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- D’une passion prépolitique
Parmi les positions qui se sont mariées, pour le meilleur et pour le pire, dans ce débat chargé de positions de principe, quatre ont particulièrement contribué à enflammer les discussions et à les faire dévier vers des zones troubles : 1. l’approche policière, selon laquelle il serait nécessaire que l’État intervienne pour mettre fin au désordre que les multiples demandes d’ordre religieux, émanant d’un excès de « droits démocratiques », contribueraient à semer dans la cité ; 2. l’approche antireligieuse, qui postule qu’il faudrait limiter, sinon éliminer de l’environnement public ou semi public, toute trace visible des religions [1] ; 3. l’approche identitaire, considérant lesdites demandes et la prétendue transformation de l’environnement social comme le symptôme de l’amenuisement de l’identité et des valeurs collectives, menacées par la multiculturalisation de la société ; et 4. l’approche xénophobe, pour laquelle l’immigration serait la principale cause de cette menace. Ces positions ont convergé dans le discours entourant l’établissement, ici et là en région, de « normes de vie » destinées à accueillir les immigré·es de demain. Ces approches méritent d’être sérieusement examinées. Nous nous penchons ici sur les deux dernières.
- Le pouvoir de l’organisation syndicale
Comparons deux façons d’aborder un problème en tant que représentant·e syndical·e : selon l’approche plus traditionnelle adoptée par les syndicats ; et selon une autre approche qui s’appuierait sur l’organisation des membres à la base.
- L’intersectionnalité, cette approche qui dérange
Approche forgée au tournant des années 1980 dans les espaces militants et ayant fait son entrée dans le monde universitaire au début des années 1990, l’intersectionnalité désigne la prise en compte des diverses relations de pouvoir qui traversent les individus et la manière dont celles-ci se renforcent mutuellement.
- Centraide. Quand les fondations disciplinent le communautaire
Vous êtes nombreux et nombreuses à donner chaque année à Centraide du Grand Montréal. Depuis 2010, cette fondation régionale a pourtant grandement changé et s’est progressivement alignée sur les autres fondations privées qui forment le paysage philanthropique québécois, causant de fortes tensions avec les organismes subventionnés.
- Santé communautaire : un exercice de démocratie directe
La crise sanitaire actuelle remet en évidence les problèmes existant depuis des décennies dans le réseau de la santé. La solution passe par le développement des services communautaires et de premières lignes.
- Les innombrables contradictions de la convergence
Québec solidaire n’a pas fini d’entendre parler de son refus d’une convergence avec le Parti québécois lors des prochaines élections. En plus des reproches de dogmatisme, de fermeture et de favoriser la réélection des libéraux, les solidaires doivent aussi jongler avec le scandale entourant la non-divulgation de la feuille de route de OUI Québec sur une démarche commune d’accession à l’indépendance.
- Drôle d’odeur dans la cuisine
En vue de produire une nouvelle Politique québécoise d’égalité – appelée sous les gouvernements précédents Politique en matière de condition féminine –, le Conseil du statut de la femme (CSF) a déposé auprès du gouvernement un Avis public intitulé Vers un nouveau contrat pour l’égalité sociale entre les femmes et les hommes. La Commission parlementaire de janvier 2005 est l’aboutissement des consultations entreprises par le CSF et le comité d’expertes nommées par la ministre, Michelle Courchesne, en février 2004 [2].
- Une approche anthropologique
En français, le mot « culture » possède plusieurs sens, tous issus de sa racine latine : cultus, « action de prendre soin ». Par exemple, les agriculteurs « prennent soin » de la terre et exploitent son potentiel à travers un ensemble d’opérations appelées la culture. Les croyants « prennent soin » de leurs dieux et entretiennent leur relation avec eux par le culte. Les êtres humains « prennent soin » et développent le potentiel de leur corps et de leur esprit par diverses activités (…)
- Itinérance à Montréal : Prends garda toi !
Le 20 janvier 2021, la direction de l’Accueil Bonneau abolissait intégralement son service d’intervention de première ligne et plaçait des agent·e·s de sécurité là où des intervenant·e·s qualifié·e·s faisaient leur travail avec passion et engagement. Ces coupures ne sont que la pointe de l’iceberg.
- Le réseau FADOQ. 50 ans de lutte pour les droits des personnes aînées
Commençons par ce fait, irrévocable : le vieillissement de la population québécoise est l’un des plus marqués en Occident.
- Une révolte à politiser
Les peuples du Maghreb et du Proche-Orient se révoltent vaillamment face à leurs oligarchies respectives. Ces révoltes, toutefois, constituent un invariant historique qui n’a jamais cessé depuis les indépendances de ces pays il y a près d’une cinquantaine d’années. Il reste toutefois à politiser ce sentiment de révolte pour lui permettre d’insuffler une véritable logique de rupture avec les différents régimes en place, mais aussi avec l’ordre mondial global qui les sous-tend.
- Une histoire sans mémoire
À la fin de sa vie, le poète Gilbert Langevin aimait lancer à la cantonade la question : « Quelle est la devise du Québec ? », à laquelle il s’empressait de répondre : « Je ne m’en souviens plus ». Langevin témoignait ainsi, à sa manière, de ce que peut avoir de problématique – et parfois de douloureux – le rapport que nous entretenons avec notre passé. Le vacarme entendu cet été autour du Moulin à paroles nous le rappelle encore, de même que ces vives querelles suscitées par les programmes d’enseignement de l’histoire au primaire et au secondaire. Depuis des années en effet, ces programmes sont vertement dénoncés par de nombreux observateurs, qui les jugent profondément déficients. Réunis en une Coalition pour l’enseignement de l’histoire au Québec, ces opposants commencent à se faire entendre. Pour mieux comprendre les nombreux enjeux qui se nouent ici, j’ai interrogé l’un d’eux, Robert Comeau, historien et professeur associé à l’UQAM. M. Comeau dirige en outre le Bulletin d’histoire politique.
