Ras-le-bol : autogestion et autonomie alimentaire à l’UQAM

Dossier : Repenser l’alimentation

Dossier : Repenser l’alimentation

Ras-le-bol : autogestion et autonomie alimentaire à l’UQAM

Ras-le-bol

Actif depuis l’automne 2012, le Ras-le-bol est un groupe d’action alimentaire qui milite pour l’obtention d’un espace de cuisine autogéré par et pour les étudiant·e·s de l’UQAM. Inspiré de projets tels que le People’s Potatoe de l’Univesrsité Concordia et le Midnight Kitchen de l’Université McGill, le collectif prépare des repas végétaliens et les distribue gratuitement sur le campus.

L’objectif est de mettre en lumière la question de la précarité alimentaire chez les étudiant·e·s tout en proposant une solution de rechange à l’offre alimentaire médiocre et coûteuse aux environs de l’université. Si le choix de distribuer de la nourriture strictement végétalienne peut être d’ordre éthique, c’est aussi une question pratique : exclure les produits animaliers permet de nourrir beaucoup de gens à moindre coût. En effet, cette nourriture a l’avantage de se conserver facilement et d’être plus accessible pour les personnes ayant des restrictions alimentaires. Pour un collectif aux ressources limitées, il est difficile de nourrir beaucoup de gens avec des produits de qualité, tout en ayant le souci de réduire l’impact de sa consommation sur l’environnement.

Cela est certes une préoccupation pour les membres du RLB, mais il est difficile d’en faire une priorité : beaucoup d’énergie est consacrée à la survie même du projet mis en péril par la lenteur bureaucratique uqamienne [1]. Or, si les étudiant·e·s parvenaient à s’approprier leur propre espace de cuisine sur le campus, il serait assurément plus facile de développer des solidarités entre les groupes qui mettent de l’avant une vision alternative de l’alimentation. Dans cette perspective, le RLB collabore déjà avec des collectifs tels que le CRAPAUD (Collectif de recherche en aménagement paysager et agriculture durable de l’UQAM), en cultivant des légumes sur le campus.

Ultimement, il serait souhaitable pour le collectif de cuisiner davantage avec des produits locaux et d’avoir accès à un espace adéquat pour transformer et entreposer la nourriture. Plus que la distribution de bouffe gratuite, le projet du RLB est d’acquérir un espace de cuisine afin de créer des lieux pour se rassembler, réfléchir collectivement, remettre en question la dimension marchande de l’alimentation, tenter de s’émanciper des multinationales et, enfin, agir concrètement en transformant nos pratiques.

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[1Lire à ce sujet Corinne Lachance et Caroline Monast-Landriault, « Un Ras-le-bol collectif », À bâbord !, no 50, été 2013. En ligne sur ababord.org. NDLR.

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