L’État du Québec 2010

No 39 - avril / mai 2011

Miriam Fahmy

L’État du Québec 2010

Yvan Perrier

Miriam Fahmy (dir.), L’État du Québec 2010, Montréal, Boréal, 2010, 495 p.

Reconnaissons-le d’entrée de jeu, il n’est pas facile de réaliser un ouvrage comme celui que Miriam Fahmy nous propose. Solliciter la collaboration de plus de 75 auteurs spécialistes à qui on confie la responsabilité de rédiger des textes d’environ 2 000 mots, portant sur des sujets centraux de notre vie en société et sur des événements qui ont marqué, de manière significative, l’année économique, politique, sociale, culturelle et scientifique constitue en soi un défi qui en aurait effrayé plus d’un. Que la directrice de cet ouvrage soit pleinement félicitée pour la grande qualité de L’état du Québec 2010.

Au livre L’état du Québec 2010 en tant que tel s’ajoutent des textes que le lecteur trouvera en ligne (www.letatduquebec.qc.ca). Il y a deux catégories de documents ici : d’abord le portrait social du Québec en 2009, tel qu’établi par Simon Langlois, et ensuite divers textes portant sur des sujets dont on commémorait l’anniversaire en 2010 (la Révolution tranquille, la Crise d’octobre [texte toujours à venir], la Crise d’Oka, les deux référendums sur la souveraineté du Québec, le centenaire du quotidien Le Devoir).

L’excellent texte de Simon Langlois «  Québec 2009  : Portrait social  » est à lire par celles et ceux qui veulent aller au-delà de l’interprétation chiffrée immédiate. Ce texte a le mérite de donner du relief consistant à des données quantitatives qui n’ont rien de significatif en soi.

Critique

Un ouvrage comme L’état du Québec qui se propose de dresser un bilan d’autant d’aspects de la vie en société doit présenter, sur une base annuelle, une chronique sur le syndicalisme. La section économie ne doit pas aligner uniquement des chiffres. On doit y retrouver aussi un article où il est question des hommes et des femmes au travail qui ont décidé de s’associer pour faire valoir leurs intérêts devant leurs employeurs. Bref, il pourrait y avoir à côté de l’article de Diane Gabrielle Tremblay un texte nous informant de la façon dont les organisations syndicales mettent de l’avant des solutions pour éviter la détérioration du statut de salarié en général et de salarié syndiqué en particulier.

Nous vivons dans une société qui se dit démocratique. Le caractère démocratique d’un État se mesure à l’aune de la place qu’il réserve au respect des droits syndicaux. Pierre Noreau et Christian Rouillard, ont déjà signé, dans des éditions antérieures de L’annuaire du Québec, de très belles synthèses sur le syndicalisme. Un retour à la production annuelle d’un texte qui analyse les luttes syndicales qui se sont déroulées lors des 12 derniers mois s’impose donc selon nous.

L’état du Québec 2010 est un ouvrage incontournable pour comprendre certains aspects de la dynamique évolutive présentement en cours. Cet ouvrage en est un de référence pour les professeurs et les étudiants. Il mérite d’être lu aussi par toutes les personnes qui veulent agir, de manière critique, sur l’évolution de la société.

Thèmes de recherche Livres, Démocratie et espace public
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