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Articles (89)
- Des ramparts comme autant de frontières
Pendant que les États-Unis continuent leur Guerre de terreur en Irak, la prise en otages d’étrangers par les mouqawama (combattants de la résistance) a capté l’attention des médias. En réponse aux enlèvements, plusieurs ONG internationales et organismes d’aide humanitaire ont relocalisé leur personnel étranger à Amman. Les journalistes étrangers qui n’ont pas encore quitté le pays sont presque paralysés et font leurs reportages de leurs fauteuils, devant des téléviseurs situés dans des complexes hôteliers « protégés » par des remparts de béton, des gardes armés et leurs bons contacts.
- L’établissement d’un impôt-monde onusien !
Ce texte promeut une révision importante du mode de financement de l’ONU. Après plus de soixante ans d’existence, le temps est venu de sortir cette institution vénérable de ses ornières du passé, d’envisager un élargissement de son mandat et de lui fournir des outils du XXIe siècle. L’hypothèse que nous soutenons vise à transformer l’ONU en une institution mondiale mieux argentée, plus responsable et plus solidaire ayant, au total, des attributs qui ressemblent davantage à une organisation « gouvernementale » que diplomatique. Nous suggérons ainsi un nouveau pacte social mondial fondé sur l’établissement d’un impôt-monde en vue de soutenir une ONU plus autonome et plus responsable. Cet impôt-monde prendrait la forme d’une taxe de vente onusienne (TVO) de 0,7 % applicable à des dépenses de consommation ciblées des pays du G20.
- Le manteau de Noé
Noé n’a pas que bâti l’Arche qui aurait sauvé les animaux du Déluge, il s’est aussi – Genèse 9, 20 – payé une brosse historique, une fois la Terre asséchée et sa ménagerie débarquée. Ce après quoi il se serait, selon la Sainte Bible, effondré ivre mort et à poil, au grand dam de ses trois fils. Si l’un d’entre eux s’est bidonné sans vergogne, les deux autres ont pudiquement recouvert l’ivrogne de son manteau en approchant à reculons du Père quasi discrédité.
Ce manteau de Noé – promu au (…) - Pour une gestion féministe des fermes
Véronique Bouchard, propriétaire de la ferme Aux petits oignons et titulaire d’une maîtrise en agronomie, discute avec nous des inégalités de genre en agriculture. Elle aborde la nécessité d’un changement dans les structures organisationnelles ainsi que dans les modes de gestion à la ferme pour permettre aux femmes d’y prendre leur juste place et d’être reconnues pour leur travail. Propos recueillis par Amélie Nguyen.
- Élections provinciales 2022. Qui veut d’une école libertarienne ?
La campagne électorale bat son plein et les idées fusent de toutes parts. Le champ de l’éducation n’est pas en reste, puisque s’y joue l’avenir de notre société, et s’y dispute la vision que chaque formation politique s’en est donnée. Résolument libertarien, le Parti conservateur du Québec (PCQ) veut parachever la marchandisation du modèle scolaire québécois.
- Santé et services sociaux. Les surprises à venir et le travail accompli
Lorsqu’À Bâbord ! m’a demandé de faire un court billet sur les angles morts dans le réseau de la santé et des services sociaux en cette période de COVID-19, je me suis dit spontanément que je pouvais en trouver sans problème. Finalement, le problème est plutôt de choisir lesquels exposer en priorité. Allons-y.
- Difficile populisme de gauche
Le populisme oppose le peuple aux élites. Dans ce combat, il propose de construire une volonté populaire capable de ravir le pouvoir aux dominants. Le populisme rompt toutefois avec la démocratie lorsque cette construction s’opère par le haut, se matérialise par la voix d’un leader fort et concourt à l’exercice d’un pouvoir souverain au nom du peuple et non par lui. Il se sépare aussi de la gauche lorsqu’il soutient cette répartition hiérarchique du pouvoir plutôt que l’égalité de ses parts.
- Le droit de parole
La bibliothèque publique apparaît comme un espace neutre dans la société actuelle, peut-être même un des derniers remparts de la neutralité à une époque où Internet l’est de moins en moins. Or, si cette neutralité existe, c’est d’abord et avant tout parce que les bibliothécaires sont engagé·e·s en faveur de la liberté d’expression.
- La longue marche vers l’autonomie
De toutes parts, les gouvernements provinciaux et fédéral prétendent qu’une relation nouvelle se développe avec les peuples autochtones. Pourtant, malgré l’éloquence de leurs discours, ceux-ci ne se sont jamais engagés de leur propre gré à reconnaître les aspirations des Premières Nations à l’autonomie. Encore aujourd’hui, les gouvernements poursuivent l’entreprise coloniale visant à éteindre le statut d’autochtone.
- Le défi de l’immigration féminine africaine
Partir ou rester ? Tel est le dilemme auquel sont confrontées plusieurs millions de personnes dans les pays où règne l’insécurité. Du coup, la question suivante s’impose : pourquoi les migrants quittent-ils leur environnement ? Bien évidemment on peut se poser d’autres questions et d’abord celle-ci : quelle serait LA solution idéale pour freiner ces départs massifs vers de nouveaux horizons ? L’exil est-il forcément le sésame qui ouvre les portes de la « quiétude » ?
- La guerre, no sir !
