Dossier : Contre l’austérité, luttes syndicales et populaires
La grande marche du démantèlement de l’État québécois
La néolibéralisation de l’État québécois est une longue histoire, ce projet ayant été souvent ralenti par de fortes résistances populaires. Le gouvernement de Philippe Couillard tente de le faire avancer à pas de géant. En voici quelques grandes étapes :
1986 : Rapport du Comité sur la privatisation des sociétés d’État, dit rapport Fortier, qui recommande la privatisation de 10 sociétés d’État considérées en concurrence avec le secteur privé.
1986 : Rapport du groupe de travail sur la déréglementation, dit rapport Scowen, qui recommande d’assouplir la réglementation sociale et la réglementation du travail. Il suggère de réformer le Régime de santé et sécurité au travail et de limiter la portée de la loi anti-briseurs de grève.
1986 : Rapport sur la révision des fonctions et des organisations gouvernementales, dit rapport Gobeil, qui recommande une privatisation de la santé, une hausse des droits de scolarité, une hausse de la charge de travail des enseignant·e·s et l’élimination d’organismes administratifs (BAPE, Régie du logement, entre autres). Ses opposant·e·s parlaient alors d’« État Provigo », Paul Gobeil ayant été le PDG de cette entreprise.
1996 : Sommet socio-économique du gouvernement de Lucien Bouchard qui aboutit sur la nécessité d’atteindre le « déficit zéro » et entraîne l’élimination de 50 000 postes dans la santé, l’éducation et la fonction publique, ainsi qu’une réduction des dépenses gouvernementales.
2003 : La « réingénierie » du gouvernement de Jean Charest qui vise à « revoir de fond en comble le fonctionnement du gouvernement québécois ».
2010 : La « révolution culturelle », ou « révolution tarifaire », du ministre des Finances Raymond Bachand qui remet en question la gratuité des services publics, en particulier la part que devrait payer le citoyen comparativement à celle de l’État. Les libéraux se sont appuyés sur une série de « fascicules », Le Québec face à ses défis, pour convaincre la population du bien-fondé de leur « révolution ».
2014 : Élection du gouvernement libéral de Philippe Couillard qui met en place, sans l’avoir annoncé, un véritable régime d’austérité budgétaire.