- Quelques réflexions stratégiques
L’action en faveur de la justice et de la paix au Proche-Orient fait face à des défis importants dans le contexte actuel. Le texte qui suit se veut une réflexion sur l’approche stratégique qu’on pourrait adopter dans les milieux militants. Il ne prétend aucunement être une réponse définitive aux questions posées, mais plutôt une invitation à une réflexion et à un dialogue sur ces questions.
- Le gérontocide, forme extrême de l’âgisme ?
En cette année deux-mille-vingt après Jésus-Christ, serions-nous en train d’assister à une forme inédite de gérontocide, cette pratique d’« élimination des vieillards » aussi vieille que l’Antiquité [3] ? Cette question épineuse, difficile à manipuler, me taraude depuis plusieurs jours, comme citoyen et comme gérontologue social.
- Qui « nuit au dialogue » ?
Encore un billet sur SLĀV ? Pas exactement. Je voudrais ici prendre un pas de recul et discuter de la question du « dialogue » qui aurait été brisé dans la foulée du débat autour de la création de Robert Lepage et Betty Bonifassi. Lorsqu’il est question de la responsabilité de « maintenir le dialogue » de la part des personnes critiques de SLĀV et des personnes qui se sont portées à sa défense, on peut constater un déséquilibre significatif dans le discours médiatique dominant. Voilà ce que j’aimerais démontrer ici.
- Le Brésil dans la tourmente
Tirant profit du mécontentement issu de la crise économique qui secoue le Brésil depuis 2014, trois juristes entament en décembre 2015 une procédure de destitution contre la présidente élue Dilma Rousseff, du Parti des travailleurs (PT). On reproche à celle-ci d’avoir commis des crimes de responsabilité fiscale, c’est-à-dire d’avoir maquillé les comptes publics et autorisé des crédits supplémentaires sans autorisation législative. Appelée « coup de pédale fiscal », cette pratique consiste à utiliser des fonds de banques publiques pour financer des programmes sociaux.
- Quand l’environnement nous rend malades
Notre santé et notre bien-être dépendent de notre environnement – de l’eau que l’on boit, de l’air que l’on respire et de la nourriture que l’on consomme. Le premier environnement est celui du foetus, constitué, entre autres, d’un filtrat du sang maternel, qui contient les nutriments nécessaires à la croissance, mais aussi d’un grand nombre de produits toxiques, certains accumulés durant toute la vie de la mère.
- Du mythe au mythe
Comment aborder un film portant sur un mythe vivant ? Plusieurs ont reproché au film de Steven Soderbergh de ne pas avoir abordé le difficile cas des pelotons d’exécution dirigés par le Che aux lendemains de la Révolution. D’autres ont déploré que cette fresque épique historico-biographique verse dans l’hagiographie ; on lui fait grief, entre autres, des nombreux parallèles que l’on peut établir entre la vie du Che et la passion du Christ. Bref, on reproche au film d’avoir abordé un mythe en lui restituant sa valeur mythique…
- Pour une gestion féministe des fermes
Véronique Bouchard, propriétaire de la ferme Aux petits oignons et titulaire d’une maîtrise en agronomie, discute avec nous des inégalités de genre en agriculture. Elle aborde la nécessité d’un changement dans les structures organisationnelles ainsi que dans les modes de gestion à la ferme pour permettre aux femmes d’y prendre leur juste place et d’être reconnues pour leur travail. Propos recueillis par Amélie Nguyen.
- Portraits de femmes
Dans leurs livres récemment publiés, Catherine Mavrikakis et Valérie Lefebvre-Faucher esquissent des portraits de femmes on ne peut plus contrastés. La première décrit la condition d’une femme de la petite bourgeoisie dont le destin se déroule sous le signe d’un ennui profond, de nature quasi ontologique. La seconde évoque celui des femmes de la maison Marx, marqué par la lutte, aspect longtemps négligé par les historiographes de la famille au profit de la célèbre figure paternelle.
- La révolte libanaise contre l’indécence de ses gouvernants
Depuis le 18 octobre 2019, le Liban est en proie à un mouvement social sans précédent, à la fois par son ampleur et sa composition. Retour sur une situation singulière au Proche-Orient.
- Ce que n’est pas le populisme de gauche
Les débats autour de la notion de populisme de gauche sont très souvent condamnés avant même qu’ils n’aient lieu, tant cette notion elle-même est connotée négativement. À droite comme à gauche, on semble l’associer à une forme de danger, que ce soit celui d’une excitation des bas instincts de la populace ou bien celui d’une dérive autoritaire d’un appareil politique par rapport à sa base.
- Mémoires, décès et pandémie. Réflexions sur la journée de commémoration du 11 mars
« Bientôt, ça fera un an que nous luttons, tous ensemble, contre la COVID-19. C’est pourquoi j’ai demandé que l’on tienne une journée de commémoration le 11 mars prochain. Nous prendrons le temps de penser à nos proches disparus, mais aussi à tous ceux et celles qui ont souffert en raison de la pandémie. »
François Legault, Premier ministre du Québec, point de presse du 28 janvier 2020
- L’immigration au service des entreprises
Sans crier gare, le gouvernement libéral a privatisé une partie du système d’immigration au cours des derniers mois, pour répondre à ce que les milieux d’affaires décrivent comme une pénurie de main-d’œuvre. C’est une nouvelle brèche dans le modèle québécois qui se fait cette fois au détriment des personnes immigrantes et de la cohésion sociale.
- Diversité et inclusion pour transformer les bibliothèques publiques
Le congrès 2017 de l’American Library Association (ALA) a fait de la transformation des bibliothèques son thème principal. Nous reproduisons ici un texte tiré du blogue de l’auteure qui propose un retour sur un atelier consacré aux fondements de l’inclusion et de la diversité dans une perspective de justice sociale. Un enjeu qui interpelle directement les bibliothèques québécoises.
- Les droits des détenu·e·s. Le sombre héritage du gouvernement Harper
L’approche répressive des questions pénales du gouvernement conservateur de Stephen Harper (2006-2015), fondée sur une idéologie valorisant la loi et l’ordre (tough on crime), a profondément bouleversé la philosophie correctionnelle et les principes directeurs du système carcéral élaborés au cours des décennies précédentes.
