Pour des villes à échelle humaine

No 49 - avril / mai 2013

Jan Gehl

Pour des villes à échelle humaine

Jérôme Normand

Pour des villes à échelle humaine, Jan Gehl, Écosociété, Montréal, 2012.

Dans sa préface, Jean-Paul L’Allier, maire de Québec de 1989 à 2005, interpelle les maires et mairesses en présentant Pour des villes à échelle humaine comme une ressource indispensable qui les inspirera et les guidera dans la planification et la gestion d’une ville plus conviviale, plus durable, plus « vivable ». Mais l’ouvrage de Jan Gehl, architecte de formation devenu urbaniste humaniste, intéressera tout autant le citoyen, la citoyenne.

Présenté comme un mode d’emploi pratique, illus­tré et détaillé, le premier des livres de Gehl traduit en français donne des arguments (et des exemples concrets de ce qui se fait de bien ailleurs) à toute personne désireuse de voir son milieu de vie être composé d’infrastructures et d’espaces favorisant un vivre ensemble dynamique, plutôt qu’un simple assemblage de structures distinctes et morcelées que l’on suppose n’ayant que peu d’incidence sur la vie sociale.

La place des transports alternatifs à l’automobile, les espaces de rencontre et d’animation, la densité, la taille des infrastructures et leur mise en relation avec les citadins sont autant de facettes – négligées par les urbanistes de la deuxième moitié du XXe siècle – à travers lesquelles l’auteur construit sa conception de la « cité pour les gens ». Il se sert également de cette approche humaniste comme solution démographique et écologique à l’urbanisation accélérée dont font l’objet plusieurs pays en développement. Si la communauté se réap­proprie son milieu de vie, elle est aussi plus apte à s’y exprimer et à y exercer une participation démocratique prépondérante, pense Gehl.

La présentation visuelle, qui rappelle un diaporama abondamment illustré de photos et de graphiques accompagnant une conférence introductive, nous démontre à quel point l’auteur visait un public d’élues et de conseillers et conseillères. Espérons que le but sera atteint. D’ici là, nul doute que les groupes communautaires s’intéressant aux questions de l’environnement et de l’aménagement urbain y trouveront une résonnance à leurs activités de sensibilisation et de revendication pour des collectivités plus viables.

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