Philo & Cie

No 45 - été 2012

Livres

Philo & Cie

Jean-Marc Piotte

Philo & Cie, janvier-avril 2012, Montréal, Édition Liber

La maison d’édition Liber vient de lancer le premier numéro d’un magazine qui lui ressemble et qui s’intéresse aux essais philosophiques non « savants » et, de manière secondaire, aux essais sociologiques.
Le graphisme de la revue est impeccable. Des photos, dont celles de Mario Pagé, ravissent l’œil et des espaces blancs entre les textes permettent au lecteur de respirer.
Le directeur Giovanni Calabrese affirme dans son introduction que le magazine n’est pas dicté, même implicitement, par une idéologie. Or le premier article du dossier est celui de Gilles Paquet, chantre de la société duplessiste, qui aimerait bien que l’État providence se dissolve dans la « nébuleuse d’influences » à laquelle devrait se réduire le pouvoir, tandis que le dernier texte substantiel est un hommage à Jacques Dufresne par Calabrese et le même Paquet ! Liber et Philo & Cie manifestent donc un penchant vers la droite, sans s’y restreindre.
La revue comporte trois rubriques : un dossier touffu sur un thème donné, un agenda des événements à venir (conférences, colloques…) beaucoup plus nombreux que je ne l’aurais imaginés et des interventions plus ponctuelles. Le dossier de ce numéro porte sur le pouvoir. Michel Foucault, auquel Thomas Dussert consacre un exposé clair, mais non critique, est présent, de façon directe ou cachée, dans la plupart des textes. Je retiens trois articles qui pourraient intéresser nos lecteurs : la relation entre sciences, technologies et pouvoir politique chez Yves Gingras ; la subordination grandissante de la puissance populaire à la domination économique et politique chez Jean-François Lessard ; les raisons de l’obéissance des citoyens à l’État de droit par Michel Métayer qui, rigoureux, définit clairement les concepts de son argumentation. Dans les textes ponctuels, j’ai apprécié la présentation du film L’encerclement de Richard Brouillette et aimé le portrait de Jacques Brault, un de nos plus grands poètes, par Paul Bélanger.

Vous avez aimé cet article?
À bâbord! vit grâce au soutien de ses lectrices et lecteurs.
Partager sur        

Articlessur le même thème