- L’abolition des commissions scolaires
La Coalition Avenir Québec (CAQ) de François Legault, qui a un fort vent électoral dans ses voiles politiques, a commencé à divulguer des éléments de son éventuel programme. En éducation comme ailleurs, l’approche est résolument comptable : la CAQ préconise par exemple qu’on évalue les enseignantes et enseignants afin de les rémunérer selon leurs performances – tout en reconnaissant qu’une infime minorité (5 %, dira Legault) pose problème et en taisant les bien connus dangers et effets contre-productifs de cette approche. La CAQ propose également, dans le but cette fois d’alléger les structures scolaires et d’augmenter les services directs aux élèves, « l’abolition des commissions scolaires (incluant les élections scolaires et les postes de commissaires) et des directions régionales ».
- La pensée politique de gauche
François Cyr, est avocat et professeur de politique. Militant syndical et de la gauche politique québécoise depuis nombre d’années, il fut l’un des fondateurs et animateurs du Rassemblement pour l’alternative progressiste puis de l’Union des forces progressistes. Il est mainteant membre du Comité de coordination national de Québec solidaire à titre de responsable aux orientations. À bâbord ! s’est entretenu avec lui sur la vision et la pensée politique du nouveau parti de gauche sur la scène politique québécoise. Il s’exprime ici à titre personnel.
- La vraie contre-réforme de l’éducation
Trente ans après la Commission Parent, le consensus qui s’était créé autour de cette réforme s’est peu à peu effondré, comme l’ont démontré les consultations autour des États généraux, menées en 1996.
- Projet de loi 2 : les corps trans contre l’État
La reconnaissance identitaire est un des points centraux des militances trans et non binaires contemporaines. Rien de surprenant quand on sait le temps que nous mettons chaque jour à négocier nos identités avec les institutions et les personnes cis [4]. Mais la récente lutte contre le projet de loi n°2 nous enseigne les limites d’une approche minoritaire et nous invite à remettre le corps au centre de notre projet politique.
- Charité bien ordonnée commence par « la science » !
Si la nouvelle philanthropie emprunte la logique entrepreneuriale exigeant un rendement optimal sur ses investissements, la légitimité de ses pratiques s’appuie sur un certain usage des connaissances scientifiques pouvant l’autoriser à préconiser certaines pratiques et à en justifier le financement.
- Dépolitiser l’éducation pour mieux la rationaliser
Convaincu de l’urgence d’instaurer « les meilleures pratiques, les données probantes et la recherche dans nos écoles », le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, voit dans la création imminente d’un organisme dédié à la promotion de « l’excellence » un moyen de « dépolitiser » l’éducation en faveur d’une plus grande réussite éducative. Pourtant, cela participe de l’instrumentalisation néolibérale de l’école québécoise.
- Harmoniser le système aux valeurs néolibérales
Les politiques publiques sont des programmes d’action inspirées de valeurs et de normes. Elles mettent de l’ordre dans la société et dans chacun de ses espaces. Un référentiel est un paradigme sociétal qui rend légitime cet ordre global et sectoriel. Le référentiel néolibéral se traduit sur le plan administratif par la nouvelle gestion publique (NGP) et il se décline en éducation grâce à l’assurance qualité et à l’approche par compétences.
- Légaliser le cannabis, à quelle fin ?
Il y a fort à parier que le Canada légalisera le cannabis très prochainement, le premier ministre Justin Trudeau ayant mandaté, au mois d’octobre 2016, un comité d’expert·e·s pour réfléchir à la rédaction d’un projet de loi. Future manne d’argent pour plusieurs, la légalisation du « pot » a pourtant beaucoup plus à voir avec la santé publique.
- Une éducation sexuelle pour les jeunes
L’organisme communautaire Head & Hands/À deux mains existe depuis 1970 et offre une variété de services médicaux, sociaux et juridiques aux jeunes de moins de 25 ans avec une approche holistique, sans jugement et dans une perspective de réduction des risques. Parmi les programmes proposés, il y a notamment du soutien aux jeunes parents et des cliniques de santé sexuelle accessibles à tous et toutes, même sans carte de la RAMQ.
- L’austérité comme stratégie de classe
Alors qu’elle est de plus en plus contestée comme orientation générale des politiques économiques et fiscales, l’austérité demeure l’orientation principale du gouvernement du Québec. L’objectif de la Commission permanente de révision des programmes présidée par Lucienne Robillard est de réduire de manière durable et permanente la taille de l’État et le poids des dépenses publiques dans l’économie québécoise.
- Le journalisme à l’ère Snowden
Les documents fournis par Edward Snowden sur les activités de surveillance de la National Security Agency (NSA) américaine et de son allié britannique, le Government Communications Headquarters (GCHQ), ont suscité de nombreux questionnements sur les activités de nos États comme sur notre usage du réseau Internet. On a beaucoup souligné, à juste titre, le courage de Snowden devant les sacrifices qu’il a dû accomplir. Or, le tumulte provoqué par ces divulgations a aussi gagné le milieu journalistique, particulièrement aux États-Unis et en Grande-Bretagne. C’est ici qu’il faut saluer le travail des journalistes à qui Snowden a, non sans raison, choisi de faire confiance.
- Le programme biolinguistique
Les paragraphes suivants visent à souligner la contribution exceptionnelle de Noam Chomsky, ce grand intellectuel qui, au siècle dernier, a fait faire un changement de paradigme scientifique à la linguistique et qui ne cesse de faire avancer nos connaissances du langage, cet objet qui fait partie de la biologie humaine et qui sert à exprimer des pensées complexes.