Cinq soldats états-uniens ayant refusé une affectation en Irak pour des raisons de conscience vivent présentement au Canada où ils ont fait une demande pour l’obtention du statut de réfugié. La cause de l’un d’entre eux, Jeremy Hinzman, a été entendue par la Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR) en décembre. La décision attendue durant l’hiver 2005, si elle était favorable, serait un signal très clair pour ceux et celles qui rejettent cette guerre puisque le refuge au Canada constituerait une alternative aux tribunaux militaires et à la prison. Dans un contexte où le Pentagone a du mal à recruter des volontaires et doit déployer une vaste proportion de réservistes en Irak, une vague de départs vers le Canada serait un dur coup pour l’entreprise des faucons impérialistes, tant démocrates que républicains, qui dominent la politique états-unienne.
- Bilan du gouvernement Harper
Voilà maintenant quatre ans que le gouvernement Harper est au pouvoir, toujours minoritaire, élu par à peine 35 % de la population, dans un contexte où 40 % des Canadiens et Canadiennes n’ont pas voté. Il est temps d’évaluer « notre » gouvernement.
- Prentice, les pirates... et vous
En juin dernier, le ministre fédéral de l’Industrie, Jim Prentice, déposait à la Chambre des Communes le projet de loi C-61 visant à « actualiser » la présente loi sur le droit d’auteur. La défense chétive, par le Parti conservateur, de l’arrivée d’un nouveau « droit de l’utilisateur » n’a pas empêché de vigoureuses critiques d’émaner très rapidement. En fait, le projet de loi C-61 fonce dans le même cul-de-sac répressif que le Digital Millenium Copyright Act du gouvernement états-unien, lui aussi fortement décrié depuis plusieurs années.
- L’extrême droite au pouvoir. Stupeurs et tremblements au Brésil
Avec près de 58 millions de votes, le candidat de l’extrême droite Jair Bolsonaro a gagné le deuxième tour de l’élection présidentielle brésilienne. Comment expliquer le succès d’un politicien ouvertement raciste, homophobe, misogyne et nostalgique de la dictature ? Surtout, qu’est-ce que cela indique pour les luttes à venir au Brésil ?
- Le cégep à l’heure de l’austérité
L’austérité possède plusieurs visages, tous plus désolants les uns que les autres. L’un de ces visages est celui de la destruction (planifiée ?) de notre système d’éducation, notamment du réseau collégial. Bien que l’austérité frappe durement l’ensemble des cégeps québécois, la portée de la dérive austéritaire du gouvernement est particulièrement dommageable en région. Le cégep de la Gaspésie et des Îles (CGI) subit de plein fouet les conséquences des coupes budgétaires.
- GAPPA
Actif depuis juillet 2012, GAPPA (Guet des activités paralogiques propagandistes et antidémocratiques) s’inscrit parmi les nombreuses initiatives médiatiques citoyennes ayant émergé récemment au Québec. À l’instar des autres médias citoyens, GAPPA s’approprie les nouvelles technologies de l’information et de la communication afin de produire et diffuser du contenu médiatique original, une possibilité jusqu’à tout récemment presque exclusivement réservée à des corporations et à l’État.
- Fonction publique : Y a-t-il encore du gras à couper ?
La crise économique et financière a ramené à l’avant-plan le discours selon lequel les coupes sont nécessaires dans la fonction publique afin de faire face à un déficit croissant. Les négociations du secteur public sont aussi l’occasion pour le gouvernement libéral et le Conseil du patronat de renchérir sur l’incapacité de payer davantage les fonctionnaires, étant donné l’important déficit réapparu dans les finances publiques dans la foulée de la crise.
- Protagoniste ou figurant ?
Il y a lieu de questionner le rôle du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) dans l’évolution du système canadien de radiodiffusion, et plus particulièrement en regard de la question de la concentration des médias et de leur propriété croisée, et de s’interroger sur l’attitude que les progressistes québécois devraient adopter à l’égard de cet organisme.
- Justice et éducation
Pressés de dire ce qui les motive à se battre, beaucoup de militantes et de militants répondront : l’injustice ; c’est elle qui nous paraît insupportable, elle qui nous fait bondir et combattre. En voici la forme peut-être la plus élémentaire : deux enfants affamés, une tarte à partager. Le premier la mange tout entière. Le deuxième, qui pleure ou hurle, vient de découvrir l’injustice.
- Créer le territoire
Située à Tête-à-la-Baleine, la résidence d’artistes Glaise Bleue est un organisme de médiation culturelle lié au territoire et à son infini potentiel de création. Nous invitons les artistes et la population à y puiser. La matière première est là, tout est là, en fait, inscrit dans le territoire. Il faut simplement le faire ressortir.
- Médias : la crise vue de l’intérieur
Perte de revenus publicitaires, mises à pied et fermetures, attaques verbales et physiques, crédibilité et légitimité mises en doute : les difficultés des médias d’information abondent. Quelques publications récentes de journalistes cherchent à éclairer les multiples dimensions de cette crise, avec des résultats variés.
- Omertá dans la santé et les services sociaux : prendre parole sans peur
« Il n’y a plus d’omertà, on veut que les gens parlent. » - Danielle McCann, alors ministre de la Santé et des Services sociaux, le 1er mai 2020
- Des services publics forts pour bâtir la résilience
La situation peu commune que nous vivons en contexte de pandémie nous permet de voir que lorsqu’il y a une réelle volonté politique, des changements radicaux et rapides sont possibles. Il importe d’user de la même diligence pour prévenir de nouvelles crises, dont celles qui découleront, si rien n’est fait, des changements climatiques. En raison de leur statut unique, les services publics peuvent – et doivent – faire partie de la solution.
- Le monde magique d’Heather O’Neill
La littérature québécoise en anglais traverse actuellement une période particulièrement florissante. C’est du moins ce que prétend la revue Lettres québécoises qui lui consacre un dossier dans son dernier numéro, et qui tient Heather O’Neill comme une représentante flamboyante de ce renouveau.
