L’écosophie ou la sagesse de la nature

No 75 - été 2018

Serge Mongeau

L’écosophie ou la sagesse de la nature

Xavier P.-Laberge

Serge Mongeau, L’écosophie ou la sagesse de la nature suivi de La belle vie, Montréal, Écosociété, 2017, 204 pages.

Écosociété réunie dans un même livre deux classiques d’écologie politique d’un des premiers promoteurs de la simplicité volontaire au Québec. Paru initialement en 1994, L’écosophie ou la sagesse de la nature est un livre intimiste où Mongeau expose notre relation avec la nature selon une vision holistique. Dans ce livre encore très actuel, l’auteur nous invite à revoir notre relation avec la nature en nous concevant comme partie prenante de son fonctionnement et de cesser de concevoir la nature uniquement comme une réserve de ressources. Il a lui-même développé une relation très symbiotique avec la nature notamment par le jardinage. Son jardin est pour lui une source de réflexions et de leçons telles que l’entraide et la coexistence pacifique. Il élabore une éthique écologique basée sur la pensée, entre autres, de Agnès Roche, Henryk Skolimowski et Gandhi.

La belle vie, ou le bonheur dans l’harmonie, livre publié pour la première fois en 1991, puis réédité en 2004, traite de la philosophie du bonheur. Mongeau y expose une réflexion entamée dans son livre sur la simplicité volontaire. Ainsi, selon lui, la simplicité volontaire fait partie d’un ensemble de facteurs permettant le bonheur, mais ne suffit pas. Inspiré de la philosophie bouddhiste, il développe une philosophie du bonheur connectée avec la nature et notre collectivité. Afin d’avoir une « belle vie », Mongeau présente une série de propositions : vivre davantage dans le moment présent, aimer son prochain, prendre le temps de vivre, prendre le temps de jouer et s’amuser, revoir notre rapport avec la nature, réfléchir au sens de sa vie, simplifier sa vie, développer sa vie intérieure et s’investir socialement.

Les deux ouvrages ainsi réunis se complètent de belle façon. L’éditeur redonne vie à deux livres méconnus et importants. Le lectorat d’ouvrages traitant de philosophie et d’environnement y trouvera d’intéressantes réflexions. Les deux ouvrages sont très courts. Ainsi, malgré certaines réserves concernant le manque de références, nous conseillons assurément ce livre. Nous avons aussi certaines critiques concernant quelques affirmations, notamment lorsque l’auteur affirme que l’espèce humaine serait la seule dotée de la capacité de rire, mais aussi sur le simplisme de certains passages. Le livre reste, malgré tout, un essentiel sur l’écosophie au Québec.

Thèmes de recherche Ecologie et environnement, Livres
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