Fin de l’Occident, naissance du monde

No 52 - déc. 2013 / janv. 2014

Hervé Kempf

Fin de l’Occident, naissance du monde

Yvan Perrier

Fin de l’Occident, naissance du monde, Hervé Kempf, Seuil, Paris, 2013, 155 p.

Kempf postule que jusqu’au XVIIIe siècle, les conditions de vie ne présentaient pas de différences marquées d’un continent à l’autre. S’ouvre ensuite une période que certains historiens ont nommé la « Grande divergence » : l’Occident, grâce à la Révolution industrielle, s’impose. Mais depuis quelques décennies, l’Occident est progressivement rattrapé par un plus grand nombre de pays. Nous assistons à une « Grande convergence » (généralisation de l’american way of life, diffusion des normes occidentales de consommation, course à la rivalité ostentatoire, internationalisation de l’oligarchie). Ce qui ne va pas sans soulever un problème de taille.

Kempf nous invite à réfléchir au « cœur du problème qui se pose à la société humaine en ce début du XXIe siècle : les contraintes écologiques interdisent que le niveau de vie occidental se généralise à l’échelle du monde. Il devra donc baisser pour que chacun ait sa juste part. Autrement dit, l’appauvrissement matériel de l’Occident est inéluctable. »

Pour éviter la catastrophe, une mutation doit s’opérer. Il propose, pour la gauche, un nouveau projet : le passage du « néolithique » au « biolithique ». Qu’est-ce à dire ? Kempf répond comme suit : « Il ne s’agit plus de répartir l’abondance, l’enrichissement sans fin promis par la croissance, mais d’organiser la sobriété. »

Ce livre est un peu trop ambitieux. Il traite de la naissance de l’univers ainsi que de l’aventure humaine des origines à aujourd’hui, en moins de 140 pages. Il s’ajoute à toute une série d’ouvrages qui abordent le sujet de la crise écologique depuis le célèbre Halte à la croissance du Club de Rome, publié au début des années soixante-dix. Il s’agit d’un nouveau cri d’alarme qui s’arrête sur un constat certes très troublant, mais l’auteur n’amène aucune piste de discussion autour du « comment » sera-t-il possible de mettre un terme à la logique productiviste qui ne tient pas compte des limites énergétiques de la planète. Rien sur les moyens à déployer pour renverser les oligarques qui souvent ne considèrent pas qu’il est dans leurs intérêts de mettre en place un nouveau modèle de développement économique plus respectueux de l’écologie. Autrement dit, rien sur le processus transitoire du « néolithique » au « biolithique ».

Thèmes de recherche Ecologie et environnement, Livres
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