- Haïti. Un climat insurrectionnel
Depuis le début du mois de juillet 2018, Haïti vit une situation de révolte, similaire à une préinsurrection populaire. Une large partie de la population a gagné les rues, bloqué les principales artères de la capitale, des villes de province ainsi que les routes nationales pour demander des comptes à l’État et exiger une amélioration de ses conditions de vie.
- Le projet de loi 39 doit être corrigé pour que tous les votes et toutes les personnes comptent
La présente lettre a été déposée à la Commission des institutions dans le cadre des Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 39, Loi établissant un nouveau mode de scrutin. Du 22 janvier au 6 février 2020, la Commission a entendu 24 organisations et 12 personnes dans le cadre de 5 jours d’auditions et elle a reçu 46 mémoires et documents. L’étude détaillée du projet de loi 39 devrait débuter dans les prochaines semaines.
- La face cachée de l’industrie minière
L’Abitibi est reconnue comme une région ressource au niveau minier, terminologie qui laisse entendre que le territoire est destiné à l’exploitation. Les retombées économiques sont amplement publicisées, mais qu’en est-il des retombées dans les coffres de l’État ainsi que des bouleversements sociaux et environnementaux ?
- Airbnb, Uber et compagnies
Chaque année ou presque, on nous annonce une crise du logement au Québec. On sonne l’alarme depuis le début des années 2000 et pourtant rien ne semble vraiment changer. Après la construction de condos au détriment d’appartements locatifs et le manque de volonté politique pour la construction de logements sociaux, la plateforme Airbnb s’ajoute maintenant comme facteur aggravant de cette crise du logement permanente.
- Perspectives sur l’Acadie contemporaine
La création acadienne semble revendiquer une place de plus en plus importante : s’agit-il de la réussite d’une survivance ou de la nécessité de vivre ?
- Déconstruire l’accouchement pour retrouver l’enfantement
En retraçant l’historique de l’apparition et de la popularisation des interventions obstétricales et de la sémantique utilisée pour parler d’accouchement, Stéphanie St-Amant met en évidence la construction des conceptions actuelles de l’accouchement en Occident.
- Penser après l’été
Été 2018. Les choses continuent, les choses ont continué. À la même date, il y un an, je pleurais la mort d’Anne Dufourmantelle, cette philosophe psychanalyste qui, en sauvant un enfant, a perdu la vie dans les courants traîtres de la mer. Aujourd’hui, je pourrais pleurer la mort d’Avital Ronell, cette philosophe amie d’Anne Dufourmantelle. Dans les faits, elle n’est pas morte, mais peut-être que symboliquement, elle vient de passer de l’autre côté, du côté de ceux qu’on dénonce, dans le (…)
- Entrevue avec le cinéaste Michel Jetté
Burn Out ou La Servitude Volontaire de Michel Jetté est un film décapant sur le milieu du travail. Son histoire montre à quel point la grande entreprise dévore sans le moindre remords les employé·e·s, complices de leur propre malheur.
- La Gaspésie face aux enjeux du 21è siècle
Depuis 2014, le Forum régional sur le développement Gaspésie 21e offre un espace de réflexion et d’échanges entre des chercheurs·euses de différents horizons du développement régional au Québec et les intervenant·e·s du milieu gaspésien. La démarche cherche également à initier les étudiant·e·s aux questions du développement des régions du Québec.
- La paix n’est pas pour demain
Malgré la récente ratification des accords signés entre les FARC-EP et le gouvernement colombien pour mettre fin au conflit armé qui dure depuis un demi-siècle, l’opposition exercée par la droite radicale risque de faire sombrer le pays dans un nouveau génocide.
- Interdépendance des droits et des luttes
Changer notre monde pour en faire un espace où les personnes peuvent vivre libres, sans crainte de subir les caprices des élites économiques et politiques, apparaît comme une tâche infinie. Les obstacles sur la route menant aux droits et libertés se multiplient. Il suffit d’en abattre quelques-uns pour en voir se dresser d’autres.
- Arendt et Little Rock
Hannah Arendt écrit son controversé article « Reflections on Little Rock » en réaction aux violents événements de septembre 1957 évoqués dans ma précédente chronique [1]. Avant d’aborder son contenu, voyons d’abord la petite histoire de cet article.
- La Gaspésie, région éloignée ou région isolée ?
La Gaspésie est l’un des plus beaux milieux de vie. C’est une région idéale pour fonder une famille ou passer ses vacances. La région a été récipiendaire de prix décernés par le célèbre magazine National Geographic et par l’éditeur de guides de voyage Lonely Planet notamment pour ses paysages somptueux et son fort potentiel touristique.
Toutes ces reconnaissances internationales ne pourront cependant contribuer au développement socioéconomique que si des services compétitifs et à la (…) - État d’urgence, État policier
Dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015, alors que 130 personnes ont été tuées à Paris et en région parisienne dans des attentats coordonnés, François Hollande déclare la mise en place d’un état d’urgence immédiat. Cet état d’urgence, annoncera-t-il dès le surlendemain, sera prolongé de trois mois, bien au-delà des 12 jours prévus légalement.
- Lutter dans un État rentier
Depuis janvier 2015, une communauté du sud de l’Algérie lutte pour obtenir un moratoire sur l’exploitation des gaz de schiste. Par la nature de ses revendications, sa composition, sa cohésion et les répertoires d’action qu’il investit, le mouvement citoyen d’In Salah est inédit dans l’histoire récente du pays.
