No 76 - oct. / nov. 2018

Jeux vidéo

Chuchel

Jean-François Mongrain

Chuchel est un nouveau jeu d’aventure développé par Animata Design, la petite compagnie indépendante tchèque à qui l’on doit aussi les excellents Machinarium et Samorost. Le jeu est illustré et animé par Jaromír Plachý, qui y déploie le style surréaliste et vivide qu’on peut par ailleurs découvrir dans ses courts métrages d’animation.

Le jeu consiste en une trentaine de tableaux superbement animés où notre protagoniste Chuchel, une sympathique boule de poil à tuque rouge, poursuit inlassablement une cerise qui semble toujours décidée à lui échapper. Cette quête absurde devient rapidement nôtre, et ce, même en sachant qu’elle nous échappera encore et toujours. Nous partageons rapidement avec notre héros l’obsession pour ce fruit interdit qui semble cruellement impossible à obtenir. L’animateur lui-même semble parfois intervenir afin de s’assurer de l’échec renouvelé de notre poursuite, ce qui n’est pas sans rappeler l’ambiance de La Linea, mais dans un univers plus coloré, peuplé de créatures aussi étranges qu’amusantes qui s’expriment dans un pseudo-dialecte aussi déjanté que celui du héros d’Osvaldo Cavandoli. L’expérience, parsemée de blagues et d’hommages à l’histoire du jeu vidéo ainsi que de quelques séquences d’action (plutôt faciles) qui viennent soutenir la narration, ne dure qu’une poignée d’heures. Il s’avère cependant impossible de ne pas sourire tout au long de cette courte aventure qui saura conquérir les plus petits comme les plus grands.

Le travail de Plachý sur Chuchel lui a valu cette année le prix d’excellence en art visuel au Independant Games Festival. La musique, composée et interprétée par le duo musical DVA, qui collabore une nouvelle fois avec Plachý, contribue à l’ambiance burlesque du titre.

Chuchel est disponible pour une douzaine de dollars sous Windows et iOS (bientôt sous Android). Une version Windows sans DRM1 est en vente sur le magasin en ligne GOG.

Un système de digital rights management (DRM) rend votre accès à un contenu électronique dépendant du bon vouloir du distributeur.

Vous avez aimé cet article?
À bâbord! vit grâce au soutien de ses lectrices et lecteurs.
Partager sur        

Articlessur le même thème