- Documentation à perte de vue ou documentation humanisée
À l’échelle planétaire, on reconnaîtra aisément l’existence d’une situation de fraction documentaire et informatique qui met hors circuit une très forte majorité d’humains. Pour notre part, l’avalanche d’informations et notre branchement perpétuel tendent à nous rapprocher de ce paradoxe que chantait Jacques Dutronc : « on nous dit tout, on nous dit rien ». Le tout et n’importe quoi à l’information mène à une forme de marécage de l’esprit qui, pour dégager un minimum de signification, exige une compréhension de l’information, un triage de base. Il faut discriminer et, ultimement, tirer du sens à partir du fatras documentaire qui, plus souvent qu’autrement, distrait, déconcerte, quand on ne va pas carrément jusqu’à faire l’impasse pour éviter toute préoccupation.
- Incendies, de Denis Villeneuve
Après s’être retiré du monde du cinéma durant quelques années, Denis Villeneuve y a fait un retour fort remarqué à travers la réalisation de deux films de haut niveau : d’une part, le court métrage Next Floor (2008), une fable corrosive dénonçant les abus du capitalisme contemporain, et d’autre part, le long métrage Polytechnique (2009), un drame troublant qui propose une (ré)interprétation très nuancée de la tristement célèbre tuerie de l’école polytechnique de l’Université de Montréal en 1989. À travers ces deux œuvres, le cinéaste nous prouve clairement qu’il n’a rien perdu de la dextérité qu’il manifestait dans Un 32 août sur terre (1998) et Maelström (2000). Mieux encore, Villeneuve a su élargir le champ de ses intérêts pour traiter de questions d’ordre universel, qui n’étaient guère présentes dans ses premiers films. Dans cette veine, le cinéaste renoue avec une réalité tragique, mais dans un contexte international, en signant Incendies (2010), une adaptation plutôt fidèle d’une pièce à succès écrite par le dramaturge québécois d’origine libanaise Wajdi Mouawad.
- Lutte contre le crime sexuel ou répression des jeunes ?
Parmi les mesures proposées par le gouvernement conservateur afin de lutter contre les « crimes violents », la mesure sur « l’âge de protection » vise à hausser l’âge de consentement à une activité sexuelle non exploitante de 14 à 16 ans. Non seulement cette disposition n’offrira pas davantage de sécurité aux citoyenNEs canadienNEs, mais elle rate sa cible en s’en prenant directement aux jeunes. Au lieu de les protéger, cette mesure risque d’avoir des conséquences néfastes pour eux.
- Cinq phrases pour embrasser les écologies queers
Les propositions qui suivent découlent du portait que dresse l’auteur Cy Lecerf Maulpoix de ces écologies fondamentalement intersectionnelles, anticapitalistes, décoloniales, féministes et queers.
- Pour l’annulation de la suspension du financement à l’UNRWA
En solidarité avec le peuple palestinien, À bâbord ! partage la lettre rédigée par le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) et signée par 13 présidences d’organisations du mouvement syndical québécois appelant le gouvernement du Canada à revenir sur son intention de suspendre son financement à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
- Épistémologies militantes. Se réapproprier la science
Pour l’organisme d’origine états-unienne Science for the People (SftP), qui publie un magazine du même nom, l’objectivité et la neutralité de la science ne forment qu’un autre grand mythe permettant à la classe dominante d’instrumentaliser le savoir scientifique à son profit. En réponse, SftP veut mettre le savoir scientifique au service des gens et du changement social.
Traduit de l’anglais par Miriam Hatabi
- Pour un système alimentaire écoféministe
Dans un contexte de remise en question du système alimentaire québécois, l’approche écoféministe offre des perspectives radicales pour repenser notre rapport à la Terre. Or, qu’est-ce que l’écoféminisme et pourquoi est-ce important ?
- Expertise sur les gangs de rue. Contrôler plus et comprendre moins
L’esprit policier n’est pas exclusif aux appareils de police. L’imaginaire médiatique et l’expertise scientifique autour des gangs de rue au Québec manifestent une approche des enjeux sociaux qu’il faut bien qualifier de policière.
- 25 ans des États généraux sur l’éducation. Le « virage du succès » ou celui de l a performite ?
En 1995-1996, à l’occasion d’États généraux sur l’éducation , le Québec était convié à un important examen de son système éducatif et à sa refondation. Vingt-cinq ans plus tard, les promesses et objectifs formulés ont-ils finalement été respectés ? Second article d’une brève série pour faire le point, alors que circulent des appels à une Commission Parent 2.0.
- Vieillir à loyer
Au Québec, la politique « Vieillir et vivre ensemble, chez soi, dans sa communauté » définit les grandes orientations gouvernementales en matière de vieillissement de la population. La ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, affirmait en 2012 que la première mouture de cette politique constituait « une étape décisive dans l’amélioration des conditions de vie des aînés ».
- La voix d’un journal régional
Il y a tout juste dix ans, l’Abitibi-Témiscamingue se dotait d’un journal culturel. Un projet médité longuement qui a pris forme au bout de cinq ans de réflexions, de brassage d’idées et de questionnements. Parmi ceux-ci : un tel projet est-il possible ?
- La police, à quoi ça sert ?
Depuis l’annonce de la mise en place d’un couvre-feu en janvier dernier, le premier ministre François Legault et la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault n’ont cessé de réitérer leur confiance dans le « bon jugement » des policier·ère·s. Pourtant, le mois précédent, notre Bon Père de Famille se faisait sévèrement rabrouer par les forces de l’ordre pour avoir affirmé que c’était « chez certains policiers » où « il y a le plus » de racisme. Monsieur Legault s’est rapidement excusé, et à plusieurs reprises : il était impensable de se mettre à dos l’institution qui constitue un pilier de son approche de lutte à la pandémie.
- Impérialisme culturel à l’ère du capitalisme numérique
Lors d’un événement organisé par l’Association canadienne des producteurs médiatiques qui s’est tenu à Ottawa le 31 janvier dernier, la PDG de la CBC/Radio-Canada, Catherine Tait, a critiqué la domination de Netflix au Canada en faisant un parallèle entre la plateforme de diffusion numérique américaine et l’Empire britannique.