- L’alcool, la concurrence et la SAQ
La privatisation de la SAQ est l’une de ces idées qui refont toujours surface. Il faut vendre la société d’État soit pour mieux rembourser la dette du Québec, soit pour permettre aux consommateurs et consommatrices de profiter de meilleurs prix sur le vin. Pourtant, une étude [2] récente que j’ai réalisée avec mon collègue Simon Tremblay-Pepin nous indique qu’il s’agirait là d’un choix politique tout aussi dommageable pour les finances publiques que pour les client·e·s de la SAQ.
- Portes ouvertes pour le secteur privé
Notre réseau public de santé et de services sociaux est à la croisée des chemins. Alors que tous les intervenants et intervenantes voient de plus en plus la nécessité de mettre leurs différends de côté afin de se mettre à la recherche de solutions rassembleuses pour améliorer l’accessibilité et mieux contrôler la croissance des coûts, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, nous lance dans des réformes qui vont dans le sens opposé de ce que nous devrions faire, qui paralyseront le réseau et pourraient diviser les différents acteurs à l’heure où il y a urgence de nous rassembler.
- Mieux vivre nos professions
La négociation dans le secteur public et le projet de loi 10 du ministre Barrette sont des enjeux majeurs cette année pour la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ). Lors d’un entretien avec la présidente, Régine Laurent, nous avons abordé les thèmes faisant partie des priorités de l’organisation et de ses membres.
Propos recueillis par Monique Moisan
- Des conditions salariales sous pression depuis 35 ans
L’offre salariale du gouvernement du Québec à ses salarié.e.s syndiqué.e.s s’inscrit dans une trame historique peu édifiante, qui remonte à 1979. Elle correspond à rien de moins qu’un mauvais traitement salarial. Pourquoi en est-il ainsi ? Peut-être parce qu’il s’agit de secteurs – l’éducation, la santé, les services de garde – où les femmes comptent pour plus de 75% du personnel. Manifestement, les libéraux semblent habités par un biais sexiste… Mais ce travers n’est pas nouveau. Depuis 35 (…)
- Péril en la demeure
Depuis déjà quelques années, le logement social – particulièrement les coopératives et les organismes sans but lucratif d’habitation (OSBL) – est menacé dans sa survie, à tout le moins pour les locataires à faibles revenus. Car le gouvernement fédéral coupe les subventions lorsque les coops ou OSBL arrivent à l’échéance de leur première hypothèque. C’est ce qu’on nomme la fin des conventions.
- Nouvelles résistances, nouvelles voies d’émancipation
Comment penser les mouvements en faveur de la justice, de l’égalité, de la liberté, de l’autonomie et de l’émancipation sociale ? Quelles réflexions peuvent outiller les militant·e·s ? Quelles alternatives au capitalisme ne reposant ni sur le primat du marché ni sur l’étatisation de l’économie ?
Nous avons privilégié l’hypothèse qu’un peu partout sur la planète, les formes que prend la lutte collective évoluent ; que des mobilisations qui, au 20e siècle, avaient été (…) - Une expérience autogestionnaire toujours renouvelée
La revue À bâbord ! est d’abord une expérience humaine, portée par un collectif de rédaction de plus d’une vingtaine de membres représentant une gauche ouverte, critique, plurielle, parfois irrévérencieuse mais toujours joyeuse, animée d’une volonté de dire et de changer sa société. De toutes origines, nous sommes des scientifiques, artistes, juristes, libertaires, travailleuses et travailleurs communautaires, professeur·e·s, féministes, anticapitalistes, syndicalistes, tiers-mondistes, (…)
- Le retour au travail des aînés : un geste forcé ?
Au cours de la dernière décennie, la reprise du travail par les retraité·e·s est chose de plus en plus courante. D’ailleurs, plusieurs sites Internet sont consacrés à leurs recherches d’emploi. Les raisons qui motivent cette décision sont très variées et pas toujours roses. Ce retour au travail n’est pas non plus sans effets sur l’économie, notamment sur le régime de retraite peu adapté à ce phénomène.
- Tapis glissant pour Erdoğan
Le 17 décembre dernier, une vague d’arrestations a frappé le milieu politique et des affaires en Turquie. Plus de 50 personnes, dont des individus très en vue – fils de ministres, maire d’un arrondissement d’Istanbul, hauts fonctionnaires, directeur de banque, etc. –, ont été arrêtées pour des motifs de malversations, de corruption et de blanchiment d’argent. Le Parti pour la justice et le développement (AKP) du premier ministre Recep Tayyip Erdoğan a été directement touché par cette opération sans précédent. En pleine année électorale et près d’un an après les manifestations de Gezi, qui ont enflammé les grandes villes turques à l’été 2013, À bâbord ! s’est entretenu avec Jean Marcou, professeur à l’Institut d’études politiques de Grenoble et spécialiste de la Turquie, afin de faire le point sur la situation sociale et politique en Turquie.
- Peut-on inverser la tendance ?
Depuis la crise économique de 2008, les prétextes se multiplient pour poursuivre les attaques contre les salaires et les législations du travail. Les chocs causés par les crises à répétition ont des effets permanents pour la majorité des populations laborieuses, qui peinent à s’en remettre et voient à long terme leurs conditions de travail et de subsistance se dégrader. Procédant de la même logique, l’austérité financière s’impose comme modèle de gestion des dépenses publiques, venant plomber le filet de protection sociale.
- Amazon, derrière l’écran
Jean-Baptiste Malet, En Amazonie – infiltré dans le « meilleur des mondes », Paris, Éditions Fayard, 2013.
« Work hard, have fun, make history ! » La devise d’Amazon
Un journaliste français a passé plusieurs semaines infiltré dans l’un des immenses entrepôts logistiques du géant mondial du commerce en ligne Amazon. Il raconte ce qui se passe après le clic de votre souris qui vient de confirmer votre commande de Noël.
