La gratuité scolaire : bonne même pour ceux qui n’iront jamais à l’université

5 février 2013

La gratuité scolaire : bonne même pour ceux qui n’iront jamais à l’université

François Doyon

Ceux qui s’opposent à la gratuité scolaire répètent souvent qu’il est injuste que l’argent de tous les contribuables soit dépensé pour payer la formation universitaire d’une minorité. Investir davantage en éducation, une injustice envers les contribuables qui n’iront jamais à l’université ?

Ceux qui affirment qu’il est injuste que ceux qui n’iront jamais à l’université paient pour ceux qui y vont présupposent qu’une bonne éducation apporte un avantage avant tout personnel. Cette croyance repose sur une profonde mécompréhension de la notion de bien commun. Le bien commun est le bien de la communauté politique en tant que telle. Une communauté a des intérêts qui dépassent ceux des individus qui la composent. Même ceux qui n’iront jamais à l’école de leur vie ont tout intérêt à vivre dans une société où se trouve le plus grand nombre possible de personnes éduquées. Car plus une société est éduquée, plus elle est libre et démocratique. Les médias n’auront pas le choix de mieux faire leur travail s’ils savent que la population est plus instruite. Et ceci n’est qu’un exemple du bien que procure la gratuité scolaire à la communauté politique.

Croire que l’éducation n’est qu’une affaire d’investissement individuel, c’est présupposer que la somme des bonheurs individuels suffit à déterminer si une société est juste. C’est oublier le bien de la communauté politique. Or, notre véritable intérêt personnel est l’intérêt collectif, car nous serions rien sans la société qui nous ce que nous sommes.

Les débats sur la gratuité scolaire sont souvent faussés par cette mécompréhension de la notion de bien commun, notion pourtant essentielle à connaître pour qui se prétend apte à se prononcer sur le rôle de l’État en éducation.

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