- Trois personnes vouées à la réinsertion sociale
La Maison Lyse-Beauchamp et le Café de la gare de Mont-Laurier viennent en aide aux personnes atteintes de problèmes de toxicomanie, d’itinérance et de santé mentale. Portraits croisés de la fondatrice et de deux intervenants dévoués qui ont vaillamment pris son relais et qui veillent à perpétuer son approche visant à abattre les murs qui entourent trop souvent la souffrance.
- La tâche de vivre
Pourquoi et comment vivre ? C’est la question fondamentale que soulèvent, chacun à leur manière, Yvon Rivard et Mélikah Abdelmoumen, dans leur dernier livre, l’un dans un roman philosophique, Le dernier chalet, l’autre dans un récit autobiographique, Douze ans en France, qui nous ramènent tous deux à l’essentiel.
- Réalités transféminines et violences carcérales
Le Service correctionnel du Canada a récemment annoncé une nouvelle politique de placement pour les détenu·e·s transgenres. En vertu de celle-ci, les personnes trans pourront généralement choisir d’être placées dans un pénitencier fédéral correspondant à leur identité de genre.
- Copibec ou la vie sauvage
En septembre 2017, la Cour d’appel du Québec autorise un recours collectif de Copibec contre l’Université Laval. La société de gestion collective des droits d’auteur reproche à l’institution de ne pas avoir signé de contrat pour la reproduction de textes. Au cœur de l’enjeu : le recours aux exceptions prévues au droit d’auteur, qui permettent l’« utilisation équitable » et la reproduction d’œuvres pour des fins pédagogiques et de recherche.
- Montréal-Nord. Une clinique de proximité par et pour les citoyenn·e·s
À Montréal-Nord, des citoyen·ne·s construisent une clinique communautaire de proximité, fruit d’un partenariat regroupant Parole d’excluEs, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) et la Société d’habitation populaire de l’Est de Montréal. Ce projet repose sur une vision élargie de la santé qui postule que les besoins de la communauté doivent être au cœur de l’approche des soins, et dans laquelle les citoyen·ne·s sont appelé·e·s à jouer un rôle actif aux côtés des professionnelles de la santé.
- Sous les poubelles, la merde
Depuis le 18 juillet au matin, le ramassage des poubelles n’est plus assuré dans la majeure partie du Liban, faute de décharge pour les accueillir. Comme dans d’autres cas ces dernières années, ce raté de l’État n’aura été que l’élément déclencheur d’une importante mobilisation populaire pour dénoncer, cette fois, l’opacité gouvernementale et l’incapacité des autorités à mettre en place des services publics dignes de ce nom.
- Montréal, une et multiple
Le titre du dernier roman de Monique Proulx, Ce qu’il reste de moi (Boréal, 2015), est énigmatique. Il laisse entendre que nous aurons affaire à un récit de type autofictionnel, raconté par un personnage dressant le bilan d’un parcours singulier, pratique littéraire fort répandue aujourd’hui. Or, on comprend vite, en le lisant, qu’il n’en est rien, que l’héroïne mythique incarnée ici par la figure historique de Jeanne Mance, centrale sur le plan symbolique, est elle-même une condensation originaire du Montréal diversifié et éclaté d’aujourd’hui, présent proche qu’elle relie au passé lointain à travers les personnages qui la prolongent et la redoublent.
- Sur l’enseignement explicite
Steve Bissonnette enseigne au niveau universitaire depuis 2008. Il a commencé sa carrière à l’Université du Québec en Outaouais, au département de psychoéducation. Depuis juin 2012, il est professeur à l’unité d’enseignement et de recherche en éducation de la Télé-Université. Son domaine de spécialisation est l’intervention en milieu scolaire. Pendant plus de 25 ans, il a travaillé auprès des élèves en difficulté et du personnel scolaire dans les écoles des niveaux primaire et secondaire ainsi qu’en centres jeunesse. Il s’intéresse aux travaux sur l’efficacité de l’enseignement et des écoles, à l’enseignement explicite, à la gestion efficace des comportements ainsi qu’aux approches et moyens pédagogiques favorisant la réussite des élèves en difficulté.
- Tergiversations écologiques
Si l’année 2012 fut marquée par la question étudiante qui provoqua la plus grande crise sociale des 30 dernières années, l’année 2013 aura été sans conteste celle des enjeux énergétiques. Pour comprendre cette transformation du débat public qui a complètement basculé en l’espace d’une année, il faut replacer la trajectoire économique, politique et idéologique du Parti québécois à l’intérieur de ce que nous pourrions appeler une « charnière historique » entre la fin d’une période libérale et la consolidation d’un nouveau régime.
- L’affaire Snowden, un an plus tard
Il y a un an aujourd’hui, le journal britannique The Guardian publiait les premières révélations fournies par Edward Snowden sur la surveillance de la NSA et de ses partenaires de l’alliance Five Eyes (la Grande-Bretagne, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande). Ces révélations sont déjà passées à l’histoire, en raison de ce qu’elles nous enseignent sur les rapports entre l’État et ses citoyen.ne.s au 21è siècle, sur la place que les technologies de communication ont prise dans nos vies, et enfin sur le type de travail journalistique qui a permis à de telles informations d’être transmises au public du monde. Sans vouloir en faire un bilan exhaustif ou définitif, j’aimerais ici partager certaines réflexions à ce sujet.
- Annie Ernaux. L’écriture, une exploration totale du réel
Il faut toujours se méfier des préconceptions et des préjugés, à commencer par les siens. Ils m’ont retenu longtemps dans ma venue à la lecture de l’oeuvre d’Annie Ernaux qui ne s’est amorcée qu’avec Les années, publié en 2008 et dont le titre signale d’emblée la dimension et la portée historiques. Je l’associais, à tort, à la nébuleuse des écrivaines s’adonnant complaisamment à l’autofiction, au récit de leurs petites histoires personnelles, amoureuses et érotiques, un peu à la manière de leurs équivalents masculins, Miller ou Bukowski par exemple.