- Une désolante hagiographie
Les membres de la direction du Parti québécois (PQ) avaient demandé au metteur en scène Yves Desgagnés d’organiser les célébrations qui devaient succéder à l’annonce de la victoire électorale de cette formation politique, le 4 septembre 2012, dans la salle de spectacle Métropolis. Cependant, l’attentat terroriste perpétré par l’homme d’affaires Richard Henry Bain, lors de cette soirée, a entraîné la mort d’un employé, Denis Blanchette, ainsi que la blessure fort grave d’un de ses collègues, (…)
- Ragoût de culture
Je sais qu’on peut aisément confondre Éric Duhaime avec un chaudron, et je pourrais démontrer sans coup férir que son essai Libérez-nous des syndicats est du manger mou pour l’esprit. Il était tout de même étonnant de le retrouver en compétition avec La mijoteuse. De la lasagne à la crème brûlée de Ricardo pour le prix du public du Salon du livre de Montréal 2013. C’est la mijoteuse qui a remporté le concours, dans l’improbable catégorie « essais / livres pratiques ». Cette cuisante défaite de l’essai contre la lasagne est-elle un sinistre présage ? Est-ce le signe que l’avenir de Montaigne et Pascal se trouve dans le rayonnage des grille-pain et des tondeuses à gazon ? C’est à craindre si l’on soumet l’économie du livre au joug des grands monopoles commerciaux.
- Vers une réédition de 2010 ?
Aussitôt élu, le gouvernement Couillard annonce clairement sa position : contrôle de la masse salariale du secteur public et médecine de cheval dans les ministères, en particulier dans le réseau de la santé et de l’éducation. Réponse des centrales syndicales ? Il faut « donner la chance au coureur », indique Jacques Létourneau, président de la CSN [3] ; pas de branle-bas de combat non plus du côté de la FTQ ou de la CSQ. Cela ne laisse pas présager des lendemains qui chantent pour la prochaine négociation. La pente sera dure à remonter pour les salarié·e·s qui souhaitent améliorer leurs conditions de travail et desserrer l’étau de l’endettement qui les étouffe un peu plus chaque année.
- Le programme biolinguistique
Les paragraphes suivants visent à souligner la contribution exceptionnelle de Noam Chomsky, ce grand intellectuel qui, au siècle dernier, a fait faire un changement de paradigme scientifique à la linguistique et qui ne cesse de faire avancer nos connaissances du langage, cet objet qui fait partie de la biologie humaine et qui sert à exprimer des pensées complexes.
- Ceci (n’)est (pas) mon corps
Le corps a toujours constitué un enjeu féministe, d’autant plus que durant des siècles, les « politiques sur notre ventre » se sont longtemps faites sur notre dos. Si des hommes pratiquent de longue date (et encore aujourd’hui) l’échange de femmes en raison des capacités productives et reproductives de leur corps, il n’est pas étonnant que les mouvements et les réflexions féministes aient fait du corps des femmes un enjeu. Cela est d’autant plus important que les mouvements féministes se sont développés à une époque où, si l’on en croit Foucault, les mécanismes de domination passent largement par le biopouvoir.
- Résistances à la crise
MADRID. Dans les rues, des milliers de nouveaux itinérants dans leur sac de couchage, blottis ensemble par douzaines ou peaufinant leur cabane en carton. Dans les médias, les images terribles d’un nouveau suicide, celui d’une professionnelle au chômage de 54 ans, accablée par son éviction imminente, et que l’étouffement financier a fait se jeter par la fenêtre de son immeuble.
- Casseroles contre feux d’artifice
Explosion de protestations au Venezuela au lendemain de l’élection présidentielle pour la succession de Chávez. La courte victoire de Nicolas Maduro, le dauphin chaviste, a fait dire au candidat défait Henrique Capriles Radonski qu’on lui avait volé l’élection. Il a appelé ses partisans à « déverser leur rage » en tapant sur leurs casseroles (cacerolazos). Cette rage en aura poussé certaines à dépasser cet appel formel et le résultat de leurs actions se compte en nombre de morts (entre sept et dix), de blessés (plus d’une soixantaine), de bureaux du parti chaviste [4] (PSUV) incendiés (entre trois et sept), de cliniques de santé partiellement brûlées ou saccagées.
- Ragoût de culture
Je sais qu’on peut aisément confondre Éric Duhaime avec un chaudron, et je pourrais démontrer sans coup férir que son essai Libérez-nous des syndicats est du manger mou pour l’esprit. Il était tout de même étonnant de le retrouver en compétition avec La mijoteuse. De la lasagne à la crème brûlée de Ricardo pour le prix du public du Salon du livre de Montréal 2013. C’est la mijoteuse qui a remporté le concours, dans l’improbable catégorie « essais / livres pratiques ». Cette cuisante défaite de l’essai contre la lasagne est-elle un sinistre présage ? Est-ce le signe que l’avenir de Montaigne et Pascal se trouve dans le rayonnage des grille-pain et des tondeuses à gazon ? C’est à craindre si l’on soumet l’économie du livre au joug des grands monopoles commerciaux.
- Rien de moins qu’une expropriation populaire
Un courant porteur d’alternatives autonomes s’élargit à travers le monde. Peu visible dans les médias de masse, rejetant la politique traditionnelle, il lutte contre la mainmise du capitalisme mondialisé qui souhaite faire des rapports sociaux et de la vie humaine une simple marchandise. L’action du centre social autogéré de Pointe-Saint-Charles s’inscrit dans cette perspective : résister et construire une autre vie.
- L’intérêt public ou l’enveloppe ?
