Dossier : Quand l’art se mêle (…)

Dossier : Quand l’art se mêle de politique

Les sublimes

Anne-Marie Le Saux

Un puissant recueil qui rend poétiquement hommage « aux femmes qui ont osé ».

Les sublimes. Hommage aux femmes qui ont osé. Adèle Blais, Nathalie Plaat. adeleblais.com, 2018, 80 P.

Ce recueil à deux voix est celui de l’artiste Adèle Blais et de l’autrice Nathalie Plaat portant leurs regards sur vingt-huit femmes à la fois puissantes et brisées, fragiles et frondeuses, qui se sont toutes engagées à leurs manières dans l’espace public. Ce recueil à la sensibilité à la fois poétique et politique regorge de beautés, de force et de tendresse. À travers ces portraits défilent les parcours de rebelles de tous acabits allant d’écrivaines, de résistantes, de féministes et d’actrices qui parce qu’elles étaient des femmes à des moments où le seul fait d’appartenir à cette « condition » était suffisant pour subir la fronde de systèmes réduisant ces dernières à des rôles précis et contraignants. Le portrait de Camille Claudel emportée par sa folie, celle-là même lui permettant de créer avec tant de talent et de fougue, évoque puissamment que « tout ce qui pulse effraie  » et que tout ce qui déborde cherche à être contenu… Ce livre est une invitation esthétique et politique poignante permettant une fois de plus de penser aux luttes qui restent à embrasser les poings serrés, mais le cœur ouvert pour toutes les femmes avides de liberté, de créativité, de folie, de justice.

Même celles qui ont fait de grands accomplissements et qui se rapprochent des planchers du pouvoir se voyaient constamment remises à un niveau inférieur, comme si leur condition féminine les freinait : un « cerveau d’homme », une « femme avec des couilles », alors qu’elles étaient tout simplement des êtres humains dotés d’une grande intelligence. Nous avons ressenti dans nos tripes toute la révolte face à ces impossibilités qu’elles rencontraient.
Nathalie et Adèle

Thèmes de recherche Arts et culture, Féminisme, Livres
Vous avez aimé cet article?
À bâbord! vit grâce au soutien de ses lectrices et lecteurs.
Partager sur        

Articlessur le même thème