- Éthique animale 101
Quel rapport devrions-nous entretenir avec les animaux ? Qu’est-ce que le spécisme ? Est-il acceptable de consommer des produits d’origine animale ? Faut-il agrandir les cages ou, plus radicalement, abolir toute forme d’exploitation des animaux, comme on a aboli l’esclavage humain ? Avons-nous des devoirs envers les animaux ? Ont-ils des droits ?
- Le Nicaragua aux abois
Depuis le coup d’État du 28 juin qui a renversé le chef d’État du Honduras Manuel Zelaya – expulsé manu militari vers le Costa Rica – des hommes et des femmes du Nicaragua, pays avoisinant, ont quitté leurs foyers pour prêter main-forte aux Honduriens cherchant à déstabiliser les auteurs du coup. Un Nicaraguayen proche de ces militants raconte ce qui motive ses compatriotes à braver couvre-feux et répression policière pour rendre la vie dure aux golpistas.
- Du cataclysme à la promesse
L’apocalypse philosophique existe-t-elle encore aujourd’hui ? Depuis le millénarisme médiéval de Joachim de Flore jusqu’aux annonces de Peter Sloterdijk, le discours du cataclysme n’a cessé de se renouveler et il reproduit en le modifiant un dispositif maintenant bien connu : un renversement du temps de l’histoire, en continuité avec l’approche par les catégories, déjà classiques depuis Hegel, d’une structure nécessaire, d’une téléologie. La plupart des philosophies de l’histoire, pensons seulement à Auguste Comte, considèrent le progrès comme le moteur d’une histoire orientée nécessairement vers le bien. Le catastrophisme contemporain, autant scientifique que philosophique, propose de renverser cette structure : s’instaurant prophète d’une fin néfaste, fondée sur la ruine écologique et sur la terreur généralisée, il prophétise un désastre inéluctable, et pour certains déjà manifeste. Du stalinisme aux manipulations génétiques rendant possible la gestion de l’espèce humaine, Peter Sloterdijk, pour ne nommer que lui, appartient à cette catégorie de prophètes du mal nécessaire.
- Une mission dévoyée
Lorsque l’Organisation européenne de coopération économique, formée par les Américains après la guerre pour distribuer les 12 milliards d’aide du plan Marshall, eut terminé son travail, on convint chez les techniciens de la « modernisation » de prolonger l’effort de rattraper l’Amérique et d’élargir le mandat de l’organisation pour y inclure l’éducation, c’est-à-dire le capital humain, c’est-à-dire la main-d’œuvre, dont la notion apparaissait justement dans la charte. C’était en 1961. (…)
- L’Iran entre aspirations populaires et désir nucléaire
En dépit de l’affirmation de sa normalité et de sa stabilité, la République islamique d’Iran (RII) reste dans un état transitoire près de trois décennies après la grande Révolution de 1979. Cela est largement dû à la fragilité de ses relations avec certains pays voisins et occidentaux ainsi qu’à son incapacité à accommoder certaines aspirations fondamentales de son peuple. À ces deux difficultés s’ajoutent les divisions grandissantes au sein même de l’élite politique. Depuis la mort du leader emblématique de la RII, Ruhollah Khomeini, son successeur, l’Ayatollah Ali Khamenei, et chacun des présidents de la République ont essayé de trouver des solutions à ces problèmes. Pour le Leader suprême, tous les problèmes de son pays sont d’origine étrangère et sont fomentés par les ennemis de l’Islam, ces agents iraniens de l’impérialisme américain. Il continue son discours belliqueux depuis 1989.
- L’Orient arabe à l’heure américaine. De la guerre du Golfe à la guerre d’Irak
Henri Laurens, L’Orient arabe à l’heure américaine. De la guerre du Golfe à la guerre d’Irak, Paris, Armand Colin, 2004
- Une initiative d’éducation sexuelle de l’organisme À deux mains
« Si l’éducation sexuelle n’est pas une priorité pour le gouvernement, nous en ferons la notre ! »
- Sommes-nous en train de nous faire baiser ?
Avec la mise en place de la réforme scolaire, l’éducation sexuelle ne fait plus partie des cours obligatoires et est devenue une « discipline interdisciplinaire ». Dès lors, plusieurs personnes ont décrié la disparition de l’éducation sexuelle dans les écoles. Bien que cette affirmation ne soit pas exacte, la place de l’éducation sexuelle à l’école depuis la réforme demeure tout de même source de questionnements et d’inquiétudes.
- Sensibilité sociale à fleur de peau
Benoit Pilon est une exception dans le cinéma québécois. Loin de nous présenter des films formatés pour plaire ou cherchant à s’adapter à l’air du temps, il nous introduit en toute discrétion dans l’univers de personnages originaux et décalés. Il nous les montre dans leur intimité, dans leur fragilité, et nous force par la bande à réfléchir aux soubresauts de notre histoire contemporaine. Après Rosaire et la Petite Patrie, dans lequel on rencontre son vieil oncle ancré dans une région qui lutte pour sa survie, et Roger Toupin, épicier, qui nous raconte l’histoire d’un homme dépassé par les changements trop rapides autour de lui, il nous revient avec Nestor et les oubliés, qui nous présente un orphelin de Duplessis solide, fier et bien vivant. Par ce film comme dans les précédents, Benoit Pilon a su marquer le documentaire québécois d’une belle touche de sensibilité. À bâbord ! l’a rencontré.
- Après la réélection de Bouteflika, quelle alternative ?
Le scrutin du 8 avril dernier a conduit à la réélection spectaculaire (avec près de 85 % des voix) d’Abdelaziz Bouteflika à la présidence de l’Algérie. La période pré-électorale a été marquée par une crise au cœur du pouvoir et des institutions algériennes. Les rivalités aiguës, exacerbées par l’approche des élections présidentielles, ne proposant aucun débat clair et aucune controverse porteuse de sens, ont entraîné l’opinion populaire vers le repli méfiant et l’attentisme.