Posez-vous la question : si vous étiez absolument certain de pouvoir accepter une grosse enveloppe brune pleine de billets de cent dollars sans que personne ne le sache jamais, l’accepteriez-vous en échange d’un service contraire aux règles ? J’ai posé la question en classe à mes étudiantEs du niveau collégial et la très grande majorité a avoué qu’elle serait prête à se laisser corrompre sans hésiter. C’est là un triste constat, mais c’est peut-être un signe que la croyance en la capacité de l’être humain d’être désintéressé relève de la chimère.
- Entretien avec Richard Le Hir
Richard Le Hir est un observateur attentif de la vie économique et politique québécoise. Ancien député d’Iberville, ministre délégué à la Restructuration dans le gouvernement Parizeau, il a également occupé la poste de président directeur général de l’Association des manufacturiers du Québec entre 1989 et 1994. Depuis plusieurs années, il scrute au plus près ces jeux de l’ombre qui conduisent selon lui à la dépossession de nos ressources naturelles par des compagnies privées peu scrupuleuses. Dans des chroniques documentées mises en ligne sur le site vigie.net et regroupées récemment dans l’ouvrage Desmarais, la Dépossession tranquille (Éd. Michel Brûlé), Richard Le Hir décrypte et dénonce.
- Science économique
Cet automne, l’Institut économique de Montréal (IEDM) a publié une nouvelle note économique portant sur les « failles » des lois anti-trust [5]. En utilisant le cas Google, l’auteure, Marie-Josée Loiselle, s’attaque aux législations en vigueur qui visent à lutter contre la constitution de monopole. Il s’agit d’un texte bien simple, qui se donne un objectif des plus clairs : décrire les lois anti-trust comme étant mauvaises, mal adaptées à la complexité de l’économie et, au final, contre-productives.
- Soulèvements populaires en Amérique latine
En mai dernier sortait le dernier ouvrage collectif du GRIPAL (Groupe de recherche sur les imaginaires politiques en Amérique latine) intitulé L’interpellation plébéienne en Amérique latine. Violence, actions directes et virage à gauche. Ce livre, fruit d’une recherche collective qui aura duré trois ans, analyse une série de soulèvements populaires survenus en Amérique latine au cours de la dernière décennie. Par un va-et-vient constant entre la théorie politique et les recherches de terrain, ce livre s’avère un outil de d’interprétation indispensable pour aborder d’autres printemps des peuples survenus plus près de nous ou ailleurs dans le monde. Afin d’en rendre compte, À bâbord ! a rencontré Ricardo Peñafiel, l’un des codirecteurs de ce livre.
- C-38, ou le non-jeu parlementaire
Le projet de loi C-38, déposé le 29 mars et adopté le 18 juin 2012, a fait l’objet de critiques tant pour son étendu, son contenu que la manière dont il fut adopté. Ses 424 pages, 753 articles et plus de 60 modifications législatives ont fait en sorte qu’il fut qualifié d’éléphantesque, de mammouth, de monstre législatif.
- La vieillesse
Le vieillissement, nous le savons bien, est une problématique qui fait de plus en plus couler d’encre au Québec. Entre les échos diffus de maltraitance dans les CHLSD et la constatation d’une solitude morne chez les personnes âgées, un malaise plane : placer un membre de sa famille en institution n’est jamais chose facile. La plupart d’entre nous ne pouvons assumer de garder un proche à la maison par manque de temps, de compétences, de structures physiques ou de soutien ; la nécessité d’institutionnaliser un parent peut ainsi être vécue comme une ingratitude profonde, en plus d’être coûteuse. Entre la honte et le déni, nous avons peu d’options en tant que société pour penser les problèmes de stigmatisation, d’isolement et de marginalisation des personnes âgées, car la question se gère de famille en famille, mais rarement collectivement.
- Le Plan Nord de Jean Charest
Jean Charest est désireux de passer à l’histoire. Pour faire oublier qu’il est surtout reconnu comme la tête dirigeante d’un gouvernement dans lequel gestion rime avec corruption, notre premier ministre entend laisser une image plus positive de son passage à la tête de l’État. Pour la gauche, l’héritage de M. Charest demeurera associé à ses tentatives de « réingénierie » de l’État québécois, à ses politiques en faveur du privé, à sa « révolution tarifaire » et autres legs peu glorieux. À (…)
- Antagonisme ou complémentarité ?
La violence entretient un lien paradoxal avec le politique. D’un côté, la fondation de l’État de droit se présente comme un acte de « pacification », mettant un terme à la « guerre de tous contre tous ». D’un autre côté, cette « pacification » n’est possible qu’à partir de l’imposition violente d’un hégémon sur les autres forces en présence. La nature violente de l’État de droit se dévoile à la vue de tous au moment des « états d’exception » ; au moment où, paradoxalement, l’État suspend les garanties constitutionnelles afin de préserver l’intégrité « menacée » de l’ordre constitutionnel. Mais l’état d’exception n’est que le révélateur du rapport inter-constitutif existant entre violence et politique.
- La France qui démissionne
La France de l’ère Sarkozy est particulièrement marquée par une résignation des élites devant une mondialisation menée en anglais par les grandes forces du capitalisme international. Défenderesse de la diversité des cultures, ouverte sur le monde, dans ses meilleurs jours, la France, menée par ses élites complaisantes, rêve désormais de se fondre dans un grand tout où seul compte le langage de l’argent.
- Les Forces Canadiennes recrutent-elles de la "chair à canon" ?
Le court "clip" vidéo mis en ligne par la Fédération des femmes du Québec (FFQ) a été jugé blessant par certains parents de militaires morts ou blessés au combat. Les excuses rapides et la modification de la vidéo étaient appropriées.
