Regards croisés sur le système (…)

Privatisation de la santé au Québec

La fausse impasse

par Claude Saint-Georges

Claude Saint-Georges

Les chantres de la libéralisation des services de santé et des services sociaux au Québec nous assènent régulièrement des statistiques présentant l’impasse budgétaire du gouvernement québécois en matière de dépenses gouvernementales dans ce réseau. Pourtant, un examen attentif des données fournies par les gouvernements provinciaux à l’Institut canadien d’information sur la santé permet de contredire ce scénario catastrophique.

Premier constat : Le Québec est l’une des provinces consacrant la plus faible partie de son budget à la santé. Si l’on ne prend que les dépenses de santé à l’exclusion des services sociaux, on constate que le Québec prévoyait investir 31,6 % de son budget en 2003-2004 comparativement à l’Ontario qui annonçait un investissement de 44,6 %. Quant à la moyenne canadienne, elle devait atteindre 38,6 %.

Deuxième constat : Le Québec est le champion des plus faibles dépenses publiques de santé par habitant. En effet, selon les prévisions 2004-2005, le Québec envisageait dépenser 2 392 $ par habitant comparativement à 2 649 $ en Ontario et 2 628 $ au Canada. Compte tenu d’une population de 7,4 millions, l’écart de 236 $ par habitant avec la moyenne canadienne signifie 1 milliard 746 millions $ de moins.

Troisième constat : Le Québec investit une portion importante de son budget dans les dépenses en médicaments. Le Québec est la province canadienne dont les dépenses en médicaments d’ordonnance par habitant sont les plus élevées au Canada, soit 625 $ comparativement à 598 $ en Ontario et 562 $ pour l’ensemble du Canada.

Quatrième constat : Les soins à domicile, les services ambulanciers, la recherche en santé et la santé au travail sont sous-financés. Dans l’ensemble du Canada, les provinces dépensent annuellement 145 $ par habitant pour les soins à domicile, les services ambulanciers, la recherche en santé et la santé au travail. Pour sa part, l’Ontario investit 125 $ et le Québec arrive en queue de peloton avec un maigre 94 $.

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