- Logement social avec soutien communautaire
François Roy, avocat dans l’Outaouais, est connu pour son incessant travail de militant, notamment comme responsable d’un organisme très actif de défense des droits du logement dans la région : Logemen’occupe. Un organisme dont il a cherché à bonifier le mode d’intervention traditionnel en le dotant, depuis 1995, d’un nouveau volet : la promotion de logements sociaux avec soutien communautaire.
Pour original qu’il soit, son projet n’en a pas moins soulevé critiques et débats. Obligeant beaucoup, à gauche, à s’interroger sur la portée réelle de ces nouvelles orientations. Ne s’y dessine-t-il pas pourtant des pistes d’intervention prometteuses ? Pour ouvrir le débat, nous l’avons rencontré.
- Environnement. Est-on en train de manquer le bateau ?
Depuis plus d’un siècle, le monde syndical a été à l’avant-scène des avancées sociales. Mais qu’en est-il de la question environnementale ? Pouvons-nous encore espérer une transition harmonieuse vers une société énergétiquement plus sobre tout en conservant un niveau de vie décent et sans trop affecter les emplois et les conditions de travail ?
- La science en appui aux mouvements citoyens
Recourir à la science dans les débats politiques peut être difficile. Les membres du Collectif scientifique sur les enjeux énergétiques au Québec aident les groupes citoyens qui ne peuvent pas faire appel aux scientifiques aussi facilement que les entreprises ou que le gouvernement lui-même.
Propos recueillis par Yannick Delbecque.
- L’enseignement supérieur comme rouage de l’économie mondialisée
En 1995-1996, à l’occasion d’États généraux sur l’éducation, le Québec était convié à un important examen de son système éducatif et à sa refondation. Vingt-cinq ans plus tard, les promesses et objectifs formulés ont-ils finalement été respectés ? Dernier article d’une série pour faire le point, alors que circulent des appels à une Commission Parent 2.0.
- Démocratie municipale : si près, et pourtant si loin
Les municipalités sont souvent présentées comme des « gouvernements de proximité », proches de la réalité quotidienne des Québécois·e·s. Pourtant, leur fonctionnement demeure peu connu. Voici quelques repères.
- Queer et féminisme. Entrevue avec toutEs ou pantoute
toutEs ou pantoute est un balado queer-féministe interrégional qui explore divers enjeux sociaux en mêlant la théorie, l’art, la science et le militantisme. À bâbord ! a échangé avec deux de ses créateurices pour réfléchir aux solidarités possibles et nécessaires entre mouvements queer et féministe.
Avec Laurie La Fée Perron et Alexandra Turgeon, animateurices du balado toutEs ou pantoute
Propos recueillis par Claire Ross
- L’agriculture industrielle face aux enjeux environnementaux
L’émergence de l’agriculture industrielle a entraîné de profonds changements dans les relations de l’être humain avec la nature. À une approche paysanne contextualisée, c’est-à-dire privilégiant l’adaptation aux spécificités d’un terroir donné, a succédé un système uniforme, hautement artificialisé, qui a bien peu à voir avec les équilibres écosystémiques naturels.
- Agriculture biologique de proximité. Pour passer du rêve à la réalité
L’agriculture biologique de proximité s’est démarquée dans la dernière année par sa résilience et sa cohérence avec des valeurs en résurgence. Elle a le potentiel de transformer notre relation à l’agroalimentaire, dans la mesure où la société et l’État soutiendront son essor.
- Où sont les données probantes démontrant le « succès » du Centre de service scolaire Marguerite-Bourgeoys ?
Dans sa chronique du 3 novembre dernier intitulée « Un exemple inspirant », Normand Baillargeon donnait la parole au directeur général du Centre de service scolaire Marguerite-Bourgeoys (CCSMB) dont l’institution a le plus haut taux de diplomation au Québec dans le secteur public. Il se trouve qu’en faisant cela monsieur Baillargeon répondait indirectement à ses détracteurs qui, toujours dans les pages du Devoir (« Entre recherche en éducation et château de cartes »), avaient critiqué de manière virulente la préférence du chroniqueur pour l’approche dite « des données probantes ». Monsieur Bertrand, le directeur de la CSSMB, est lui aussi un « adepte des données probantes ».
- Recherche, design et médias contre le profilage racial
MTL sans profilage est un collectif de recherche-action multigénérationnel, multidisciplinaire et multiracial qui vise à documenter, visibiliser et intervenir sur les enjeux de profilage racial dans les pratiques policières à Montréal. Présentation du parcours, des apprentissages et de l’approche du collectif.
- L’abolitionnisme carcéral est une lutte féministe
Pour certain·e·s, être féministe et abolitionniste carcérale sont deux choses qui ne vont pas ensemble, alors que nombre de féministes militent pour la criminalisation des violences genrées. Pour ma part, je crois le contraire : féminisme et abolition carcérale sont deux luttes indissociables.
- Brèches féministes dans les murs de la ville
Malgré des avancées au cours du siècle dernier, l’appropriation par les femmes de l’institution municipale et de la ville se produit lentement – trop lentement, au goût de plusieurs militantes et organisations féministes. Comment rompre avec cette hégémonie patriarcale qui a longtemps fait des municipalités des boys club ?
- Gestion des matières résiduelles : des choix contraires à la transition écologique
Depuis les années 1930, la Ville de Québec a fait le choix de gérer ses déchets (ou matières résiduelles) en privilégiant l’incinération. L’incinérateur exploité présentement par la Ville a été construit dans les années 1970. Depuis son arrivée dans le quartier Limoilou, cet équipement a été la source de bien des inconvénients et l’objet de plusieurs luttes citoyennes. Lors de la dernière, menée de 2001 à 2005, les citoyen·ne·s ont obtenu des décideur·euse·s politiques un plan de gestion des (…)
- Technophobes, les vieilles personnes ?
La relation entre la vieillesse et la technologie est bidirectionnelle. Il n’y a pas que la réticence du vieux ou de la vieille à utiliser un gadget, il y a aussi celle de l’industrie à permettre à l’utilisateur·trice la pleine maîtrise de ses outils et le choix des fonctions dont il ou elle a besoin.