Les organismes anti-guerre compatissent à leur peine, mais trouvent malheureux qu’ils soient blessés par l’expression « chair à canon » qui, selon le dictionnaire Robert, est une locution familière pour désigner « les soldats exposés à être tués ». Il ne (…) - Ne lisez pas le Journal de Montréal
Jetés sur le trottoir comme de « vieilles chaussettes » il y a plus de 13 mois, les lock-outés du Journal de Montréal ne lâchent pas ! De son côté, Quebecor laisse entendre qu’elle subit les effets néfastes de la surpuissance syndicale. Sans revenir en détail sur la triste histoire du conflit, puisque chacun la connaît (sinon, voir notamment le site Internet www.ruefrontenac.com), il importe de discuter du rapport de force opposant l’employeur à ses salariés, en l’occurrence Quebecor et ses lock-outés [6].
- L’idéologie gestionnaire
Les dirigeants des grandes entreprises, dont le montant des émoluments a été scandaleusement multiplié depuis 20 ans, prennent tous les moyens pour soutenir la valeur des actions, dont la suppression de personnel présentée sous la forme de réduction des dépenses de fonctionnement. Vincent de Gaulejac analyse, dans La société malade de la gestion (Seuil, 2005), l’idéologie gestionnaire qui cherche à obtenir l’adhésion des travailleurs et, s’il y a lieu, de leurs syndicats aux objectifs de (…)
- Le recrutement de la jeunesse au profit de l’empire de guerre
La plus grande campagne de recrutement militaire canadienne depuis la Seconde Guerre mondiale est en cours. Lancée par le ministère de la Défense nationale peu après l’arrivée des conservateurs au pouvoir, cette entreprise colossale doit se poursuivre jusqu’à ce que soit rencontré l’objectif d’augmenter de 20 % la taille de l’armée. Les analystes militaires eux-mêmes reconnaissent que cet objectif ne pourra pas être atteint avant plusieurs années et que la campagne de recrutement actuelle (…)
- Appartenances religieuses, appartenance citoyenne
Sous la direction de Paul Eid, Pierre Bosset, Micheline Milot et Sébastien Lebel-Grenier, Appartenances religieuses, appartenance citoyenne, PUL, 2009, 425 p.
- Les alternatives de la société civile
Le 2e Forum social québécois, qui aura lieu du 8 au 12 octobre prochain au cégep du Vieux-Montréal, réunira quelques milliers de personnes qui partageront leurs analyses et leurs propositions alternatives au néolibéralisme, autour de diverses thématiques comme les droits humains, la démocratie, l’environnement, la culture, la privatisation, etc. Il s’agit d’une occasion unique pour traiter des enjeux fondamentaux auxquels nous sommes confrontés et se réapproprier la possibilité d’imaginer l’avenir autrement. Il y a deux ans, 5 000 personnes avaient investi le premier FSQ et plusieurs forums ont ensuite eu lieu dans les différentes régions du Québec, confirmant le besoin de se rencontrer et la volonté de construire un autre Québec.
- La gauche « efficace » de Jean-François Lisée
Il faut le reconnaître : Jean-François Lisée, comme publiciste, possède un incontestable talent. Il est à son meilleur lorsqu’il se consacre à la promotion de sa petite personne et, accessoirement, aux idées qu’il défend. Gérald Larose, un virtuose dans l’art de la formule qui fait mouche, l’admet d’ailleurs volontiers : Lisée, n’est rien de moins pour lui qu’une « puissante machine à idées ! » Dotée, au surplus, d’un sens supérieur de la synthèse, « un solidaire qui essaie d’être lucide », (…)
- La force du peuple souverain
Selon un récit largement partagé, l’ascension au pouvoir de gouvernements de gauche – ou du moins « antinéolibéraux » – en Amérique latine a été précédée et rendue possible par la pression de soulèvements populaires massifs. Sans être faux, ce récit néglige de souligner les profondes différences et incompatibilités existant entre les résolutions institutionnelles prenant aujourd’hui le tournant d’un virage à gauche et la logique de ces soulèvements, émeutes ou manifestations de masse. Pour comprendre la « politique de la rue », il est nécessaire de s’intéresser à cette force politique populaire pour elle-même et non pas en fonction de ses traductions « politiciennes » qui n’en sont que le pâle reflet.
- Le Sujet qui fâche. Le centre absent de l’ontologie politique
Slavoj Zizek, Le Sujet qui fâche. Le centre absent de l’ontologie politique, Paris, Flammarion, 2007, 546 p.
- Utiles ou encombrants ?
De façon périodique, l’agriculture se retrouve au cœur des discussions commerciales avec l’étranger. Parmi le jargon courant, on retrouve OMC, souveraineté alimentaire, gestion de l’offre, barrières tarifaires, plans conjoints, etc.
- La complexité des contrats, source de nombreux litiges
Les projets de PPP s’avèrent toujours des opérations très complexes et hasardeuses. Cette complexité repose principalement sur 5 facteurs : la négociation des contrats entre les partenaires, l’évaluation des coûts du projet, la mise en application des contrats, le respect des ententes contractuelles sur un long terme et, enfin, la résolution des nombreux litiges qui s’en suivent. Les partenariats public – privé (PPP) proposés par le gouvernement Charest n’y feront pas exception.
- C’est la lutte fiscale
L’État-clochard ne se connaît plus d’ambition ni d’autorité. Les motivations ayant jadis présidé à l’élaboration des infrastructures et institutions publiques — l’élaboration d’un bien commun garanti par l’État — ont été perdues de vue. Ces dernières se sont donc érodées. Le principal symptôme de cette impuissance se révèle l’incapacité du fisc à faire autorité auprès des puissances financières.
