité de vie des populations souvent les plus défavorisées et/ou discriminées. Chacun selon sa mission, ces organismes travaillent à la réalisation de leurs objectifs (…)
- Victoire de Michelle Bachelet
L’élection présidentielle ayant porté au pouvoir Michelle Bachelet le 15 janvier 2006 a suscité un enthousiasme populaire à la mesure des enjeux cruciaux soulevés par le choix historique des Chiliens de porter une femme à la présidence de leur pays. Première femme élue présidente dans l’histoire du Chili, la figure de Bachelet suscite bien des commentaires. Tandis que les grands quotidiens états-uniens la placent aux côtés de Lula dans le camp gauche « inoffensive » et « civilisée » par opposition aux « radicaux » Hugo Chávez ou Evo Morales, la presse espagnole s’étonne de voir un pays jugé très machiste élire une femme à la présidence avant les grandes démocraties libérales européennes ou nord-américaines.
- Eau à vendre : j’ai un bon tuyau
Dans le silence du bâillon, le gouvernement du Québec vient d’adopter la Loi 124 qui n’a pas fait beaucoup de vagues. Effectivement le changement apparaît ténu. Cette loi modifie la Loi 62 sur les compétences municipales qui avait été adoptée plus tôt en 2005. L’encre n’est pas encore sèche qu’on se mêle déjà de l’effacer, il n’est pas certain que la tache soit moins grande.
- La rhétorique comme méthodologie
L’Institut économique de Montréal propose régulièrement des opinions et des « notes économiques » destinées au commun des lecteurs. On cherche en vain une méthodologie dans ces documents qui affirment leur scientificité sans jamais en faire la démonstration. On peut alors dire que la rhétorique remplace la rigueur et que les résultats sont des pamphlets politiques destinés à promouvoir une certaine vision de la société. L’analyse de la méthodologie que je me proposais de faire doit donc se transformer en analyse du discours.
Rubriques (279)
- Dossier : Les classes dominantes au Québec
- No 14 - avril / mai 2006
- No 15 - été 2006
- Dossier : Changer le monde - Où allons-nous ?
- No 57 - déc. 2014 / janv. 2015
- Dossier : Gaspésie - Forces vives
- Dossier : Lobbyisme. Le pouvoir obscur
- Dossier : Changements climatiques - L’urgence d’agir
- Dossier en ligne : AB ! au Forum social mondial 2016
- Dossier : Le printemps érable - Ses racines et sa sève