- Parcours immigrant. Vieillir où et avec qui ?
Selon le gouvernement du Canada, les personnes immigrantes constituent un groupe important de la population aînée. Selon le recensement de 2016, 30 % des 65 ans et plus sont des personnes nées à l’extérieur du Canada.
- Devenir bénévole
DEVENIR
« Passer d’un état à un autre, commencer à être ce qu’on n’était pas. Devenir vieux (vieillir). »
Le Petit Robert
- L’ère numérique. Nouvelle révolution scolaire ou industrielle ?
Rarement un objet de connaissance ou un champ du savoir aura-t-il été la cible d’une offensive étatique aussi vaste et soutenue en éducation. Dans le sillage de la Stratégie numérique (2017), du Plan d’action numérique de l’éducation et en enseignement supérieur (2018) et du Cadre de référence de la compétence numérique (2019), le système d’éducation dans son ensemble est convié à développer une « culture numérique » et à former l’individu à une « citoyenneté numérique » autonome et responsable.
- Piotte et le syndicalisme de combat
Voici la version intégrale d’un article de Jacques Pelletier paru en version courte dans notre numéro 87.
- Les contradictions politiques de la pandémie
L’actuelle pandémie nous met face à des situations politiques complexes auxquelles il n’existe aucune solution évidente. De surcroît, il nous semble parfois que nous sommes pris·e·s entre des avenues tout aussi obstruées les unes que les autres : le défi, alors, est d’imaginer des voies nouvelles permettant d’éviter les impasses.
- Entretien avec Catherine Dorion. Comment dire les choses autrement en politique ?
Pour le meilleur et pour le pire, de l’intérieur ou de l’extérieur, Québec solidaire est parfois associé au populisme de gauche. Chose certaine, le défi de faire connaître et apprécier un programme politique considéré par plusieurs comme radical est toujours grand. Nous discutons de la question avec la députée Catherine Dorion qui, de son côté, a été souvent confrontée à un populisme… de droite.
Propos recueillis par Claude Vaillancourt.
- Réplique à Philippe Corcuff. Crise de la représentation et rectitude politique
Je dois dire que ton texte m’a surpris puisque tu disais avoir apprécié mes deux ouvrages précédents, dans lesquels pourtant tout ce que je dis sur la rectitude politique se trouve déjà en germe. Je te croyais aussi plus sensible aux difficultés que la gauche peut connaître aujourd’hui ainsi qu’aux impasses dans lesquelles elle tend plus souvent qu’autrement à s’enfermer. N’es-tu pas bien placé, par ton parcours militant même, pour le savoir ?
- Présentation : La rectitude politique en débat
La rectitude politique n’est pas née de la dernière pluie. Elle remonte à plusieurs décennies et a été le plus souvent utilisée par les intellectuel·le·s de droite pour disqualifier la gauche globalement à travers certaines de ses positions minoritaires, parfois effectivement discutables. Elle revient aujourd’hui dans un contexte social et politique inédit autour d’enjeux nouveaux (l’appropriation culturelle, le racisme, les questions de genre, l’approche intersectionnelle entre autres) liés à la transformation générale de nos sociétés capitalistes.
- De la ségrégation des âges et des groupes sociaux en temps de COVID
Le 9 octobre dernier, la médecin et éthicienne Annie Janvier publiait une lettre ouverte dans La Presse intitulée « L’égalitarisme qui tue ». Bien que plusieurs amorces de ce texte soient pertinentes, notamment l’idée de « recadrer rapidement les buts de la santé publique », l’auteure y fait une proposition pour le moins étonnante, soit de mettre en place une ségrégation spatiale et sociale des personnes vulnérables à la COVID-19, en particulier les personnes vieillissantes.
- Une domination aux mille visages
Il y a parfois de ces idées qui naissent pour décrire et expliquer un état de fait qui semble avoir mille vies, mille visages et renaître à chaque époque sous de nouveaux apparats. L’impérialisme en est une, qui prend aujourd’hui les habits de la mondialisation néolibérale.
- La condition migrante. Élargir les frontières de la démocratie
Sous le thème « Migrer, résister, construire, transformer », le Forum social mondial sur la migration (FSMM) s’est tenu en novembre dernier à Mexico. Dans l’invitation à y participer, il était clairement dit que la 8e édition serait axée sur les enjeux sociaux, géopolitiques et environnementaux liés aux migrations et qu’elle voulait tabler sur une véritable approche d’« ouverture des frontières ».
- De la solidarité
Je n’aurai jamais assez de colère pour compenser les morts, les malades, les abandonné.e.s. Je n’arrêterai jamais d’être fâchée face aux injustices flagrantes de notre réseau de santé, ainsi que des platitudes scriptées de nos décideurs pour les excuser.
Mais aujourd’hui, il y a la fierté qui me démange aussi.
- Journalisme et mouvements sociaux : aux racines d’une crise de confiance
On a pu mesurer, ces dernières années, toute la profondeur de la fracture entre les médias traditionnels et les mouvements sociaux. L’étendue du fossé séparant les protestataires et les journalistes a mis en lumière une crise de confiance beaucoup plus profonde envers les médias, dont les origines remontent très loin.
- La poète et le bum
On rencontre vraiment de tout dans le roman québécois contemporain et pour tous les goûts, des amateurs de littérature classique aux partisans des formes les plus éclatées. Témoignent de cette floraison luxuriante les plus récents livres de Dominique Fortier et de Kevin Lambert, illustrations particulièrement réussies de ces manières de penser et d’écrire.
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- No 30 - été 2009
- No 54 - avril / mai 2014
- Dossier : L’eau, c’est politique
- Dossier (en ligne) : Covid 19 et ses suites
- No 18 - février / mars 2007
- Dossier : Quand l’art se mêle de politique
- No 67 - déc. 2016 / janv. 2017
- Dossier : Gaspésie - Forces vives
- No 51 - oct. / nov. 2013
- Dossier : Sortir du capitalisme