- La gauche et l’islamisme
Depuis les attentats du 11 septembre 2001 et l’état d’urgence planétaire décrété par les États-Unis sous prétexte de « guerre au terrorisme », dans les pays occidentaux, les personnes issues des pays arabo-musulmans sont en butte à toutes les discriminations, tant ethno-raciales que socio-économiques. De plus, les pays arabo-musulmans sont également victimes de l’impérialisme occidental et de l’incurie de leurs propres dirigeants. Au nord comme au sud, des courants politiques « musulmans » prétendent mener des luttes pour contrer ces injustices. Ce constat soulève des défis pour la gauche, qui doit d’une part comprendre les phénomènes politiques se réclamant de l’islam et trouver la meilleure stratégie pour y répondre et, d’autre part, prendre ses responsabilités dans la lutte contre les injustices subies par des nations à majorité musulmane et par les minorités arabo-musulmanes d’Occident. La relation entre la gauche et l’islamisme politique soulève plusieurs questions : comment mener la lutte contre l’islamophobie et le racisme tout en maintenant une vigilance constante à l’égard du fondamentalisme religieux ? L’islamisme peut-il apporter une contribution positive à la lutte anti-impérialiste ? Une action politique inspirée par l’islam peut-elle être également progressiste et compatible avec la gauche ? Les enjeux ne sont pas les mêmes dans les sociétés occidentales où les personnes de confession islamique, minoritaires, sont victimes de racisme et dans les pays arabo-musulmans où la gauche et l’extrême-gauche laïques sont également victimes de l’islamisme politique. Nous avons demandé à deux membres de la rédaction, Benoît Renaud et Mabrouk Rabahi, de lancer le débat.
- Ce que vous devez savoir sur la neutralité du Net
Nous sommes en 2017. À la suite d’une valse de fusions, l’accès à Internet, au Québec, est offert par seulement deux fournisseurs : Cogeco/Telus et Vidéotron/Rogers. Si vous choisissez le premier, vous disposez d’un accès ultra-rapide au réseau TQS, ainsi qu’au Itunes Media Store, grâce à un partenariat avec Apple. L’autre option vous permet d’accéder à l’ensemble des produits culturels de la nébuleuse Quebecor, ainsi qu’aux services de YouTube et de Google. Réfléchissez bien à votre choix, parce que la connexion sera d’une lenteur incommensurable si vous voulez explorer les sites web du compétiteur. Et les créations des amateurEs, les blogues citoyens, baladodiffusions et autres innovations ? De l’histoire ancienne. Scénario-catastrophe émanant d’un conspirationniste délirant et paranoïaque ? Espérons-le.
- Conflits d’intérêts
Professeure au département de Science politique de l’Université Laval, Anne-Marie Gingras est l’auteure de Médias et démocratie, Le grand malentendu, publié aux Presses de l’Université du Québec (Québec, 2006). Ce livre s’attache à analyser le rôle politique des médias privés et publics, ainsi que des sondages et des technologies médiatiques et jette un regard à la fois critique et nuancé sur le métier de journaliste. L’entretien qu’elle a accordé à À bâbord ! porte sur les liens entre les médias et les pouvoirs économiques.
- Le chant de sirènes de l’IEDM
L’Institut économique de Montréal a une mission ingrate : convaincre les éluEs et la population d’adopter des mesures néfastes pour la majorité, notamment en privatisant les services publics. Pour exécuter ce travail délicat, l’Institut bénéficie de beaucoup d’argent, de puissants alliés et de contacts privilégiés avec plusieurs élus. Ce qui ne lui garantit pas d’arriver à ses fins. Afin de détourner l’opinion publique en sa faveur, il lui faut jouer le jeu, débattre, argumenter. L’IEDM doit donc prendre le contrôle du langage, user avec habilité de la rhétorique, organiser soigneusement les discours, comme on met au pas une assemblée d’actionnaires. Peu importe si l’on doit faire, à quelques moments, de légères entorses à la vérité.
- Le Canada : conquérant ou inféodé ?
Ce dossier sur la politique étrangère canadienne était devenu nécessaire. L’appui canadien à l’agression israélienne contre le Liban et l’implication grandissante du Canada dans la guerre néocoloniale d’Afghanistan apparaissent comme des révélateurs d’une politique étrangère impérialiste qui, si elle n’est pas complètement nouvelle, n’en demeure pas moins inquiétante. Cependant que de plus en plus de voix s’élèvent pour exiger un retrait immédiat des troupes canadiennes d’Afghanistan, la propagande pro-guerre s’intensifie dans les médias de masse et chez la classe politique, laissant présager le maintien du cap militariste de la politique étrangère canadienne.
- Mondialisation, quand tu nous tiens... par le ventre
Des citoyens attentifs ou particulièrement intéressés ont peut-être appris qu’une commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire au Québec était en cours. Si nos autorités politiques se préoccupent de la situation de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois au point d’entreprendre une large consultation publique, c’est que la situation est critique… ou que la pression populaire est forte.
- Quand le capitalisme perd la tête
Joseph Stiglitz, Quand le capitalisme perd la tête, Fayard, Paris, 2003
- Le Saguenay, une région court-circuitée
L’occupation de l’usine d’Arvida par les travailleurs d’Alcan est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire du mouvement ouvrier québécois. Jean-Guy Girard en fait ici la chronique.
- Une école qui ne décolle pas
Le système scolaire existant au Québec à la fin des années cinquante du XXe siècle est le produit d’une longue évolution dont les historiens s’accordent en général pour situer le point tournant dans la Rébellion de 1837-1838.