Dossier : Partenariats public-privé

PPP : étude de cas # 5

Les prisons privées en Angleterre

par Gaétan Breton

Gaétan Breton

Il existe au moins une prison privée au Canada, située à Penetanguishene en Ontario. Cette prison est moderne, c’est-à-dire construite pour diminuer les coûts de surveillance. De plus, on a coupé la qualité de la nourriture, les soins de santé et les soins spécialisés (psychiatrie).

En Angleterre, les prisons privées embauchent beaucoup plus de femmes que les publiques (on les paie moins cher), utilisent du personnel non spécialisé qui ne fait pas de carrière dans le métier, contrairement au secteur public. Ce qui fait que lorsqu’ils ont besoin d’un cadre, ils doivent aller le chercher dans le secteur public. Alors que le taux de rotation du personnel est de 6 % dans le secteur public, il atteint parfois 40 % par année dans le secteur privé. L’éducation y est peu disponible, par contre ces prisons se classent premières pour les activités de type atelier.

Qu’est-ce qu’un atelier dans une prison, sinon une usine annexée ? La prison de demain est privée, elle a ses travailleurs juste à côté, disponibles 24 heures par jour. Ils ne coûtent pas cher à faire vivre et ils rapportent bien. Les partenaires privés tirent des revenus substantiels de la vente de produits qui coûtent peu à produire. Évidemment, ces produits concurrencent leurs équivalents sur le marché. Les autres doivent baisser les prix. Il y a donc des pressions pour une flexibilité de la main-d’œuvre et une réduction des salaires. On casse les syndicats et on tiers-mondialise les travailleurs. Répétons-le, le Québec est un pays en voie de renveloppement.

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